Élections fédérales

Nous sommes dans cul-de-sac électoral

Au Québec, il y a un gouvernement de trop, celui d’Ottawa

Actualité du Québec-dans-le-Canada - Le Québec entravé

On nous demande de voter dans un pays qui est, pour nous Québécois, de plus en plus étranger et « séparé » du Québec. Quatre fois en un peu plus de sept ans, au coût de 300 millions, ne trouvez-vous pas cela abject? Comme certains aiment le répéter, ce n’est pas grave, le Canada est riche et est sur sa lancée impérialiste et militaire. La preuve, on est en guerre, on bombarde et personne ne s’en préoccupe. Le ROC canadien n’est pas en train d’imploser, comme certains le pensent. Ce qui est le plus étrange, c’est qu’à Ottawa, il n’y ait plus de partis politiques pancanadiens, d’un océan à l’autre. Il y a à Ottawa les partis du ROC et le Bloc québécois, un parti du Québec. Et maintenant, nous sommes en élections et c’est reparti de plus bel. Nos élus tentent de dire avec détermination que ce n’est pas de leur faute, qu’ils ne voulaient pas aller en élections, que c’est la faute des Conservateurs d’Harper et qu’ils ne pouvaient pas faire autrement. Voilà un grand médiamensonge! Pourquoi ne pas avoir gardé au pouvoir un parti politique minoritaire, dans l’intérêt de tous?
Depuis le référendum de 1995, l’unité canadienne ne fait plus problème. Le ROC canadien peut vivre tranquille, avec ou sans la signature du Québec. Dans les congrès des partis politiques fédéraux, la présence du Québec se fait de moins en moins sentir et menaçante pour l’unité canadienne. Mais on peut toujours rétorquer : « Oui, mais nous avons le Bloc québécois pour défendre les intérêts du Québec à Ottawa. » Nous devons admettre, cependant, que le Bloc québécois n’est pas un parti politique fédéraliste pancanadien. Il est un parti québécois qui siège à Ottawa. D’ailleurs son nom traduit bien cette réalité. « Oui, il peut bloquer. » Oui, mais il est toujours contraint de le faire à l’intérieur de l’agenda politique fédéraliste du ROC. Et aujourd’hui, si je veux voter et me débarrasser d’un Stephen Harper, je devrais voter pour un parti fédéraliste canadien qui a des chances de le renverser et de prendre le pouvoir. Mais si je ne vote pas bloquiste, je me fais regarder de travers. En votant pour le Bloc québécois, je ne fais que nuire aux partis fédéralistes et de les empêcher d’obtenir une majorité de sièges à la Chambre des communes d’Ottawa. Mais le Bloc québécois ne pourra jamais imposer son agenda politique au ROC, en faveur de l’indépendance du Québec.
Aujourd’hui nous sommes dans un cul-de-sac : les fédéralistes remettent à demain toute réforme parlementaire et les souverainistes remettent, eux aussi, à demain toute idée d’indépendance du Québec. Personnellement je déplore ce vide politique! Je ne dis pas qu’au Québec les partis politiques de l’opposition ne font pas leurs devoirs, en s’opposant et en revendiquant, comme le fait le parti du Bloc à Ottawa, mais il est important de se rendre compte que sans le pouvoir majoritaire les changements sont difficiles et ne se produisent que très rarement en faveur du bien commun de la société en général. Verrons-nous un jour des politiciens québécois capables de parler des vraies choses, de mettre sur la table les vrais enjeux économiques, politiques et culturels de l’indépendance du Québec? Verrons-nous un jour toutes nos forces souverainistes rapatriées au Québec et pouvoir dire au Canada impérialiste du ROC, qu’il y a au Québec un gouvernement de trop, celui d’Ottawa? Bonnes élections à tous et à toutes!
Marius MORIN

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Marius Morin130 articles

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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mai 2011

    300 millions par élection, ça fait 9 piastres par personne par élection. Il y a des gens beaucoup plus pauvres que nous qui paieraient bien plus cher que ça par personne pour avoir une élection dans leur pays.
    Quel est le coût de pas avoir une élection par deux ans ? Quand tu vois ce que Charest a fait et ce qu'on en pense, une dizaine de piastres par personne c'est rien... tiens, même cinquante piastres par personne ce serait rien, pour avoir un peu plus de pouvoir de décision. Imagine, Charest pourrait être déjà dehors.

  • Laurent Desbois Répondre

    30 mars 2011

    Je crois que le cul-de-sac va bientôt débloquer!!!
    Le parti Libéral du Canada aura bientôt perdu sa raison d’être.
    Le Parti Libéral du Canada est le parti des minoritaires. Parce que c’est normal pour tout être humain de faire parti d’une majorité, ils ont perdu leurs quatre bases électorales. Je m’explique.
    1. Ils avaient le vote des Canadiens-Français du Québec, mais depuis la révolution tranquille, ceux-ci se sentent majoritaires et sont devenus Québécois. Ils votent donc Bloc Québécois maintenant.
    2. Les Francophones hors-Québec s’assimilent à la majorité Anglaise, pour devenir Canadian. Ils votent donc NPD ou Conservative dépendant s’ils sont de gauche ou de droite. (ex. St-Boniface au Manitoba et Chéticamp, N-É qui sont allés Conservateur. Bathurst au N-B et le nord de l’Ontario qui sont allés NDP).
    3. Les immigrants aussi, après deux générations, s’assimilent aux Anglais et deviennent Canadian. Ils sont donc une clientèle d’électeurs éphémères, à renouveler constamment.
    4. Et la dernière minorité, les Anglais du Québec, c’est tout ce qui reste, mais c’est très limité, quelques contés dans le West-Island.
    5. Ah oui, j’avais oublié les porteurs de valises et les traducteurs de l’Outaouais, qui font dans leurs culottes.
    Comme vous voyez, ce n’est pas une question de chef, même si ceux-ci ne sont pas forts. Les deux derniers Dion-Ninatief se sont rendus là par défauts, parce que personne ne veut être chef d’une gang de loosers systémiques et chroniques.
    Le parti libéral a toujours été un regroupement de minoritaires et aujourd’hui ils récoltent ce qu’ils ont semé… leur clientèle historique est devenu adulte et s’est affranchie.
    Prochainement, il ne restera que deux nations souveraines le Québec et le Canada…. Le parti Libéral aura bientôt perdu sa raison d’être. Nous seront tous majoritaires et celui-ci disparaîtra paisiblement. Ce sera la fin du beau rêve à Trudeau et on en parlera dans les livres d’histoire comme un exemple à ne pas suivre.

  • Michel Jacques Répondre

    30 mars 2011

    Monsieur Morin,
    Je suis parfaitement d'accord avec vous que le fédéralisme canadien est dans un cul-de-sac électoral. La raison principale est bien évidente : la présence du Bloc à Ottawa ! Le Bloc perd son temps et nuit autant à l'indépendance du Québec qu'à la gouvernance du Canada. Consultez mon texte sur ce sujet publié sur Vigile en septembre 2008.
    Faut que les indépendantistes élargissent leur regard bien au-delà de l'immédiateté de la «défense des intérêts du Québec» à Ottawa. Ces gains sont éphémères et bien rares. Il faut avoir le courage de reconnaître que le potentiel de gérance d'estrade du Bloc est quasi nul au parlement fédéral.
    Pendant ce temps, les libéraux de Jean Charest en mettent plein les mains du PQ ! Toutes les forces vives doivent se battre sur notre territoire; imaginez la force de l'équipe si tous les députés du Bloc se démenaient sur notre territoire ou à l'Assemblée nationale. Présentement, on est condamnés à attendre les «conditions favorables»... en vain.
    Michel Jacques
    Deux-Montagnes