LOI 96

Nos anglos, cette minorité martyre (2)

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La CAQ devrait cesser le surfinancement des réseaux anglophones


Les commentateurs politiques du Canada anglais sont très fâchés contre le Québec depuis le dévoilement de la réforme linguistique du gouvernement Legault.


Beaucoup y voient, ne riez pas, une autre attaque contre notre pôôôvre minorité anglophone opprimée.


On vient de porter à ma connaissance un document fort intéressant.






Deux poids


Les députés fédéraux du Canada entretiennent depuis longtemps des rapports cordiaux avec les députés du Parlement européen.


Pour solidifier ces liens, le Parlement canadien demanda, au milieu des années 1990, un statut d’observateur au Conseil de l’Europe.


Pour statuer sur cette demande, les élus européens devaient notamment examiner comment le Canada traitait ses minorités linguistiques.


Ils viennent donc nous visiter. 


Puis, dans leur rapport d’avril 1997, les parlementaires européens écrivent noir sur blanc, au paragraphe 30 : « La situation de la minorité anglophone du Québec est un excellent exemple de protection des droits d’une minorité linguistique ». 


Et c’était en 1997, bien avant que s’amorcent les longues années de laisser-aller linguistique absolu sous Jean Charest et Philippe Couillard.


Prenez maintenant n’importe quel rapport du commissaire fédéral aux langues officielles.


Invariablement, dès qu’il est question des minorités francophones du reste du Canada, les mêmes constats reviennent, année après année, prévisibles comme la neige en hiver.


Dans le dernier, daté de septembre 2020, iI est question de la désuétude de la loi fédérale, du fait qu’Ottawa ne l’applique même pas, de l’incapacité d’avoir accès à des services en français, de l’unilinguisme dans les aéroports et aux frontières, du retour à l’étiquetage uniquement en anglais, de la hausse de plaintes qui ne changent rien, etc.


On ne s’en émeut pas trop au Canada anglais, où il est interdit de prononcer le mot en « A » : assimilation.


Pendant ce temps, si vous voulez brailler sur le sort de nos pôôôvres anglophones, la « désolante » situation des universités anglophones du Québec, documentée par le chercheur Frédéric Lacroix, vous fournira amplement de matière.


Pour la période 2001-2020, elles ont reçu 3,7 fois plus d’argent que le poids démographique des anglophones de langue maternelle.


À elle seule, McGill obtient 33 % du financement versé par Ottawa aux universités québécoises.


Comme l’argent n’est pas élastique, le surfinancement des uns implique forcément le sous-financement des autres.


Systémique ?


Quand Philippe Couillard a autorisé nos universités à exiger les droits de scolarité qu’elles veulent aux étudiants internationaux, qui en a profité le plus, selon vous ?


En 2018-2019, les universités anglophones accaparaient 65 % des sommes versées par les étudiants étrangers.


Quatre-vingt-dix pour cent des revenus de l’Université du Québec proviennent du gouvernement du Québec et des étudiants. 


Moins de 50 % du budget de McGill, qui a des revenus annuels de 1,44 milliard et des biens évalués à 4,9 milliards, provient de ces deux sources.


Mais son empire immobilier n’était sans doute pas encore assez impressionnant puisque le gouvernement Legault s’apprête à lui faire cadeau de l’ancien hôpital Royal Victoria.


On dirait presque une discrimination « systémique », mais de celle-là, il ne faut surtout pas parler. 




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