À la lumière des conclusions du récent congrès de la Commission jeunesse du Parti libéral du Québec, il apparaît désolant de constater à quel point l'aile jeunesse de Jean Charest semble vouloir mettre de l'avant une vision canadienne de l'identité québécoise. Ainsi, non seulement les jeunes libéraux ont-ils endossé les coupures libérales en francisation, mais en plus, ils ont proposé de doubler le niveau d'immigration au Québec. Le comble, c'est qu'ils ont osé remettre en question le caractère unilingue français du Québec!
En affirmant que le Québec est une province bilingue, François Beaudry, le nouveau président des jeunes libéraux, confirme qu'il n'a rien compris à l'histoire de notre nation. En effet, François Beaudry ignore ou renie l'héritage que Robert Bourassa nous a légué pour assurer le rayonnement et la survie du français en Amérique. La question se pose: est-ce qu'on parlerait encore français au Québec sans la Loi sur les langues officielles de 1974? Est-ce qu'on parlerait encore français au Québec sans la bonification de la loi 22 par la Charte de la langue française, la loi 101 du gouvernement de René Lévesque? Qu'en serait-il de nos commerces, de nos institutions économiques, culturelles, sociales et politiques?
Est-ce que les jeunes libéraux veulent vraiment rouvrir les débats déchirants sur la langue? Pour quel profit? Est-ce pour mieux réimplanter la dominance sur le Québec de leur électorat anglophone, comme c'était le cas avant la Révolution tranquille? Ce débat est clos depuis longtemps, le Québec est et demeurera une nation unilingue francophone!
Par ailleurs, il serait actuellement irresponsable de vouloir doubler les quotas d'immigration au Québec. La vraie priorité, c'est d'améliorer l'intégration de nos immigrants. Sachant que le taux de chômage de certaines communautés est énorme, que l'incidence de la pauvreté chez les immigrants est deux fois plus élevée que dans la population en général et que l'intégration linguistique demeure faible au sein de plusieurs groupes culturels, il faut développer des moyens honnêtes pour mieux intégrer celles et ceux à qui nous offrons une nouvelle vie. En négligeant les contraintes socio-économiques et linguistiques, les jeunes libéraux bénissent les coupures du gouvernement libéral en francisation. Définitivement, les jeunes libéraux proposent de mettre la charrue devant les boeufs...
Pour le Comité national des jeunes du Parti québécois, il est clair qu'il faut continuer le travail pour permettre une intégration réelle des immigrants à la nation québécoise. Nous devons continuer de promouvoir notre langue afin de permettre le rayonnement concret du français, ici et ailleurs. C'est ainsi que nous pourrons collectivement faire face aux défis démographiques et linguistiques des prochaines années.
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Mathieu Jeanneau, Président. Comité national des jeunes du Parti québécois
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