Muskrat Falls : le câble sous-marin est approuvé

La ligne servira à transporter l’énergie produite par la future centrale du Labrador

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Le fédéralisme canadien n'en est plus à une injustice près à l'endroit du Québec

Un pas de plus vient d’être fait vers l’exportation de l’hydroélectricité qui doit être produite par la future centrale de Muskrat Falls, au Labrador. La commission chargée de réglementer les services publics de la Nouvelle-Écosse a donné lundi le feu vert à la construction d’un câble sous-marin qui servira à transporter l’énergie produite. Québec a déjà dénoncé plusieurs aspects du projet Muskrat Falls.
Dans sa décision, le Nova Scotia Utility and Review Board estime que ce projet peut aller de l’avant, mais pose des conditions. La commission néo-écossaise exige en effet que Nalcor Energy - la société de la Couronne qui gère le réseau électrique de Terre-Neuve-et-Labrador - donne accès à son énergie au prix courant.

La commission néo-écossaise avait été appelée à décider si le lien sous-marin, surnommé le « Maritime Link », était la solution la plus économique à long terme et si elle rencontrait certaines exigences environnementales. Elle estime ainsi qu’il s’agit de la solution la plus économique à long terme, mais pas par une marge importante.

Plusieurs organisations de consommateurs et de PME ont remis le projet en question, s’interrogeant sur l’avantage réel pour les consommateurs, qui devront ultimement financer le projet de câble de 1,5 milliard $.

La commission elle-même se dit inquiète, craignant au premier chef de ne pas pouvoir obtenir de l’énergie au prix courant, l’entente étant basée sur un tarif mixte qui crée, selon l’organisme réglementaire, une incertitude substantielle pour les consommateurs néo-écossais jusqu’en 2041, d’où la condition émise pour son approbation.

Concurrence déloyale

Terre-Neuve a donné le coup d’envoi au projet Muskrat Falls en décembre 2012. Le projet émane d’une coentreprise de Nalcor Energy et de la firme néo-écossaise Emera. Le projet Muskrat Falls comprend la construction d’un barrage et d’une centrale énergétique au Labrador, de lignes de transmission sur l’île de Terre-Neuve et d’un lien sous-marin qui transmettrait de l’électricité jusqu’au Cap-Breton. Le gouvernement terre-neuvien n’a pas caché son intention d’exporter une partie de la production vers les États-Unis.

Le gouvernement Marois a dénoncé le financement fédéral accordé au projet. Le premier ministre Stephen Harper a accordé une garantie de prêt de 6,3 milliards de dollars pour le projet, dont les coûts totalisent 7,5 milliards. Il devrait commencer à générer de l’énergie en 2017.

Selon Québec, le soutien d’Ottawa constitue une concurrence déloyale, puisqu’il favoriserait Terre-Neuve, alors que le Québec n’a jamais reçu d’aide pour développer les infrastructures d’Hydro-Québec.

En décembre dernier, la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, avait en outre attaqué la viabilité du projet, en insistant sur les coûts de production élevés de Muskrat Falls. Mme Ouellet a soutenu qu’il en coûterait 14,3 ¢ du kWh, ce qui, selon elle, est plus que le double du coût de production de la future centrale sur la Romaine, au Québec.


Avec La Presse canadienne


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