Mulroney estime que le Canada ne peut se maintenir sans le Québec

L'affaire Mulroney-Schreiber



Patrice Bergeron - L'ancien premier ministre Brian Mulroney estime que le Canada ne peut se maintenir si le Québec ne signe pas la constitution.


Dans une émission spéciale diffusée dimanche soir à TVA et CTV à la veille de la parution de ses mémoires, l'ancien chef conservateur a confié qu'il faudra un chef plus habile et plus intelligent que lui pour réintégrer le Québec dans le giron constitutionnel, ce qu'il n'a pu faire en raison de l'échec de l'Accord du lac Meech et de l'Accord de Charlottetown, en 1990 et en 1992.
Il s'est dit optimiste sur l'avenir du pays, mais a soutenu que l'éventualité d'un référendum reste toujours possible tant que le Québec n'adhère pas au pacte de 1982.
Au cours du documentaire où il retrace les grands moments de sa vie, M. Mulroney a aussi affirmé qu'il veut écrire un autre livre sur le scandale d'Airbus qui l'a éclaboussé, après son règne, qui s'est étendu de 1984 à 1993. M. Mulroney a affirmé que cette affaire, qui a avorté en cour, ne constituait qu'un règlement de compte politique contre lui, une histoire fabriquée de toutes pièces.
L'ex-leader s'est par ailleurs défendu d'avoir un compte à régler avec son ancien lieutenant québécois, Lucien Bouchard, qui a quitté son cabinet pour adhérer au mouvement souverainiste, dans la foulée de l'échec de l'accord du lac Meech en 1990.
M. Mulroney a toutefois qualifié ce retournement de «plus grande déception de sa vie», voire de «trahison». Il se fonde sur le troisième tome de la biographie de Jacques Parizeau pour avancer que la défection de M. Bouchard ne s'avérait pas être un geste spontané, mais était planifiée de longue date.
L'ex-chef conservateur a aussi reproché à son prédécesseur libéral, Pierre Trudeau, d'avoir tout fait pour saboter l'Accord du lac Meech, alors que M. Mulroney lui avait demandé de lui faire des suggestions durant les négociations.
Mila Mulroney a aussi été interviewée et elle a relaté qu'elle s'était toujours méfiée de Lucien Bouchard. Elle a également commenté, les larmes aux yeux, la période au cours de laquelle son mari a dû être hospitalisé, pour une pancréatite.
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a qualifié de «mesquin» le jugement de l'ancien premier ministre réservé à M. Bouchard.
En entrevue téléphonique dimanche, le dirigeant bloquiste a affirmé que son prédécesseur et père fondateur du Bloc avait démissionné «par conviction», parce que le gouvernement conservateur «reniait son engagement sur (l'accord du lac) Meech».


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