Monsieur Charest, nous exigeons des réponses

Chronique de Bernard Desgagné

Monsieur Charest,
Les révélations du journal Le Québécois sont inquiétantes. Vous n'avez pas le droit de cacher aux Québécois les cadeaux que vous recevez de la part des bailleurs de fonds fédéralistes qui vous ont délégué pour remettre les méchants séparatistes à leur place. Les Québécois ont le droit de savoir si leur premier ministre travaille pour eux à temps plein ou s'il a aussi un emploi à temps partiel pour des gens qui ont intérêt à maintenir la domination d'Ottawa sur le Québec. Le premier ministre des Québécois doit leur être redevable à eux et à personne d'autre. Il en va de l'intégrité de la démocratie québécoise et de la survie de la nation québécoise. Quelle somme payez-vous donc à Sam Pollock pour le chalet que vous louez à North Hatley? Si vous n'avez rien à cacher, vous n'hésiterez pas à nous le dire, et ce, même si vous n'y êtes pas obligé par la loi.
Qui plus est, Le Québécois nous apprend que l'État québécois et des organismes publics du secteur de la santé auraient attribué une grande quantité de contrats à une entreprise, Médisolution, dont Sam Pollock est l'un des principaux propriétaires, alors que cette entreprise était moribonde au moment où vous avez pris le pouvoir en 2003. Cette pratique est-elle une conséquence directe de votre vision des PPP? Les PPP sont-ils en fait un moyen pour détourner des deniers publics au profit des amis du PLQ? Sam Pollock vous parle-t-il des contrats qu'il aimerait que Médisolution obtienne lorsque vous allez lui payer votre loyer?
Vous savez que la vaste majorité des Québécois francophones sont encore amers à la pensée du référendum volé de 1995, où ils ont voté oui à 60 %, mais où le camp du non a systématiquement enfreint les règles de la démocratie québécoise au point d'obtenir un résultat serré en sa faveur. Vous avez maintes fois nié avoir eu connaissance de ces manoeuvres, notamment celles d'Option Canada. Et pourtant, vous étiez vice-président du comité du non, en tant que représentant du pouvoir fédéral et des gens qui vous louent peut-être un chalet à rabais. Vous vous êtes aussi employé à nier l'effet qu'ont eu ces manoeuvres en prétendant que l'idée même du vol du référendum était une insulte à l'intelligence des Québécois. Permettez-moi de vous dire bien humblement que c'est plutôt votre déni qui est une insulte à notre intelligence.
Vous qui avez des racines irlandaises, vous devriez pourtant comprendre que la liberté et l'indépendance n'ont pas de prix. Des Irlandais ont versé leur sang pendant des siècles à cause de la tyrannie anglaise. Au début du XXe siècle, l'Irlande est devenue souveraine grâce au courage des Irlandais qui n'ont pas accepté de plier l'échine. Iriez-vous dire aux Irlandais aujourd'hui qu'ils auraient dû accepter leur sort et demeurer sous le joug anglais? Iriez-vous dire à vos cousins irlandais que la souveraineté n'était pas une bonne idée, alors que l'Irlande est devenue l'un des pays les plus prospères d'Europe? La souveraineté serait-elle bonne pour l'Irlande, mais mauvaise pour le Québec? Et vos idées partitionnistes viseraient-elles à faire de l'Ouest de Montréal une autre Irlande du Nord?
Votre gouvernement n'a même pas de position constitutionnelle. Vous avez choisi la soumission. Vous faites passer le Canada avant le Québec. Vous êtes indigne d'être notre premier ministre. Je me trompe? Alors, prouvez-le!
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Le présent message est également envoyé au PQ, à l'ADQ et aux principaux médias du Québec.


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