Mon problème avec la course à la chefferie du Parti québécois

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Le traitement médiatique de la course à la chefferie tombe dans l'anecdote

Mon problème avec la course à la chefferie du Parti québécois est certainement un problème plus global et général. C’est un problème de fond et de réflexion.
En théorie, elle vient à peine débuter. Mais, il y a déjà quelques mois que l’on peut entendre les aspirants candidats sur diverses tribunes.
Je n’ai rien contre le fait qu’on publie un article en une d’un important quotidien, avec une mention d’exclusivité, parce que Pierre Karl Péladeau a maladroitement demandé à la chanteuse de Groenland de chanter en français au Festival de musique émergente en Abitibi Témiscamingue. Certains peuvent prendre ce geste pour un trait singulier du caractère de l’aspirant chef. Sa position linguistique. Peut-être bien.
Mais, il y a un mais. Le traitement médiatique de la course à la chefferie semble tomber dans l’anecdote. Et c’est dommage. Mais, cela est-il surprenant? Non. C’est à l’image de notre système médiatique dans lequel interagissent les politiciens.
Où sont les débats de fond?
Où sont les débats de fond? Ils sont trop rares dans les grands médias. Et pourtant, les idées sont nécessaires pour se faire une opinion réaliste, étudiée et posée d’un potentiel chef de parti.
Je ne veux pas défendre les candidats, mais force est de constater qu’ils doivent s’en remettre à une représentation dessinée à coup de «grands titres»…certains d’entre eux n’y ont tout simplement pas droit et sont un peu écartés de la carte. Tout le monde en parle est la tribune de rêve pour gagner du capital ou se casser la gueule. Je suis d’accord qu’en termes d’audimat, c’est la totale. Il y a de quoi se faire remarquer et faire bonne figure…comme l’a fait Martine Ouellet hier soir. On a enfin pu l’entendre…un peu. Il faut dire qu’elle a été excellente et que cela faisait du bien d’entendre des propositions explicitées par cette candidate.
Le système médiatique impose ce traitement anedoctique, choc ou sensationnaliste autour de PKP. Et le flux médiatique que l’on reçoit est tellement important qu’on a peut-être une certaine difficulté à faire le tri entre l’information pertinente et les autres. C’est pas mal plus vendeur pour le journal de mettre les mésaventures de PKP en une. Car cela risque d’engendrer plus de vues. Le système fonctionne de la sorte. Pour le meilleur ou pour le pire, à vous de juger.
On veut entendre les idées
On dirait bien que les candidats passent à côté d’un outil important: les médias sociaux. Nous savons très bien qu’une personnalité qui prend de l’ampleur dans le monde 2.0 peut parvenir à avoir une certaine attention médiatique, une attention du public. Et le message qui sera entendu a des chances d’être plus contrôlé. Prenons-le cas de Jean-Martin Aussant qui a réussi à se construire un capital de sympathie assez extraordinaire notamment chez les jeunes à l’aide d’une stratégie efficace. Jean-Martin Aussant a su utiliser les médias sociaux pour imposer ses idées. Vous allez me dire que ce traitement médiatique ne s’est pas reflété dans les résultats d’Option nationale lors des élections du 4 septembre 2012…certes, vous avez raison. Jean-Martin Aussant a somme toute réussi à augmenter considérablement sa reconnaissance dans l’espace public ce qui n’est pas rien. Il a été reconnu comme un gars d’idées proposant des propositions concrètes et claires pour améliorer la société. Comment a-t-il fait au juste?
Utiliser les médias sociaux
Il n’a pas attendu que les grands médias lui donnent la parole. Il a pris la parole en vulgarisant des idées de son parti, extrêmement bien expliquées, dans des vidéos courts qui ont été répandus sur le Web. Jean-Martin Aussant proposait des solutions. Ainsi, il a réussi à sortir du carcan du politicien typique, calculateur, électoraliste, prêt à tout pour arriver à ses fins.
Vous allez me dire que faire des vidéos de vulgarisation répandus sur les médias sociaux, ce n’est pas fort fort comme stratégie 2.0. Vous avez raison. Je ne suis pas une gestionnaire de communauté. Et je suppose qu’il y a des stratèges efficaces qui pourraient aider nos chefs à peaufiner leur utilisation de Facebook. En tout cas, ils passent à côté d’une opportunité, celle de faire entendre leur argumentaire, notamment aux nouvelles générations.
Les candidats à la chefferie du Parti québécois utilisent les médias sociaux à l’ancienne. Notons que Pierre Karl Péladeau est très actif sur le human. Pour sortir de l’anecdote, il faudrait peut-être donner un peu de matière première. Et les vidéos de famille ne sont certainement pas suffisants.
Je crois que les Québécois(e)s sont en manque de substance. Pour contredire cette assénation, les chefs auraient intérêt à être plus actifs notamment sur les médias sociaux pour transmettre leurs argumentaires, espace où ils ont toute la liberté de s’imposer pour ce qu’ils sont…et s’ils ont quelque chose à dire. Évidemment. Et, par ailleurs, c’est là qu’elle se trouve la jeunesse…
J’ai hâte d’entendre de véritables débats entre Martine Ouellet, Alexandre Cloutier, Bernard Drainville, Pierre Céré et Pierre Karl Péladeau.
Pour sortir de l’anecdote, il faut savoir imposer ses idées.
Avez-vous l’impression de bien connaître les idées des aspirants chefs du Parti Québécois?


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