De nombreux opposants de Justin Trudeau se sont mêlés à la foule de plus d’une centaine de citoyens qui s’étaient déplacés à une assemblée publique tenue vendredi soir en Montérégie, créant quelques moments de tension.
Plusieurs sympathisants de La Meute, une poignée de «gilets jaunes» québécois (inspiré de manifestants de la France) et quelques membres de Storm Alliance ont fait part de leur désaccord, avec colère, à certaines politiques mises de l’avant par le gouvernement fédéral libéral, surtout au sujet de l’immigration.
Une trentaine de manifestants de La Meute étaient également à l’extérieur d’une salle communautaire de Saint-Hyacinthe durant le rassemblement.
Expulsion
Un militant actif de l’extrême droite québécoise, Pierre Dion, s’est lui-même expulsé de l’assemblée après s’être levé en chahutant et en insultant le premier ministre, alors qu’il n’avait pas encore répondu à sa question. Vêtu d’un gilet jaune, il l’a accusé de gaspiller l’argent des contribuables dans des termes peu élogieux.
Photo Agence QMI, Joêl Lemay
«J’arrivais à vous, monsieur, vous aviez juste à être patient», s’est désolé M. Trudeau, alors que Dion était escorté par des gardes du corps du premier ministre.
En novembre, l’homme de 49 ans avait été arrêté puis accusé d’incitation à commettre des actes criminels en lien avec une publication faite sur Facebook, révélait Le Journal de Montréal.
«Vendu»
Il n’a pas été le seul à s’adresser au politicien de manière agressive.
«Ostie de vendu Trudeau», a lancé un homme, en quittant la salle abruptement.
«Bonsoir, monsieur, merci d’être venu», a répliqué le premier ministre du tac au tac.
De son côté, le porte-parole de La Meute Sylvain Brouillette a employé un ton respectueux en lui demandant s’il comptait collaborer davantage avec les partis d’opposition «afin de mieux représenter les Canadiens».
M. Trudeau lui a assuré qu’il «était toujours prêt» à le faire.
Le premier ministre a été interpellé sur une pluralité de sujets, comme l’environnement, la gestion de l’offre, la réforme du mode de scrutin, la signature du pacte migratoire de l’ONU et la déclaration d’impôt unique pour le Québec.
À cette question, M. Trudeau a assuré que «vous pouviez l’avoir», à condition que ce soit au fédéral.
«Sinon va falloir en discuter, a-t-il ajouté. C’est pas aussi simple que certains le prétendent.»