Minorités: Trudeau exagère

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Pee-Wee Trudeau, champion du clientélisme électoral

Je respecte au plus haut point l’engagement sincère de Justin Trudeau pour les droits des minorités et la diversité au Canada. Il y croit vraiment. Cependant, dans son rôle de premier ministre, il exagère tellement qu’il provoque la colère des uns et la dérision des autres.


Pire encore, on en vient à voir dans la multiplication des interventions criardes en faveur des minorités une stratégie électoraliste plutôt qu’un leadership social. Un chef doit rallier la majorité et les minorités autour d’un idéal, d’une ambition pour le pays, et non pas aller chercher l’appui de toutes les minorités en leur disant tout ce qu’elles veulent entendre.


La justice larguée


La réaction de Justin Trudeau au jugement dans le meurtre de Colten Boushie il y a quelques jours en dit long. Un procès se tient en bonne et due forme en Saskatchewan. Le fermier Gerald Stanley est acquitté par le jury des accusations de meurtre du jeune Autochtone. Constatant la colère de certains Autochtones devant le verdict, le premier ministre largue le système de justice canadien.


D’abord, il a commis l’impair d’une quasi-ingérence dans le processus judiciaire, une bourde compte tenu de sa fonction. Mais il a aussi adhéré instantanément à la thèse de la minorité autochtone sans plus d’analyse. Y a-t-il eu irrégularité dans le procès ? Comment est-il en mesure d’affirmer LUI que la justice canadienne « aurait pu faire mieux » ? Il a suivi le procès ? Il est plus en mesure d’évaluer la preuve que les jurés ?


S’il est de son devoir de regarder sereinement des propositions d’améliorations de nos institutions, incluant celles visant à mieux servir les Autochtones, il ne peut pas mettre aux poubelles un système de justice qui fonctionne depuis des décennies parce qu’un jugement déplaît.


Racistes


Dans cette même semaine, notre premier ministre a prononcé une allocution dans le cadre du Mois sur l’histoire des Noirs. Il y a souligné le racisme des Canadiens à l’égard des Noirs. Ah.


Quelques jours auparavant, il avait insisté pour dire que les musulmans étaient victimes d’islamophobie en soulignant le triste anniversaire de la mosquée de Québec. Il s’est aussi fait piéger en criant à l’islamophobie à la suite de l’agression d’une jeune Torontoise au hijab coupé. Cette histoire était finalement un canular, rien n’était survenu.


La question n’est pas de savoir si des cas de racisme existent. La réponse est oui. Mais il vient un moment où on en a marre d’entendre le premier ministre laisser entendre à satiété que la population de son pays est constituée de méchant monde, des racistes. Ces accusations sont à la fois injustes, harassantes et improductives.


Si Justin Trudeau souhaite vraiment l’unité de sa population, sa méthode ne mène nulle part. Il se retrouve dans le rôle du petit gars qui criait toujours au loup et que plus personne n’écoutait. Justin Trudeau doit redevenir le premier ministre de tous les Canadiens et non le meneur de claque de toutes les minorités.


C’est la différence entre leadership et clientélisme.