Michael Sabia ? Jamais !

Bref, tout sauf Michael Sabia.

CDPQ - Où va Michael Sabia?

Pierre Duhamel - La nomination de Michael Sabia à la tête de la Caisse de dépôt et de placement du Québec serait une bêtise. Espérons que la rumeur véhiculée par La Presse sera démentie rapidement ou que ce commentaire et d’autres contribueront à faire changer d’idée ceux qui auraient la tentation de prendre cette décision.
Le problème de Michael Sabia, ce n’est pas qu’il est anglophone et qu’il baragouine le français. C’est qu’il n’est tout simplement pas l’homme de la situation et rien dans son parcours ne montre qu’il a les habiletés professionnelles et politiques pour relever ce défi.
Il a dirigé BCE pendant des années, mais quels sont ses faits d’armes ? Certains prétendent qu’il a sauvé le géant des communications; je pense plutôt qu’il lui a coupé les ailes. Malgré des dépenses de dizaines de millions de dollars chaque année en consultants divers, il n’a jamais su comment positionner Bell et faire en sorte que la société maintienne ses parts de marché. Les années Sabia ont été des années d’hésitations et de piétinements parce qu’il n’a jamais eu la moindre idée d’une vision porteuse qui assurerait la croissance et le développement de l’organisation. Oui, il a coupé des dépenses et vendu des unités, mais il n’a jamais su articuler le début d’une vision pour l’entreprise qui n’était plus l’ombre d’elle-même quand il a quitté la présidence.
C’est grâce à son successeur, George Cope, un vrai spécialiste des télécoms, que Bell prend du mieux et s’impose davantage.
Le seul exploit de Michael Sabia, sa seule prouesse, aura été de conclure une transaction avec Teachers qui assurait aux actionnaires de BCE 42,75 dollars par action.
On le sait maintenant, le deal a échoué. Les actionnaires, qui ont vu le titre fondre sous Michael Sabia, n’ont pas pu récupérer leur argent. Néanmoins, le candidat pressenti aujourd’hui pour la présidence de la caisse a empoché quelques dizaines de millions de dollars en quittant l’entreprise laissée en lambeaux. .
Quant aux habiletés politiques, ceux qui l’ont fréquenté au CN et chez BCE savent fort bien qu’il n’a pas inventé l’intelligence émotionnelle. Chez Bell en tout cas, les changements constants à la haute direction ont complètement déboussolé l’organisation.
Si vous cherchez un anglophone, pensez plutôt à l’avocat Brian Lewitt, ancien dirigeant d’Imasco, en très bonne intelligence avec les milieux d’affaires québécois (et qui parle un très bon français). Vous cherchez un vrai gestionnaire de fonds au parcours impeccable ? Reconsidérez la nomination de Jean-Guy Desjardins. Vous voulez plutôt un gestionnaire qui connaît à la fois la finance et l’État ? Jean Houde, actuellement sous-ministre aux Finances, mais qui a été premier vice-président de la Banque Nationale, ou encore Claude Séguin, actuel premier vice-président chez CGI, ancien sous-ministre des Finances et qui a été vice-président à la Caisse de dépôt, devraient être considérés. Ou encore Jacques Daoust, d’Investissement Québec ou Pierre Shedleur, de la SGF.
Bref, tout sauf Michael Sabia.


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