Mentir, la belle affaire

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La banalisation du mensonge





Il n’y a pas d’enquêtes scientifiques sur le sujet. C’est donc affaire de perception. Or, il semble bien que, de nos jours, les menteurs, petits ou grands, pullulent. Et pas seulement en politique.


Je vis entourée de juges expérimentés qui ont le sentiment que, devant la Cour, nombre d’accusés ou de témoins jurant sur la bible ou sur leur honneur mentent comme des arracheurs de dents. D’ailleurs, ce sont les mensonges des femmes abusées par Ghomeshi qui ont fait échouer son procès.


De nos jours, le mensonge n’est plus perçu comme immoral. L’essentiel est de ne pas se faire démasquer.


J’appartiens à une génération où le mensonge était un péché. Aujourd’hui, c’est plutôt une façon d’enjoliver la vérité, de la contourner à son profit ou de la nier.


Mensonges utiles


Prenons l’exemple du premier ministre Couillard. Croit-il sérieusement que le geste de Sam Hamad de se retirer momentanément de ses fonctions est «noble et courageux» comme il a déclaré? Bien sûr que non.


Croit-il vraiment que sa politique d’austérité rigide n’a que peu d’incidence sur l’accentuation de la détérioration de la qualité des services en éducation et en santé? Il n’en croit pas un traître mot. C’est faire insulte à notre intelligence que de répéter ces lieux communs éculés depuis des décennies.


Le Dr Barette dit-il la vérité en vantant la structure autocratique qu’il met en place comme solution aux problèmes de l’accès aux soins? Il sait pertinemment que le Québec ne peut pas continuer à rejeter un système parallèle de médecine privée. Il le sait, mais il le nie publiquement.


Les étudiants trichent à leurs examens, les journalistes pratiquent les demi-vérités, les professeurs enseignent des faussetés par idéologie et les syndicats mentent par omission. Bref, les menteurs donnent le ton. Le problème, c’est que l’exemple vient d’en haut.




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