Publicité électorale

Martin défend les publicités libérales

Élections 2006

Paul Martin justifie le recours à des publicités dépeignant son adversaire conservateur de façon très négative.
Paul Martin
Paul Martin en entrevue à CTV
Dans une entrevue à l'émission matinale Canada AM au réseau CTV, le chef libéral a expliqué que l'objectif est de souligner les différences fondamentales qui existent entre lui et Stephen Harper.
Interrogé sur la controversée publicité brièvement apparue sur le site internet du PLC et qui accusait les conservateurs de vouloir déployer des soldats armés dans les villes canadiennes, M. Martin affirme que l'intention n'était pas de critiquer les militaires canadiens.
Loin de reconnaître que les libéraux ont dépassé les bornes, il affirme qu'elle visait avant tout à montrer la différence de vues entre libéraux et conservateurs à propos du positionnement des Forces canadiennes.
« La suggestion qui a été faite par M. Harper, c'est qu'on devrait disperser (les soldats) dans une vingtaine, une trentaine de villes au Canada », a-t-il déclaré par après en conférence de presse à Markham, en banlieue de Toronto.
Si vous avez un désastre naturel et que vous voulez immédiatement déployer vos militaires, a-t-il expliqué, vous ne voulez pas passer deux jours à « ramasser » vos forces éparpillées dans une vingtaine ou une trentaine de villes. « Ce que vous voulez avoir, c'est une masse critique à certaines places au Canada », a-t-il dit.
Selon les conservateurs, cette publicité laisse entendre que Stephen Harper veut poster des soldats armés à chaque coin de rue.
Le milieu militaire s'est aussi plaint de cette publicité, que les libéraux ont finalement choisi de ne pas diffuser.
M. Martin a déclaré qu'il avait appuyé tous les messages publicitaires, y compris celui sur le déploiement de l'armée. Il a expliqué que le parti avait décidé de retirer ce dernier message parce qu'il ne le trouvait pas très bon.
Un député libéral de Colombie-Britannique, Keith Martin, a déclaré que quant à lui, c'est un « idiot » qui a par mégarde rendu public un message qui n'avait pas été approuvé par le Parti libéral.
Le chef libéral a profité de son passage à Markham pour annoncer le déblocage de 180 millions de dollars pour financer des projets de recherche et développement.
Harper réagit
Stephen Harper à Fredericton
Stephen Harper
En guise de réplique, Stephen Harper a évoqué mercredi l'imposition de la Loi des mesures de guerre par le gouvernement libéral de Pierre Elliott Trudeau, lors des événements d'Octobre 1970, au Québec.
Cette loi suspendait temporairement les libertés civiles et permettait aux forces de l'ordre d'arrêter toute personne soupçonnée d'avoir des liens avec le Front de libération du Québec.
« Le seul gouvernement à avoir imposé une forme de loi martiale dans l'histoire canadienne est libéral », a lancé le chef conservateur.
Publicité négative
Publicité du PLC
Extrait d'une publicité libérale
À moins de deux semaines du scrutin, les libéraux de Paul Martin ont lancé une nouvelle série de messages publicitaires télévisés pour freiner la montée du Parti conservateur dans les sondages, s'en prenant directement à son chef. Faisant appel au sentiment de peur, ils dressent un portrait très négatif de Stephen Harper.
En anglais, la nouvelle campagne publicitaire libérale comprend pas moins de 11 nouveaux messages télévisés et radiophoniques.
Sur fond d'image floue de Stephen Harper, les messages télévisés ressortent des commentaires passés de conservateurs pour donner une image négative du PCC.
Les publicités accusent le chef conservateur de ne pas aimer les provinces de l'Atlantique, de vouloir imiter l'ex-premier ministre ontarien Mike Harris (critiqué par plusieurs en raison de ses compressions dans les programmes sociaux), d'être pro-américain, de menacer la survie des programmes sociaux et d'avoir financé sa campagne à la direction du PCC avec des dons provenant des États-Unis.
À la fin des messages apparaît une photo peu flatteuse de Stephen Harper, puis le slogan: « Choisissez votre Canada ».
Le président de la campagne conservatrice, John Reynolds, a nié les allégations libérales selon lesquelles des Américains ont contribué à la campagne du PC. Il a aussi qualifié de « mensonges » les affirmations contenues dans les messages libéraux.
En français
Publicité libérale
Extrait d'une publicité libérale
D'autres messages sont en français. C'est la première fois que les libéraux ont recours à une campagne de publicité négative dans cette langue.
« Si Stephen Harper devient premier ministre, il y aura des pour et des contre », dit une voix masculine. Ensuite, une voix féminine énumère une série de positions attribuées aux conservateurs: contre l'accord de Kyoto, pour la guerre en Irak, contre le libre-choix en matière d'avortement, contre les mariages entre conjoints de même sexe, pour le programme américain de bouclier antimissile et contre le bannissement des armes de poing.
Le message s'en prend aussi au Bloc québécois, en ajoutant: « Et Gilles Duceppe ne pourra rien faire, ni pour, ni contre. »
« Votez contre ce retour en arrière, votez pour les libéraux de Paul Martin », concluent les messages.
Une arme utilisée par les conservateurs aussi
Les troupes de Stephen Harper se livrent aussi à une guerre de publicités négatives. Les conservateurs dépeignent le chef libéral, Paul Martin, comme un homme de contradictions. Ils affirment que le premier ministre sortant défend le système public de santé, mais se fait soigner dans une clinique privée. Ils évoquent aussi que les bateaux de son ancienne compagnie battent des pavillons de complaisance pour éviter de payer de l'impôt au pays.


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