Marois hésite à se mouiller

Cinq jours après le dépôt du rapport Castonguay, Pauline Marois se fait prudente au moment de commenter le controversé document.

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Commission Castonguay


La chef du PQ assistait hier à l'investiture de Monique Richard (en arrière-plan) dans la circonscription de Marguerite-D'Youville, actuellement détenue par le jeune adéquiste Simon-Pierre Diamond, 23 ans. (Photo Bermard Brault, La Presse)

Mario Girard - Cinq jours après le dépôt du rapport Castonguay, Pauline Marois se fait prudente au moment de commenter le controversé document. Si elle lui reconnaît de grandes qualités, la chef du PQ refuse d'ouvrir trop facilement la porte au privé.

«Je trouve que c'est un excellent rapport dans beaucoup de ses aspects, a dit Mme Marois. Cependant, je trouve que les distances qu'a prises Michel Venne sont pertinentes.»
Présenté mardi dernier, le rapport Castonguay sur l'avenir des soins de santé au Québec a, en plus du public et des partis politiques, divisé ses trois auteurs. L'un d'eux, le péquiste Michel Venne, a clairement exprimé sa dissidence face à ce rapport qui fait une certaine place aux sociétés privées.
Mme Marois se dit particulièrement interpellée par les recommandations touchant l'amélioration de la productivité et la prévention. «Je crois qu'il y a des propositions très sérieuses et très intéressantes», dit-elle.
Dans les jours qui ont suivi le dépôt du rapport, Pauline Marois a, plus d'une fois, précisé que la paternité de ce rapport appartenait dorénavant au gouvernement de Jean Charest. Mais hier, alors qu'elle assistait à l'investiture de sa camarade Monique Richard dans la circonscription de Marguerite-D'Youville, la chef du PQ a exprimé une autre opinion.
«Si ce gouvernement désirait vraiment faire avancer ce dossier et appliquer ce rapport dans certaines de ses parties, peut-être pourrait-il parler aux partis de l'opposition pour connaître leur point de vue», a-t-elle déclaré.
Pauline Marois a été renversée de voir le type de traitement que le gouvernement provincial a réservé au rapport. «C'est assez exceptionnel, a-t-elle dit. Je n'ai jamais vu de ma vie un rapport être déposé le matin et être mis à la poubelle trois heures plus tard. C'est pourtant ce qu'a fait Philippe Couillard.»
L'ancienne ministre de la Santé reconnaît que le système de santé québécois a besoin de connaître une réforme. «C'est vrai qu'il faut que ça brasse un peu dans ce réseau pour qu'on travaille mieux ensemble et que nos ressources soient mieux utilisées», a-t-elle dit.
Devant plusieurs dizaines de militants réunis dans un centre communautaire de Sainte-Julie hier midi, Pauline Marois a partagé quelques états d'âme. «Je suis heureuse d'être votre chef même si parfois, je peux vous le dire, je ne trouve pas cela toujours facile.»
Le PQ jettera très bientôt lors d'un conseil national les bases de sa prochaine plateforme. Pauline Marois souhaite que celle-ci inclue des idées en matière linguistique et d'intégration des nouveaux Québécois. «On ne dira pas une chose comme celle du gouvernement de M. Charest, c'est-à-dire d'affirmer sur un ton jovialiste qu'il n'y a pas de problèmes linguistiques à Montréal.»
En attendant la tenue de ce conseil, le Parti québécois songe à la position qu'il entend prendre lors du prochain budget provincial. «Mon objectif n'est pas de faire tomber le gouvernement, mais que les Québécois aient des réponses à leurs besoins», a dit Mme Marois.
Le dossier de l'indépendance du Kosovo intéresse au plus haut point la chef du PQ. Elle se dit très déçue par l'attitude du gouvernement fédéral dans ce dossier. «Je ne sais pas s'il faut faire un parallèle avec le Québec, mais je trouve que c'est odieux d'agir de cette façon à l'égard d'un peuple qui a choisi sa liberté. Il me semble que le droit à l'autodétermination, ça existe au niveau international.»
Monique Richard dans Marguerite-D'Youville
Pauline Marois était heureuse de présenter hier celle qui défendra maintenant les couleurs du PQ dans la circonscription de Marguerite-D'Yvouville, Monique Richard. Élue à la Centrale des syndicats du Québec de 1999 à 2003, Mme Richard a été nommée présidente du Parti québécois en 2005.
Appuyée par quelques députés, dont Pierre Curzi, Sylvain Simard, Bernard Drainville et Camil Bouchard, Monique Richard se fixe comme objectif de faire de cette circonscription un bastion péquiste.
Cette circonscription est actuellement détenue par le très jeune adéquiste Simon-Pierre Diamond, 23 ans, qui a battu le candidat du PQ Sébastien Gagnon par plus de 2500 voix lors des élections générales de mars 2007.


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