OTTAWA

Manuel Valls dénonce le voile islamique comme un outil politique

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Valls fait la leçon aux multiculturalistes... et à Trudeau

Le premier ministre français Manuel Valls n’adhère pas à la thèse multiculturaliste selon laquelle il faut accepter toutes les déclinations vestimentaires au motif qu’elles relèvent de la liberté individuelle. Au contraire, il voit dans la burka ou encore le burkini des outils de revendication politique – parfois précurseurs d’un discours radical – qu’il faut condamner.

Manuel Valls est de passage au Canada pour rencontrer ses homologues canadien et québécois depuis mercredi soir. Ce matin, au cours d’un déjeuner de presse, il a été invité à se prononcer sur le débat entourant les voiles islamiques. Tout en disant respecter les divergences canadiennes sur la question, il souligne à gros traits à quel point ces voiles ne sont pas neutres et doivent être combattus.

« Il y a une bataille politique, culturelle qu’il faut mener. Et je pense en effet que les signes religieux sont souvent moins des signes religieux que des revendications politiques ou culturelles », a déclaré M. Valls aux quelques journalistes présents. « Comment on le traite ? Chacun a son modèle, chacun a sa réponse. Mais je considère, moi, que la burka, le voile intégral, est un élément profond de la négation de la femme. Cacher la femme de l’espace public, c’est la négation de la femme et ça, ce n’est plus un problème de religion. C’est un problème de valeurs démocratiques. »

Il note que les femmes qui revendiquent le droit de porter ce voile intégral sont souvent de « jeunes femmes converties dans des quartiers où il y a une culture de l’islam qui pèse ». « Je ne crois pas que l’évocation de la liberté comme élément qui justifie qu’on puisse laisser les femmes s’habiller ainsi avec le niqab, le voile intégral, la revendication de la seule liberté ne m’apparaît pas suffisant. »

M. Valls rappelle que le voile a déjà été l’apanage, à une certaine époque, de « toutes les femmes du pourtour méditerranéen, quelle que soit la religion ». Mais le voile d’aujourd’hui doit se comprendre dans un contexte géopolitique large. « Dans les territoires délivrés en Irak par les forces kurdes ou les forces arabes, les gens de ces villages qui ont subi le joug de Daesh enlèvent les voiles, écoutent de nouveau de la musique et se coupent la barbe. Parce qu’ils ont vécu avec ce joug. Qu’en Occident, on puisse défendre comme un élément d’émancipation et de liberté, notamment la liberté de la femme, de porter un voile intégral ou un burkini sur la plage, personnellement, ça m’étonne toujours. »

M. Valls discutera avec Justin Trudeau ce matin de l’accord de libre-échange devant être signé sous peu entre le Canada et l’Union européenne, d’une éventuelle participation canadienne à des missions de paix en Afrique et surtout, de la lutte au terrorisme. Il participera à une conférence de presse après son tête-à-tête avant de foncer vers Montréal où il sera présent aux côtés de Philippe Couillard et M. Trudeau.

D’ailleurs, lorsqu’on lui demande s’il voit un lien entre le port de la burka ou du burkini et une certaine radicalisation, s’il faut voir l’un comme le précurseur de l’autre, le premier ministre français répond sans hésitation : « Oui, bien sûr. […] Oui, ce sont des signes politiques qui sont parfois, pas toujours, l’avant-garde de ce mouvement. »

Valls sur Trump

Le premier ministre français a été invité à se prononcer sur l’élection américaine et la candidature du républicain Donald Trump. Alors que la plupart des politiciens étrangers évitent généralement de répondre au motif qu’ils n’ont pas à s’immiscer dans la politique interne d’un autre pays et qu’ils doivent laisser le peuple choisir, Manuel Valls a répondu franchement.

[> Lire la suite de l'article sur Le Devoir->Le premier ministre français Manuel Valls n’adhère pas à la thèse multiculturaliste selon laquelle il faut accepter toutes les déclinations vestimentaires au motif qu’elles relèvent de la liberté individuelle. Au contraire, il voit dans la burka ou encore le burkini des outils de revendication politique – parfois précurseurs d’un discours radical – qu’il faut condamner. Manuel Valls est de passage au Canada pour rencontrer ses homologues canadien et québécois depuis mercredi soir. Ce matin, au cours d’un déjeuner de presse, il a été invité à se prononcer sur le débat entourant les voiles islamiques. Tout en disant respecter les divergences canadiennes sur la question, il souligne à gros traits à quel point ces voiles ne sont pas neutres et doivent être combattus. « Il y a une bataille politique, culturelle qu’il faut mener. Et je pense en effet que les signes religieux sont souvent moins des signes religieux que des revendications politiques ou culturelles », a déclaré M. Valls aux quelques journalistes présents. « Comment on le traite ? Chacun a son modèle, chacun a sa réponse. Mais je considère, moi, que la burka, le voile intégral, est un élément profond de la négation de la femme. Cacher la femme de l’espace public, c’est la négation de la femme et ça, ce n’est plus un problème de religion. C’est un problème de valeurs démocratiques. » Il note que les femmes qui revendiquent le droit de porter ce voile intégral sont souvent de « jeunes femmes converties dans des quartiers où il y a une culture de l’islam qui pèse ». « Je ne crois pas que l’évocation de la liberté comme élément qui justifie qu’on puisse laisser les femmes s’habiller ainsi avec le niqab, le voile intégral, la revendication de la seule liberté ne m’apparaît pas suffisant. » M. Valls rappelle que le voile a déjà été l’apanage, à une certaine époque, de « toutes les femmes du pourtour méditerranéen, quelle que soit la religion ». Mais le voile d’aujourd’hui doit se comprendre dans un contexte géopolitique large. « Dans les territoires délivrés en Irak par les forces kurdes ou les forces arabes, les gens de ces villages qui ont subi le joug de Daesh enlèvent les voiles, écoutent de nouveau de la musique et se coupent la barbe. Parce qu’ils ont vécu avec ce joug. Qu’en Occident, on puisse défendre comme un élément d’émancipation et de liberté, notamment la liberté de la femme, de porter un voile intégral ou un burkini sur la plage, personnellement, ça m’étonne toujours. » M. Valls discutera avec Justin Trudeau ce matin de l’accord de libre-échange devant être signé sous peu entre le Canada et l’Union européenne, d’une éventuelle participation canadienne à des missions de paix en Afrique et surtout, de la lutte au terrorisme. Il participera à une conférence de presse après son tête-à-tête avant de foncer vers Montréal où il sera présent aux côtés de Philippe Couillard et M. Trudeau. D’ailleurs, lorsqu’on lui demande s’il voit un lien entre le port de la burka ou du burkini et une certaine radicalisation, s’il faut voir l’un comme le précurseur de l’autre, le premier ministre français répond sans hésitation : « Oui, bien sûr. […] Oui, ce sont des signes politiques qui sont parfois, pas toujours, l’avant-garde de ce mouvement. » Valls sur Trump Le premier ministre français a été invité à se prononcer sur l’élection américaine et la candidature du républicain Donald Trump. Alors que la plupart des politiciens étrangers évitent généralement de répondre au motif qu’ils n’ont pas à s’immiscer dans la politique interne d’un autre pays et qu’ils doivent laisser le peuple choisir, Manuel Valls a répondu franchement.]


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