Manta en Équateur, vous connaissez?

Les États-Unis sont-ils respectueux de la souveraineté des pays?

Tribune libre

Le gouvernement équatorien, en 1999, sous prétexte de lutter contre les narcotrafiquants et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, a permis aux Forces armées américaines d’installer une base militaire dans la région de Manta. Cette entente bilatérale de coopération entre l’Équateur et les États-Unis prenait fin en novembre dernier (le 25 novembre 2009).
Voici ce que contenait cette entente, elle :
1) Cédait une partie de la souveraineté aérienne de l’Équateur, permettant aux avions américains de survoler librement tout le territoire équatorien.

2) Concédait un statut juridique d’exception au personnel militaire et de l’ambassade américaine, leur permettant d’entrer et de sortir du pays avec la seule carte d’identité US, sans visa ni tampon.

3) Demandait de remettre aux autorités américaines tout citoyen américain ou collaborateurs arrêtés dans le cadre de leurs fonctions.

4) Détaxait tous les biens meubles et immeubles appartenant à l’armée américaine.

5) Permettait des services postaux, des stations de télévision et de radio indépendants.

6) Empêchait de la part de l’Équateur de faire tout type de réclamation aux États-Unis pour des bavures militaires, morts de personnes, dommages, pertes ou destruction de biens gouvernementaux.
Que va faire le président Rafael Correa?
Lors de sa campagne électorale en 2006, Rafael Correa promit au peuple équatorien de lui rendre sa dignité et sa pleine souveraineté nationale, en refusant de signer une nouvelle entente avec les États-Unis et en demandant aux Forces armées américaines de quitter le pays. Advenant son élection, il garantissait aux Équatoriens qu’il n’y aurait plus jamais de bases militaires étrangères dans leur pays. Et il a tenu parole et n’a pas renouvelé l’entente en novembre 2009.
En clair, Manta constituait une enclave pour les États-Unis en Amérique Latine. Aujourd’hui la plupart des pays d’Amérique Latine s’insurgent contre la présence de bases militaires américaines sur leur territoire. Le président Rafael Correa a eu raison de ne pas renouveler cet accord contre la souveraineté de son peuple et irrespectueux des droits humains de ses citoyens. La CIA est-elle étrangère aux événements d’insurrection de la semaine dernière? Hélas, les événements parlent d’eux-mêmes!
Source
Marius MORIN

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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    3 octobre 2010

    Merci,M. Morin, pour ce rappel qui n'est pas sans pointer du doigt ces bases américaines qui continuent toujours de gruger sur le territoire et sur la souveraineté de plusieurs peuples en Amérique latine. C'est toujours le cas au Honduras, à Panama, en Colombie, au Paraguay et d'une certaine manière au Costa Rica avec une présence importante de marines sous prétexte d'opérations régionales de lutte contre la drogue.