Maka Kotto déplore les sorties de Lisée sur l'identité

Fe913a6fe6a5f65358c6a1cd9e430209

L'establishment à la rescousse de Cloutier. Après Gilles Ducepe, autour de Maka Kotto de tirer sur Lisée

À quelques jours du scrutin, le ton monte entre les camps Cloutier et Lisée: ce dernier «agite des vecteurs qui chatouillent la part sombre de nos âmes» de façon «nécessairement problématique», a diagnostiqué hier Maka Kotto, allié du député de Lac-Saint-Jean, en entrevue avec La Presse.
Le seul député issu de l'immigration au sein du caucus péquiste reproche à Jean-François Lisée ses sorties des dernières semaines sur le thème de l'identité. «C'est comme des bombinettes [petites bombes] qu'on lance pour réveiller quoi? Je me pose la question», a-t-il dit. Il cite notamment les controverses autour du burkini, à propos d'éventuelles mitraillettes cachées sous les burqas et sur les liens entre Alexandre Cloutier et l'imam Adil Charkaoui.
Le burkini, par exemple: «Pourquoi l'évoquer dans le cadre de cette course?», s'est interrogé M. Kotto, qui affirme que ce débat n'a sa place que dans le cadre d'une réflexion sereine, «sans allumer les passions les plus intolérantes».
«C'est une question de responsabilités, a-t-il ajouté. Beaucoup de gens auraient des choses à dire sur la place publique dans ce domaine. Mais ils se retiennent parce que le cadre ne correspond pas.»
L'immigration peu utile pour l'économie, dit Lisée

Hier matin, Jean-François Lisée a affirmé que l'immigration n'avait qu'un effet marginal sur l'économie, en présentant ses propositions «de prospérité».
«Les études disent que l'immigration a un impact très mineur sur la croissance économique», a avancé le candidat à la direction du Parti québécois (PQ), qui prône une diminution du nombre d'immigrants accueillis chaque année.
La «meilleure immigration possible», ce sont les travailleurs comme ceux que les employeurs de Québec recrutent à «Paris, Bruxelles et Barcelone», qui correspondent «exactement à la demande d'emploi », qui sont immédiatement embauchés et «immédiatement intégrés», a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse à Montréal. «Ça, c'est l'immigration parfaite.»
Par la suite, il a affirmé n'avoir évoqué ces villes que parce que des missions de recrutement s'y sont tenues.
L'ex-ministre des Relations internationales de Pauline Marois a aussi évoqué une seconde catégorie d'immigrants économiques, soit des élèves francophones du monde entier. Un gouvernement Lisée mettrait en place des mesures «pour les accueillir, les intégrer, les diplômer avec nos propres diplômes» et «en retenir la grande majorité». Des «francophones sénégalais», mais aussi «les francophones qui viennent de Shanghai ou qui viennent de Santiago».
Il trouve déplorable de «briser des vies d'immigrants» en obligeant des travailleurs diplômés à occuper des emplois pour lesquels ils sont surqualifiés. «Je ne veux plus jamais qu'on fasse ça», plaide-t-il.
M. Lisée propose aussi une batterie de mesures d'accompagnement pour favoriser l'exportation des produits québécois vers l'étranger. L'État québécois devrait se doter de bureaux à l'étranger pour accueillir temporairement les entreprises qui envisagent de conquérir de nouveaux marchés, a-t-il dit.
Il voudrait aussi «un droit de premier refus» pour les travailleurs et les cadres de chaque entreprise québécoise avant que celle-ci ne soit vendue à des acheteurs étrangers.
50 $ par immigrant pour la culture

Pour sa part, Alexandre Cloutier a proposé l'instauration d'un «passeport culturel» sous la forme d'un chèque-cadeau de 50 $ remis à chaque nouvel arrivant et à chaque élève de 3e, 4e et 5e secondaire. La somme pourrait servir à acheter des produits culturels, en français seulement.
«Je souhaite qu'il serve à la promotion de la culture francophone à travers les organismes accrédités pour que nos deux solitudes se côtoient», a dit le candidat. Il a affirmé ainsi prôner une vision «positive» de l'identité.
Alexandre Cloutier propose aussi une augmentation de 10% du budget du ministère de la Culture et de faciliter la circulation des spectacles partout dans la province.
> Lire la suite de l'article sur La Presse


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé