De 1968 à janvier 1980

M. René Lévesque et la souveraineté-association

Union canadienne…négociée

Tribune libre

M. Lévesque avait déjà proposé, dans son livre OPTION QUÉBEC de 1968, de nommer Union canadienne, un nouveau régime qu’il proposait entre deux nations, l’une dont la patrie serait le Québec et l’autre, qui pourrait arranger à son gré, le reste du pays, s’associeraient librement dans une adaptation originale de la formule courante des marchés communs, formant un ensemble qui pourrait par exemple, s’appeler l’Union canadienne.
Le tout s’est précisé à notre Assemblée nationale, le 10 octobre 1978, où M. René Lévesque a déclaré, en parlant de la souveraineté-association : Si nous avons choisi, dès le départ, ce nom composé, c’est pour bien marquer le double objectif de notre démarche. Il n’est pas question, dans mon esprit, d’obtenir d’abord la souveraineté et de négocier par la suite. Nous ne voulons pas briser, mais bien transformer radicalement notre union avec le reste du Canada afin que, dorénavant, nos relations se poursuivent sur la base d’une égalité pleine et entière. La souveraineté l’association devront donc se réaliser sans rupture et concurremment, après que les Québécois nous auront donné le mandat par voie de référendum.
M. Lévesque continue, dans son comté de Taillon en septembre 1979 : La souveraineté-association n’est pas l’éclatement, mais l’harmonisation dans l’amitié, ce n’est pas l’aventure, mais la seule vraie prudence pour un peuple qui se respecte et tient à s’assurer un avenir national digne de ce respect.
Ensuite, à l’Empire Club à Toronto, le 24 janvier 1980 « année du référendum » Notre formule préserve ce qui est essentiel dans l’idée du Canada : Un espace économique commun, la libre circulation des idées, des personnes, du capital et même des projets, un système de transport commun et toute autre entreprise commune que les deux parties jugeraient acceptable. Avons-nous besoin de beaucoup plus que cela pour que chacune de nos deux sociétés se développe selon ses perspectives propres et distinctes ?


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22 commentaires

  • Gilles Bousquet Répondre

    10 mars 2010

    La question de M. Julien : «’’ Faire la promotion de la souveraineté seule ou avec des machins trucs ; cela signifie-t-il faire la promotion d’un pays québécois indépendant ? J’attends une réponse ! »
    Je ne suis pas le PQ mais je vais tenter de vous répondre : La souveraineté seule ou avec des machins trucs c’est la souveraineté qui veut dire État qui veut dire pays. Si c’est avec association ou vraie confédération, ça va faire un peu comme la France avec l’Union européenne…plus ou moins, selon les ententes à venir qui ne peuvent pas être déterminées exactement à l’avance. Probablement avec une monnaie commune, postes de douanes etc. « Tout ce qui peut être plus économique et pratique à 2 ».
    M. Lévesque voulait commencer par s’entendre avec le ROC même si M. Trudeau ne voulait rien savoir de négocier mais, depuis, la Cour suprême du Canada, a statué qu’il est obligé de la faire.
    M. Lévesque ne voulait pas agir en cow-boy en faisant le matamore avec le ROC. Fallait commencer par demander aux Québécois s’ils l’autorisaient à négocier l’affaire mais les Québécois, pris de peur, avec ou sans raisons, lui ont dit NON. Ce n’est pas de sa faute. Il a tout tenté pour y réussir. Mais, que voulez-vous comme le disait M. Chrétien, le PQ, comme parti démocrate, ne pouvait pas et ne peut quand même pas encore, aller à l’encontre de la majorité.
    Nous passons notre temps à dire que le ROC ne veut rien savoir de négocier mais nous oublions un peu que c’est les Québécois qui ont commencé par refuser.
    Mme Marois parle souvent du pays du Québec qui est son objectif. Le reste demeure de la mécanique à ajuster selon les circonstances sans passer notre temps à se casser la tête avec ça, ce qui est sa responsabilité comme chef du PQ…me semble.

  • Gilles Bousquet Répondre

    10 mars 2010

    M. Gignac écrit : «Quand allez-vous comprendre que le Canada n’est pas intéressé à modifier quoi ce soit dans sa constitution pour nous accommoder ? »
    Je le comprends mais je sais aussi que la Cour suprême du Canada oblige le ROC à négocier avec le Québec à condition qu'il sache ce qu'il veut clairement et majoritairement.
    Est-ce assez clair ?

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mars 2010

    Monsieur Bousquet,
    vous ne semblez pas comprendre que la seule manière pour le peuple Québécois d'assurer sa pérennité est de devenir indépendant i.e. totalement autonome.Les autres facons d'assurer notre pérennité requièrent l'assentiment de l'autre peuple (les Canadians) et il n'a cessé de nous dire, via ses représentants, qu'il ne négocierait jamais ce point avec le Québec. Que vous faut-il de plus pour comprendre, ils nous disent un NON catégorique, N...O...N=NON? Quoiqu'on puisse proposer, c'est NON. C'est toujours NON. Il ne nous reste plus qu'à nous concerter entre nous et la faire l'indépendance. Et cela arrivera quand des fédéralistes comme vous cesserez de croire à l'impossible et vous enlignerez sur la promotion des intérêts des Québécois. Ainsi, vous vous aiderez vous-mêmes tous en aidant vos concitoyens.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mars 2010

    Mon intervention sera brève.
    Que les tenants de la souveraineté, de la souveraineté-association, de la souveraineté-partenariat ou de la souveraineté-molle soient honnêtes et transparents envers les militants et militantes qui croient à l'indépendance du Québec et à qui on s'évertue à dire que toutes ces options veulent dire la même choses.
    Moi, en tant que militant pour l'indépendance du Québec en ai ras-le-bol qu'on se serve de moi de façon éhontée depuis plus de 40 ans. Parce que c'est de cela qu'il s'agit.
    Si les membres du RIN de Bourgault étaient demeurés à la maison après le sabordement de leur parti politique, le PQ n'aurait jamais pris le pouvoir et aucune de ses réformes et lois n'auraient été adoptées. Ses militants étaient parmi les plus actifs et loyaux.
    Se pourrait-il qu'on ait entretenu l'ambiguïté de façon volontaire? Il faudrait donc en venir à la conclusion qu'on s'est fait fourrer!
    Pour l'avenir Marois devra être claire!
    Je refuse désormais qu'on entretienne cette ambiguïté pour l'avenir. Je refuse qu'on parle au nom des indépendantistes québécois si le but est tout autre.
    Est-ce trop demandé aux péquistes d'être honnêtes avec nous et pour cela j'ose poser la véritables questions à Pauline Marois: '' Faire la promotion de la souveraineté seule ou avec des machins trucs; cela signifie-t-il faire la promotion d'un pays québécois indépendant? J'attend une réponse!
    Denis Julien, militant indépendantiste de Lotbinière.

  • Isabelle Poulin Répondre

    9 mars 2010

    Merci Monsieur Bousquet pour votre article. La mémoire de Monsieur Levesque nous inspire toujours. Je pense que nous n'avons pas le choix de travailler à notre souveraineté au jour le jour. Au point oû nous en sommes nous ne pouvons pas attendre la prononciation d'un divorce ! Surtout que dans certains pays, il paraitrait que l'un des deux n'a qu'à prononcer la phrase 3 fois et on est à la rue ! Notre perception du monde a bien changée depuis 1995. Nous sommes au fait que bien des choses ne tournent pas rond. Au point oû nous en sommes, je doute que les gens aient peur de se libérer des contraintes que pourrait nous apporter les politiques d'un gouvernement avec un itinéraire voilé. Notre gouvernement as-il une apparence provinciale ? Le parti libéral provincial a toujours été proche du parti libéral fédéral. Même si ce sont les conservateurs qui sont au pouvoir, l'habit provincial fait-il le moine ? Sommes-nous en présence d'une fusion ? ou d'une quelconque avanture ? Est-ce un cas de valises ? Nous sommes encore plus mal pris qu'en 95 ! Le mobilier et l'argenterie disparait ou n'est-ce qu'une pure illusion ? Faudrait peut-être changer la serrure ! En 95, les enfants pouvaient croire qu'on changeait le décor de certaines pièces mais ils ont maintenant 20 ans et ils voudraient conserver ce qui leur reste car ils n'ont pas l'intention d'aller vivre ailleurs pour le moment. Curieusement, plusieurs de nos voisins anglophones ont le même problème que nous. Eux aussi ont l'intention de changer la serrure. Faut croire que c'est une nouvelle épidémie ou sommes-nous tous atteint d'hallucinations collectives ? D'une façon ou d'une autre, les serruriers vont faire des affaires d'or. Le monde a bien changé depuis 1995 !

  • Gilles Bousquet Répondre

    9 mars 2010

    Notre grand René Lévesque, celui qui a le plus fait avancer l'option souverainiste en y incluant l'association, a déclaré au Soleil le 16 février 1968 au sujet de la Souveraineté-association : «Il faut, dès le début, tâcher d'ériger une hypothèse qui soit acceptable par les partenaires actuels, de sorte que la liberté politique ne soit pas synonyme de dégâts sociaux et économiques.
    Faut lire cette phrase tout doucement afin d'en tirer toute la sagesse.

  • Marcel Haché Répondre

    9 mars 2010

    L’indépendance du Québec sera plus facile à faire que la réforme du Canada.
    C’est le Canada multiculturel qui prétend être exemplaire. C’est d’ailleurs cette prétention qui fit dire à Trudeau que l’indépendance ou la souveraineté serait un crime contre l’humanité.
    Allez donc réformer un pareil monument dédié à l’intelligence !
    L’indépendance c’est simplement : chaque peuple sa maison. Aux peuples nombreux les grandes maisons, aux moins nombreux les petites.
    Y-a-t-il un seul peuple sur terre, peu nombreux, qui réclame d’avoir la voix des grands peuples nombreux ? Aucun ne réclame pareille folie. Mais ils réclament tous, parfois dans le sang, de pouvoir être chez eux chacun dans sa maison.

  • Gilles Bousquet Répondre

    9 mars 2010

    M. Cloutier écrit : «Comme le dit le Scottish National Party : INDEPENDENCE FIRST ! »
    Le Scottish National Party sont, plus que nous...peureux. Vaut mieux ne pas trop prendre exemple sur eux. Voir mon précédent texte Les Écossais encore plus « prudents » que les Québécois ici sur Vigile

  • Gilles Bousquet Répondre

    9 mars 2010

    M. Paquet, 1 EUR = 1,3726 USD actuellement, malgré les problèmes de la Grèce, de l’Irlande et de l’Espagne. Fait que, c’est vrai qu’une monnaie commune enlève de la souveraineté à un pays mais, c’est le prix à payer pour faire partie d’un grand ensemble.

  • Gilles Bousquet Répondre

    9 mars 2010

    M. NT qui ne renonce pas à me convaincre, est-ce que vous pensez aussi que M. Lévesque était aussi dans le champ, ne savait pas ce qu’il disait, quand il a déclaré en 1978, directement à notre Assemblée nationale : «Il n’est pas question, dans mon esprit, d’obtenir d’abord la souveraineté et de négocier par la suite.» ?
    Au sujet de la perception des Québécois qui ont voté OUI, je ne saurais interpréter leurs perceptions : Est-ce que tous pensaient demeurer ou non dans le Canada ? Difficile à dire mais c'était assez clair que le Québec voulait obtenir tous ses impôts et voter toutes ses lois comme un État qui remplacerait sont "état" de province.
    Par contre, ceux qui ont voté NON, pensaient certainement que voter OUI les sortiraient du Canada.

  • Georges Paquet Répondre

    9 mars 2010

    Cher Monsieur, votre idéal que le Québec traite un jour avec tous les pays d'égal à égal, est très louable, mais pour traiter d'égal à égal il faut avoir des éléments qui se comparent. Voyez ce qui se passe en Europe. La Grèce, l'Irlande ou l'Espagne ont tous comme ambition également de traiter d'égal à égal avec leurs partenaires de l'Union européenne. Mais vous voyez ce qui arrive dans les faits. Celui qui a des difficultés, comme la Grèce aujourd'hui, doit demander l'aide de ses partenaires et se soumettre à la discipline qui est exigée. Et celà au prix de troubles politiques et sociaux.
    La leçon à retenir, c'est qu'entre pays c'est à peu près comme entre les individus, il y en a qui sont plus égaux que d'autres.
    l'autre leçon à retenir, c'est que quand on partage la même monnaie il faut dire adieu à son autonomie financière, économique et budgétaire.

  • Gilles Bousquet Répondre

    9 mars 2010

    M. Cloutier, j'aimerais ajouter que la première condition pour divorcer est de se décider. Nous ne pouvons pas décider de façon sécuritaire avec 50,5 % de OUI qui peut devenir rapidement 50,5 % de non la semaine suivante, ce qui ne me dérangerait pas trop mais ce qui ne serait pas accepté par le ROC qui va tout faire pour ne pas se faire casser en 2 par le milieu, je vous le dis après que M. Chrétien l'a confirmé.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mars 2010

    Monsieur Cloutier,
    J'espère que vous commencez à comprendre que M.Bousquet ne veut pas comprendre ou comprend, mais n'ose pas l'écrire.
    Pour réaliser la confédération canadienne de M.Bousquet, il faut d'abord se séparer du Canada. Puis, d'égal à égal, les deux nouveaux pays pourront négocier des ententes.
    Tout autre chemin n'est pas sérieux. 1980 et 1995 l'ont bien démontré. Et l'interprétation des résultats demeurent toujours subjectifs. Monsieur Bousquet dit qu'en 1995, (et bien d'autres autour du PQ) disent que le Québec a failli faire sa souveraineté. Foutaise !
    Le Québec a voté pour négocier, sans statut d'un pays indépendant, une union politique et économique....La preuve en est (et je le répète pour la 200e fois pour M.Bousquet) qu'au lendemain du dernier plébiscite, les gens croyaient, à un peu plus de 50 %, qu'un OUI signifiait qiue le Québec restait dans le C A N A D A ...
    NT

  • Gilles Bousquet Répondre

    9 mars 2010

    À M. Gignac, mon dernier message devrait être corrigé pour indiquer 1867, année de l’adoption de notre fausse « confédération » et non 1967.
    À M. Cloutier, très bien pour la comparaison avec le divorce mais je crois qu'il n’est pas prononcé juste parce que la procédure a été envoyée. Vous le savez mieux que moi.
    M. Lévesque avait la bonne direction vers une vraie confédération d’États souverains associés.
    Tout ce qui va avoir l’air plus séparé va être rejeté…selon moi, à cause des peurs économiques et d’un certain nombre de francophones qui se sentent, comme leurs ancêtres, des Canadiens-français…encore. Une vraie confédération serait bien assez difficile à faire accepter par les nôtres.

  • Gilles Bousquet Répondre

    9 mars 2010

    M. Gignac écrit : «De plus, nous avons déjà eu une confédération avant le règne de Trudeau et le Québec était toujours seul contre les 9 autres provinces canadiennes.»
    Non, M. Gignac, le Canada n’a jamais été une confédération depuis 1967. Il a été nommé confédération pour mieux berner les francophones du Québec mais c’était une fédération avec pouvoir prioritaire central qui pouvait en tous temps renverser les lois de SES provinces ce qui est le contraire d’une confédération qui est formée d’États souverains qui sont maîtres de leur organisme central de qui ils peuvent se détacher.
    Je le sais autant que vous que le ROC ne veut rien savoir de changer. Il va même nier le résultat d’un référendum avec une faible marge de OUI sur la souveraineté simple du Québec. Ça prend une solution avec, disons 60 % de OUI. L’indépendance simple : La séparation, ne pourra pas y réussir. Voir plus haut.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mars 2010

    UNE SEULE SOLUTION: INDÉPENDANCE D'ABORD!
    Comme le dit le Scottish National Party : INDEPENDENCE FIRST!
    Retirez votre drapeau de notre territoire d'abord. On négociera ensuite. Comme un couple qui divorce. On envoie la procédure d'abord et on négocie ensuite.
    Me semble que c'est assez clair.
    Lévesque a été élevé à l'époque des Canadiens-français. C'est fini ce temps-là!
    Pierre Cloutier

  • Gilles Bousquet Répondre

    9 mars 2010

    J'aimerais ajouter que M. Lévesque avait le projet d'associer le Québec avec le ROC dans une Union canadienne mais, à défaut, il envisageait des alternatives avec d'autres pays.
    Le choix du Québec dans le Canada fédéral actuel demeurait donc, pour lui, un pis-aller.

  • Gilles Bousquet Répondre

    9 mars 2010

    M. Gendron, les Acadiens ne voudront jamais que le Québec devienne souverain, même avec une vraie confédération canadienne, ce qui les isolerait encore plus. Les Indiens sont fédéralistes et le ROC ne voit pas pourquoi il s’affaiblirait au milieu. Autrement dit ou écrit, le fruit ne sera jamais mûr aux changements constitutionnels si le Québec ne montre pas très majoritairement ce qu’il veut vraiment, majoritairement.
    M. Lévesque a déclaré à La Presse en 1977 : Nous ne sommes pas seuls au monde, si la réaction du Canada devrait être de refuser de s'associer avec nous "advenant la souveraineté", le Québec pourrait trouver d'autres alliés.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mars 2010

    Monsieur Bousquet
    Quand allez-vous comprendre que le Canada n'est pas intéressé à modifier quoi ce soit dans sa constitution pour nous accommoder? Deux référendums ont eu lieu sur cette question de souveraineté-association et le Canada n'a même pas bougé d'une virgule pour changer quoi que ce soit. À quoi voulez-vous en venir au juste? De plus, nous avons déjà eu une confédération avant le règne de Trudeau et le Québec était toujours seul contre les 9 autres provinces canadiennes. Il n'y a qu'une solution à ce problème, c'est l'indépendance du Québec! Cette indépendance n'empêchera pas le Québec d'avoir des relations commerciales et diplomatiques avec le Canada par la suite, voyons donc! Tous les pays qui étaient colonisés auparavant et qui ont réalisé leur indépendance ont continué à faire de même avec leurs anciens pays colonisateurs mais d'égal à égal et non plus dans une subordination comme auparavant. Nous ne ferions pas exception à la règle.
    André Gignac le 9/3/10

  • Gilles Bousquet Répondre

    8 mars 2010

    M. Paquet,
    M. Lévesque et Parizeau avaient bien compris ce que vous soulignez, l'affaire de la monnaie dans un Québec souverain. C'était aussi une préoccupation de M. Bourassa quand M. Lévesque l'avait approché pour qu'il adhère à son option, la souveraineté-association. La difficulté de la monnaie à adopter dans un Québec souverain l'avait découragé en plus de son autre empêchement important d'être marié à une riche héritière fédéraliste.
    Si le Québec conserve la monnaie canadienne, il est certain que la monnaie forte actuelle, soutenue par la production de pétrole de l'Alberta, continuerait à l'être après la souveraineté.
    Ceci était écrit, il reste que les dédoublements de services pourraient être bien moins importants dans une confédération ou une séparation qu'ils le sont dans la fédération actuelle.
    Le Québec et le ROC pourraient aussi s'entendre pour s'unir au niveau international et à l'ONU et à l'OTAN etc. pour ne pas trop ajouter à ces dépenses actuelles.
    M. Lévesque a déclaré le 10 octobre 1978, à notre Assemblé nationale : Il n’est pas question, dans mon esprit, d’obtenir d’abord la souveraineté et de négocier par la suite. Nous ne voulons pas briser, mais bien transformer radicalement notre union avec le reste du Canada afin que, dorénavant, nos relations se poursuivent sur la base d’une égalité pleine et entière. La souveraineté l’association devront donc se réaliser sans rupture et concurremment, après que les Québécois nous auront donné le mandat par voie de référendum.
    M. Lévesque ne voulait donc pas commencer par déclarer la souveraineté du Québec et ensuite négocier une entente comme plusieurs ici le suggèrent.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mars 2010

    Je serai bref. Oui pour une confédération réelle, si jamais le momentum politique le permet, et si ce genre de compromis aura un sens un jour. Oui à une confédération réelle si, grâce à une situation XYZ, cela serait envisageable.
    Le problème, c'est que ça ne l'est pas, envisageable. Il n'existe aucun mouvement allant dans ce sens dans les provinces anglos. Rien, le néant. Dynamique nulle, zéro absolu. Les Acadiens n'en parlent pas. Les autochtones? Sans doute seraient-ils d'accord. Les Québécois? On leur a répondu par la Constitution de 1982 et la fameuse Charte.
    Moi je dis, au revoir et merci.

  • Georges Paquet Répondre

    8 mars 2010

    Voilà ce que nous enseignent les européens.
    La crise financière grecque, qui est loin d'être terminée, a déjà montré qu'une politique monétaire au niveau fédérale et des politiques économiques et budgétaires gérées de façon non cordonnées au niveaux nationales, cela ne peut pas fonctionner durablement. «Il y a une prise de conscience de ce problème chez les Vingt-Sept partenaires de l'Union européenne», a souligné jeudi après-midi, devant le Parlement européen, le président de la Commission, José Manuel Durão Barroso, approuvé par Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen des chefs d'État et de gouvernement.
    Depuis quelques jours, des experts de la Commission et de la Banque centrale européenne sont à Athènes pour éplucher les comptes grecs, assistés par le Fonds monétaire international (FMI) qui sait, mieux que bien d'autres, auditer les finances publiques. Leur but: s'assurer que le pays ne cache rien et prend les mesures d'austérité adéquates pour réduire son déficit public de 4 % du PIB, comme il s'y est engagé, et comme s'y sont engagés tous les pays qui partagent l'euro comme monnaie. C'est seulement à cette condition que ses partenaires de la zone euro lui viendront en aide si les marchés continuent à exiger des taux d'intérêt trop élevés pour lui prêter de l'argent.
    Les députés européens, lors du débat organisé fin février sur les leçons à tirer de la crise grecque, ont estimé qu'il fallait aller encore plus loin. Ainsi, le Français Joseph Daul, président du groupe des conservateurs, le plus important du Parlement européen, a repris à son compte les propositions de l'ancien premier ministre français Édouard Balladur. Dans une tribune publiée dans Le Figaro du 18 février, M. Balladur estimait que «la participation à la zone euro, appelé l'Eurogroupe, ne peut se limiter à la gestion monétaire, elle doit aussi s'étendre à la gestion économique des États qui en sont membres». De son côté, Jean-Claude Juncker, premier ministre luxembourgeois et président de cette enceinte qui réunit les ministres des Finances du groupe, soutient que l'Eurogroupe devrait «approuver les projets de budget élaborés par les gouvernements avant que ceux-ci ne soient soumis à leurs Parlements respectifs».
    Et Joseph Daul conclut que: "Les États ne doivent plus s'accrocher à des apparences de souveraineté économique" qui ne sont que "des faux-semblants". Guy Verhofstadt, le président du groupe libéral et démocrate, au Parlement européen, propose, lui, de créer un «fonds monétaire européen» capable d'émettre des emprunts. De fait, si l'Union dispose d'un fonds de 50 milliards d'euros pour aider les pays de l'UE hors zone euro, elle n'a aucun instrument équivalent pour la zone euro. José Manuel Barroso, président de la Commission, prudent, espère que "les petits intérêts nationaux n'empêcheront pas la mise en place d'une plus grande coordination et d'une vraie gouvernance européenne" -.
    Imaginons maintenant comment se dérouleraient les négociations, entre un Québec éventuellement souverain, qui utiliserait le dollar canadien, et les autorités de la Banque centrale et les politiciens fédéraux. Pas faciles... Qu'on soit lucide ou solidaire.
    Les Européens nous rappellent aujourd'hui, et de façon non équivoque, que posséder une même monnaie implique nécessairement que les partenaires appliquent les mêmes règles budgétaires, la même discipline monétaire et la même rigueur dans la gestions de l'économie. En somme, qu'ils renoncent à s'accrocher à des "apparences de souveraineté économique". Et personne ne conteste que les taux d'intérèts et le niveau de la masse monétaire soient toujours décidés par la Banque centrale, compte tenu de la situation qui prévaut dans l'ensemble de la zône économique. Dison-nous qu'au au Canada, la Banque centrale n'ignorera pas l'intérèt des 25 millions de Canadiens.
    Donc, qu'un Québec éventuellement souverain choisisse le dollar canadien ou le dollar américain, la marge de souveraineté dans ses politiques financière, budgétaire et économiques sera toujours aussi mince qu'elle l'est maintenant, et elle pourrait même devenir plus mince. Faut-il faire l'indépendance pour revenir à celà
    Il ne faudrait donc pas oublier de demander à ceux qui proposent aux Québécois souveraineté, souveraineté-association ou indépendance de mener une réflexion sérieuse sur cet aspect de la question. Une union monétaire peut-elle subsister sans une union politique?