Parmi les décisions difficiles que devra prendre le premier ministre Charest au cours des prochaines semaines, il y en a une particulièrement délicate: doit-il aller de l'avant avec les baisses d'impôts de 700 millions promises une semaine avant le scrutin? À notre avis, il ne fait aucun doute que oui.
Le Parti québécois et l'ADQ ont déjà laissé entendre qu'ils s'opposeraient à un budget comprenant cette mesure. Selon André Boisclair, Jean Charest doit "tirer des leçons de la campagne". Justement: s'il y a une leçon que les libéraux devraient retenir des résultats de lundi, c'est que les Québécois en ont marre des politiciens qui promettent une chose et en font une autre.
"Si les Québécois réitèrent leur confiance en mon gouvernement, a solennellement déclaré M. Charest le 20 mars, nous leur redonnerons ce qui leur revient: des réductions d'impôt bien méritées." Or les Québécois ont bel et bien reporté les libéraux au pouvoir. Le fait que le gouvernement soit minoritaire ne change rien à l'obligation morale qui incombe à M. Charest de faire l'impossible pour tenir ses engagements.
"C'est une promesse qui a été mal accueillie par les Québécois", a prétendu Mario Dumont. Ce qui a été mal accueilli par les électeurs, c'est le moment choisi pour faire cette annonce. C'est aussi qu'ils trouvaient le chef libéral culotté d'employer la même tactique qu'en 2003. Il serait bien étonnant que les Québécois s'opposent à cette baisse d'impôts en tant que telle.
Pour les libéraux, l'allègement du fardeau fiscal n'est pas une promesse parmi d'autres; c'est le coeur de leur philosophie économique. Depuis qu'il est chef du PLQ, Jean Charest martèle que les contribuables québécois paient trop d'impôts. Le premier ministre doit être conséquent et agir selon ses convictions.
Certains diront que les sommes supplémentaires obtenues d'Ottawa devraient plutôt être investies en santé ou en éducation. Le budget déposé le mois dernier augmentait déjà les budgets de ces deux ministères de 1,9 milliard. Il doit y avoir une limite aux sommes qu'on injecte dans ces puits sans fond.
Après avoir dénoncé M. Charest à tour de bras parce qu'il n'avait pas respecté son engagement de baisser les impôts d'un milliard par an - M. Boisclair a parlé de "mensonge", M. Dumont d'"arnaque" - les partis d'opposition seraient bien mal venus de le lapider parce qu'il s'y met finalement. Les libéraux sont minoritaires? Et alors? Stephen Harper s'attire chaque jour de nouveaux admirateurs au Québec par sa détermination à donner suite à ses engagements malgré sa situation minoritaire.
M. Charest doit tenir bon, sans arrogance mais avec fermeté, en prenant soin de bien expliquer sa décision à la population. Il reviendra alors à l'ADQ (qui se dit championne de la classe moyenne) et au PQ d'expliquer pourquoi ils s'opposent à ce que le fardeau fiscal des Québécois rejoigne la moyenne canadienne.
M. Charest, baissez les impôts!
Budget
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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