Extrait d’une chronique de Denis Lessard dans La Presse au lendemain de l’élection du PQ de Lucien Bouchard… le 30 novembre 1998 :
«Les péquistes conviennent que l’heure n’est pas au référendum. Après la victoire mitigée de lundi, le premier ministre Lucien Bouchard n’aura pas trop de peine à convaincre les militants péquistes que l’heure n’est pas au référendum.
Plus loin, Denis Lessard rapporte les paroles des militant.es qu’il qualifie d’orthodoxes, dont le porte-parole Maxime Barakat affirme : «On n’est pas là simplement pour gagner des élections, le gouvernement doit tout de suite commencer la promotion de la souveraineté, de notre projet de société. On ne peut pas mettre la souveraineté sur la tablette, le PQ se nuirait s’il faisait ça. Je serai un ardent défenseur de la souveraineté sur toutes les tribunes » (…) comprenant toutefois que M. Bouchard »ne se peinture pas dans le coin avec un échéancier. » Puis Barakat ajoute : «En 1994, Jacques Parizeau avait eu un résultat identique, et cela ne l’a pas empêché d’enclencher un référendum qui lui a presque donné la victoire…» [1]
Presque vingt ans plus tard, Jean-François Lisée réitère SA position, conformément avec celle de l’éminence grise qu’il était sous Lucien Bouchard : les Québécois.es n’étaient pas prêts en 1998 et ne le seront pas plus en 2018. Le seront-ils un jour dans l’esprit de JFL ?
Sa réputation de «générateur d’idées» vient de voler en éclats : il aura beau pondre trois nouvelles idées par jour, le fond de sa pensée est clair et net : nous ne sommes pas prêts ! Imaginez ! Comment prétendre convaincre la population de l’importance de prendre son destin en main alors qu’il se dit convaincu que les promoteurs de l’indépendance ne pourront jamais y arriver avant 2022, en plus d’une autre élection présumée gagnante pour le PQ ?
De plus, Lisée évoque que la popularité de Justin Trudeau change la donne par rapport à la conjoncture de l’après-Meech de 1995… D’ici 2018, la bulle de Justin aura certainement éclaté au Québec tant son attitude envers nous est influencée par celle de son paternel. Les Autochtones forment des Nations, mais le Québec ne mérite pas cette même considération. Et que dire sur sa position anti-pipeline en Colombie britannique et pro-pipeline au Québec, tel qu’il l’avait affichée à TLMEP?
Le problème fondamental, c’est que la culture anglophone est incompatible avec la culture francophone. De tous temps, les deux «mères-patries» se sont regardés en chiens de faïence. Ces deux modes de vie sont aux antipodes. Quand les Québécois.es «allumeront», l’indépendance se fera rapidement sans aucune espèce de doute ou d’appréhension.
Et ceux que Denis Lessard qualifiait d’«orthodoxes» appuyaient PKP en 2015 et voteront pour Martine Ouellet en 2016. Il est plus que temps que les indépendantistes reprennent le contrôle du PQ et remettent au premier plan l’article 1 de son programme et les idées progressistes de ses débuts, sans quoi nous n’aurons qu’à conclure, comme Jacques Parizeau, que le PQ n’est plus le véhicule apte à promouvoir l’autodétermination du Québec et à engager sa sécession du Canada.
Or, une relève jeune et enthousiaste est déjà en marche chez Option Nationale et chez les indépendantistes de Québec Solidaire. Les «Martinistes», jeunes et moins jeunes, se regrouperont avec eux dans un nouveau parti qui clamera sans détour l’indépendance comme clé de l’émancipation populaire du Québec. Les vieux politiciens, avides de contrôle autoritaire et favorables à leurs bailleurs de fonds, disparaîtront dans la disgrâce; depuis 1998, et encore plus depuis 2003, ces éteignoirs de nation se verront forcés de prendre un congé permanent du pouvoir politique.
Diane Gélinas
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