Les jeunes péquistes se mettent en porte à faux avec Jean-François Lisée sur un enjeu économique majeur à l'occasion du premier Conseil national du Parti québécois depuis l'élection du nouveau chef. Il lui demande de s'opposer à l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne.
Or Jean-François Lisée s'est toujours dit favorable à cette entente, qui a été signée l'automne dernier, mais qui reste à être ratifiée par les Parlements pour être mise en application. Le leader péquiste demande cependant à Ottawa d'augmenter les compensations promises aux producteurs laitiers et fromagers avant que le gouvernement du Québec n'adopte le décret d'application de l'accord - condition essentielle pour sa mise en oeuvre.
Or, dans une proposition qui sera soumise aux militants péquistes réunis en conseil national ce week-end, le Comité national des jeunes du PQ (CNJPQ) demande carrément le rejet de l'entente. « Il est proposé que le Conseil national donne le mandat à l'aile parlementaire de se positionner contre l'Accord économique et commercial global », peut-on lire dans le cahier de propositions, obtenu par La Presse.
Lors d'un entretien vendredi soir, la présidente du CNJPQ, Ariane Cayer, a soutenu que l'aile jeunesse est en faveur du libre-échange, mais elle considère que l'accord Canada-Europe doit être rejeté. Non seulement parce qu'il risque de « nuire à notre industrie laitière », mais aussi parce qu'il permettrait à des entreprises de « poursuivre des États s'ils décident de changer leurs législations économiques ou environnementales ». La position du PQ demande des « éclaircissements », a-t-elle dit, cherchant à minimiser le différend. « Vous dites que M. Lisée serait en faveur [de l'accord] mais demanderait des compensations plus élevées, alors que nous on est en défaveur parce qu'il ne nous plaît pas », a-t-elle dit.
La direction des communications de M. Lisée, Antonine Yaccarini, a confirmé que M. Lisée est « pour l'entente, mais que les compensations du fédéral doivent être suffisantes ». Quant à la proposition du CNJPQ, « ce sera discuté », s'est-elle limitée à dire.
COMPENSATIONS « RISIBLES »
L'automne dernier, Jean-François Lisée qualifiait l'accord de « très bon pour le Québec », parce qu'il permettra une hausse des exportations. Il faisait d'ailleurs la promotion du libre-échange avec l'Europe sous le gouvernement Marois, alors qu'il était ministre des Relations internationales et du Commerce extérieur.
Par contre, comme il l'indiquait en novembre, il juge insuffisantes, « risibles », les compensations proposées par Ottawa aux producteurs de lait et de fromage du Québec. Le gouvernement fédéral a mis sur la table 350 millions de dollars en cinq ans pour compenser la hausse de l'importation de fromages européens prévue à l'accord.
> Lire la suite de l'article sur La Presse
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé