En ce temps des Fêtes

Lettre ouverte à M. Richard Martineau

Sur le mépris des vieux

Tribune libre

Plusieurs jours se sont écoulés avant que je me décide à vous écrire suite à un de vos articles publiés au Journal de Montréal concernant les "vieux". Je me suis dit que ce serait inutile, incompris et probablement même, non lu.

M. Martineau, vous m'avez fait mal, profondément. J'ose croire que le but de cet article était de faire prendre conscience aux "autorités" de leur insensibilité face au vieillissement de la population et des problèmes inhérents à ce même vieillissement. M. Martineau, j'ai 73 ans, je suis ce que l'on appelle un "aîné" ce mot utilisé pour édulcorer souvent des horreurs vécues par ces gens sans voix et sans moyens que l'on appelle aussi les vieux. Votre insistance à appuyer votre texte sur les incapacités de ces vieux avait aussi quelque chose de malsain, les vieux qui pleurent et qui ne sont plus bons à rien comme vous le dites.

Il y a quelques années, où, à l'époque, je jouais le piano à l'hôtel Ritz Carlton, une cliente m'avait demandé de venir apporter un peu de joie à des personnes totalement démunies, en fauteuil roulant à l'hôpital Ste-Jeanne-d'Arc. C'était une bénévole dans un service de cet établissement qui s'occupait justement de ces vieux, de ces personnes qui, sans pouvoir faire quoi que ce soit, attendaient leur décès dans ce mouroir. Un ami est venu gentiment accorder gratuitement le piano droit sur lequel j'allais m'exécuter. J'ai tourné l'instrument pour pouvoir apercevoir mes auditeurs. Croyez-moi, les bons salaires que je retirais du Ritz n'avaient rien à voir avec le bonheur ressenti et que je percevais dans les yeux de ces personnes en leur jouant des pièces qui leur rappelait tant de choses. Comme vous le dites avec un certain acharnement, c'étaient des vieux qui se sentaient inutiles et qui pleuraient eux aussi. Pourquoi tant insister sur ces misères. J'espère que ces "vieux" n'ont pas lu votre article. En parlant avec les bénévoles, j'ai aussi entendu des histoires d'horreurs, des enfants qui ne venaient jamais ou qui se pointaient que pour leur voler le chèque de leur maigre pension.

Ceux qui en ont les moyens, la vie est plus facile car ils peuvent choisir leur cadre de vie, les "maisons soleil" hors de prix mais, vous savez que c'est loin d'être la majorité. Dans les CHSLD, certains sont maltraités, méprisés et mange de la m...je veux dire du "manger mou", souvent dégeu. Tant qu'aux enfants, la plus grande source des pleurs de ces personnes, oublions ça. Certains pourront hériter mais la plupart seront carrément débarrassés. Reconnaissance est un mot désuet qui n'a plus aucun sens de nos jours.

Vous auriez pu écrire votre article avec un minimum de tact, de délicatesse vis-à-vis la clientèle visée mais, vous êtes reconnu pour ne pas faire dans la dentelle, sans état d'âme, sans réfléchir à la signification sous-jacente des mots dits, à la limite, avec grossièreté. La vie, c'est une évolution. Depuis que vous avez comparé le Dalaï Lama à Jojo Savard, depuis que vous avez été expulsé du Bureau de maître Verges, ne comprenant absolument rien de ce qu'il vous expliquait, vous ne semblez pas avoir pris de la profondeur. C'est un vieux qui vous le dit.

Ce texte est écrit le 25 décembre, alors, malgré tout, je vous souhaite tout de même un temps des Fêtes heureux et une année propice à un approfondissement des valeurs de la vie. Vous avez un énorme potentiel, ne le gaspillez pas en impressions de surface et en éclats pour épater la galerie. Vous pouvez apporter du bonheur si vous le voulez, alors servez-vous de l'extraordinaire tremplin du Journal de Montréal pour le répandre à satiété. Mes vœux s'adressent aussi à tous ceux qui lisent cet article.

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Ivan Parent403 articles

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Pianiste pendant une trentaine d'années, j'ai commencé
à temps partiel d'abord à faire du film industriel, de la vidéo et j'ai
fondé ma compagnie "Les Productions du LOTUS" Les détails seront visibles sur mon site web.
Site web : prolotus.net





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14 commentaires

  • Gilles Verrier Répondre

    30 décembre 2014

    Richard Martineau se fait royalement virer pour sa tentative d'utiliser le chantage à l'antisémitisme comme cela fut fait contre Yves Michaud, avec plus de moyens contre Yves Michaud, il faut le concéder. Dans le cas Martineau, tel est pris qui croyait prendre. Petit clin d'oeil à l'affaire Michaud dont revient le triste anniversaire en décembre.
    http://oumma.com/11111/chantage-lantisemitisme-un-journaliste-se-fait-degager-par-lavocat-verges

  • Ivan Parent Répondre

    30 décembre 2014

    @René P
    Je ne crois pas avoir mal interprété le texte de M. Martineau car je dis justement dans le deuxième paragraphe:" J’ose croire que le but de cet article était de faire prendre conscience aux "autorités" de leur insensibilité face au vieillissement de la population et des problèmes inhérents à ce même vieillissement." J'en ai à la manière désinvolte, sans nuance et à la limite grossière qu'il utilise et c'est cette façon de faire qui blesse les personnes concernées. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que ce monsieur exhibe son ignorance et ses prétentions.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 décembre 2014

    Sincèrement, je crois que vous avez mal interprété le texte de Richard Martineau. En fait, son texte a pour but de dénoncer le manque de reconnaissance que la société via le gouvernement a envers les personnes âgées. Il ne dit pas que les personnes âgées non pas de valeur mais que plutôt, qu'on les traitent comme si elles n'avaient pas plus de valeur que des poules. Voilà ce qu'il faut comprendre.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 décembre 2014

    Viktor Barinov est non seulement très agréable à entendre à l'accordéon mais il est aussi fascinant à regarder: quelle expression corporelle, une véritable explosion orgasmique: ses bottines suivent ses babines.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 décembre 2014

    Carte postale à Josée Legault.
    .Tom Waits - Silent Night & Christmas Card From A Hooker In Minneapolis.mpg
    https://www.youtube.com/watch?v=w_PfwVNmckc

  • Archives de Vigile Répondre

    29 décembre 2014

    Un ami plombier m'a dit un jour: On ne peut pas empêché un égout de dégouté.
    Je viens de terminer la lecture de la dernière chronique de Richard Martineau dans le JdQ de ce matin. Il s'en prend à Josée Legault qui elle est une authentique journaliste et chroniqueuse politique, contrairement à lui.
    Il me rappelle André Arthur; pour ceux qui ne l'ont pas connu, il envoyait carrément c...r tout le monde sur les ondes ce qui faisait augmenté ses cotes d'écoute.
    Je me suis demandé à quoi sert ce tempérament méprisant et arrogant à Richard Martineau?
    Susciter la polémique probablement, peut-être reçoit-il un revenu sur son blogue pour chaque commentaire bons ou mauvais.
    Aujourd'hui, pour terminer l'année, il réunit tous ses clichés et sophismes populistes favoris qu'il véhicule depuis trop longtemps, hélas.
    " La biosphère au complet s'est énervée..."
    " Continuer à faire le party avec la carte de crédit des jeunes."
    " ... pour payer les régimes de retraite de tous les baby-boomers aux cheveux blancs et à la face remonté."
    Je lui souhaite tout de même Bonne année à ce gros jambon du temps des fêtes.
    http://www.journaldemontreal.com/2014/12/28/et-si-austerite-rimait-avec-solidarite

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2014

    *Richard
    Il est dommage que n' ayez nullement compris le texte que vous critiquez, agrémenté d'insultes. Ces dernières ne vous honorent d'ailleurs pas. Je n'essaie pas de vous raisonner car il est très difficile d'entendre de la lumière.
    Malgré votre hargne, que je plains d'ailleurs, je vous souhaite, ainsi qu'à tous ceux qui me lisent et qui prennent connaissance des excellents textes que Vigile publie, un Année pleine de Sérénité, de Joie et de Lumières.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    26 décembre 2014

    La première histoire que je me rappelle le mieux quand j'étais jeune, c'est celle que mon père me racontait sur la tragédie qui a marqué sa jeunesse lors de la crise de 1929.
    Les huissiers sont entrés dans la maison près de Valcour (Racine) pour y saisir tous les meubles en épargnant la table de cuisine et les chaises...
    Mon grand-père avait emprunté à la banque pour financer l'entretien d'un poulailler pour faire vivre sa famille de douze enfants qui furent obligés par la suite d'aller à l'école nu-pied mais là je pense là que père exagérait un peu pour m'apprendre à économiser.
    Mon père est décédé cet automne à l'âge de quatre-vingt sept ans, il a eu la polio qui l'a fait boité mais jamais il n'a renoncé à faire son possible pour être le meilleur père de famille de sept enfants que j'ai connu.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 décembre 2014

    Coup donc, faites vous expres pour rien comprendre au texte de Martineau, il a dit tout haut ce que notre cher société fait au vieux, et de ce quelle pense d'eux, de ce que vous leurs faite, vous aimer pas ca la vérité bande d'hypocrite ? Je suis plus que certain que Martineau pense tout le contraire de ce qu'il a écrit. Je suis convaincue que vous aussi pensé tout le contraire de ce que vous dites, facile voir, regarder votre discours et ensuite regarder votre absence de gestes envers les vieux

  • Serge Jean Répondre

    26 décembre 2014

    Bonjour monsieur Parent
    La vie qui habite un être humain âgé, jeune, d'âge moyen, ou même naissant, qu'il soit bien portant ou alors malade et handicapé, eh bien cette conscience d'être vivant n'a pas d'âge justement; c'est la même conscience, les mêmes besoins d'aimer et d'être aimé, à n'importe quel moment de l'existence de chacun et chacune.
    La conscience d'être vivant ressenti dans un être humain, c'est la même conscience qui cohabite avec tous les humains de la terre, de la même manière, que l'atmosphère enveloppe toute la terre. Celui ou celle qui ne respecte pas ça, ne se respecte pas plus lui-même, de même que toute l'humanité entière et encore moins les animaux.
    Monsieur Martineau, semble avoir une approche très matérialiste et robotisé envers ses semblables; donc formaté pour le système monétaire et ses applications courantes.
    C'est un jugement corrompu et égoïste, qui va très bien avec l'oligarchie parasite dominante de la terre et dont tous les peuples, commencent à en avoir leur esti de voyage de tous ces petits directeurs de consciences privilégiés rats de villes, qui s'engraissent outrageusement sur les plus faibles qu'ils méprisent abondamment.
    Monsieur Parent, je lis souvent vos textes qui dénoncent souvent, cette fantastique insensibilité qui pourrit l'humain moderne et qui nous emmène tous vers la mort absurde, d'un monde agonisant qui tombe de l'arbre sans mûrir, comme une pomme pourrie, massacrée par les mouches pondeuses de merde comme monsieur Martineau sait si bien le faire pour protéger son petit confort oligarchique de rat dévastateur.
    Le respect de la Vie sur terre n'est certainement pas une affaire d'oligarchie.
    Cher monsieur Parent, je désire pour vous ce qu'il y a de plus magnifique en ce temps des fêtes et je vous offre L'HIVER de Vivaldi interprété par un jeune accordéoniste russe de génie et de passion.
    Serge Jean
    https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=GGVx6rhDZ5c

  • Archives de Vigile Répondre

    26 décembre 2014

    Monsieur Parent,
    Je vous remercie pour votre lettre à cet énergumène qui brille surtout par sa petitesse d'esprit. Bien sûr, je remercie aussi Vigile de publier vos écrits, toujours intéressants.
    Hélas, Richard Martineau n'a pas «l'énorme potentiel» que vous lui attribuez. Il n'est pas à votre niveau. Au contraire, il n'est que le véritable reflet de son niveau intellectuel. De plus, à cause de sa vantardise pathologique, son cerveau reptilien prédomine. Ainsi, il est réduit à la médiocrité dans la conception et la compréhension des idées abstraites. Les manifestations sont très nombreuses et bien connues de ceux et celles qui analysent ses textes.
    Monsieur Parent, vous êtes indulgent, mais vous lui demandez l'impossible.

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    26 décembre 2014

    Merci pour votre texte.
    Nous serons tous des vieux un jour et nous trépasserons tous à un moment donné.
    Les jeunes représentent l'espoir;
    Ceux qui sont au mitan de leur vie représentent la main à la roue;
    Les vieux représentent la tradition.
    Les maîtres du monde veulent aplanir toutes les différences:
    - plus de jeunes plus de vieux - plus d'hommes - plus de femmes - plus de langues et de cultures - plus de nations - plus d'espoir ...
    1984 et Le Meilleur des Mondes ont prévu le coup.
    Pourtant, nous savons tous que TRADITION et PROGRÈS sont les deux faces d'une seule et même pièce:
    une civilisation qui n'est pas tombée dans la décadence et où les forces de vie n'ont pas été étouffées.
    Joyeux temps des fêtes et bonne et heureuse année à toute l'équipe de Vigile et à ses lecteurs.

  • arseneault andre Répondre

    26 décembre 2014

    M, Parent merci d'avoir souligné ce torchon de Martineau, il n'a aucun respect pour quiconque, si il en ait là aujourd'hui c'est que des vieux ont tracé le chemin avant lui et l'on fait dans un respect sans dénigrer leurs pairs, je ne comprend pas le journal de Montréal de publier de tels articles surtout en cette période des fêtes qui sont tellement tristes pour ces personnes âgées laissées à elles même, Martineau= sans coeur.

  • Henri Marineau Répondre

    25 décembre 2014

    "Reconnaissance est un mot désuet qui n’a plus aucun sens de nos jours"...Voilà le grand désastre de nos jours. Plus personne n'est "reconnaissant" pour tout ce que ces "vieux" nous ont légué. On les enferme dans des mouroirs et on attend qu'il passe de l'autre bord au lieu de profiter de toutes les richesses qu'ils portent en eux.
    Je ne crois pas que M. Martineau profitera de vos conseils, la transcendance dont il fait preuve l'en empêchera, mais sachez, M Parent, que je suis absolument d'accord avec votre diagnostic.
    Si chacun de nous pouvait remarquer toute la vie qui vit encore dans le regard de ces "vieux" quand on prend le temps de les regarder dans les yeux, alors nous prendrions surement du temps pour les écouter...et nous en sortirions grandis!