Lettre ouverte à Luc Archambault

Tribune libre

Monsieur Archambault,
Encore et toujours, vous nous revenez avec votre curieuse logique. Le parlement d’Ottawa et celui du Québec, l’Assemblée nationale, n’auraient aucune légitimité. Décidés par la puissance colonisatrice, ces parlements seraient donc nuls, leurs décisions, nos lois, aussi, et je présume que tout ce qui suit, de même. En clair, le système judiciaire ne vaut guère mieux, et l’exécutif aussi, puisque tous découlent du pouvoir législatif. Dieu merci, les députés échappent à ces anathèmes, puisqu’ils émaneraient du peuple. Du peuple ????
Les députés sont élus effectivement par le peuple, mais quand le peuple a-t-il décidé que ce serait ainsi que serait constituée la députation ? Jamais bien entendu. Il y a bien d’autres façons de désigner des représentants. Pierre Curzi serait devenu un adepte de la proportionnelle, d’autres vont réclamer des représentants régionaux, d’autres vont vouloir que les députés soient désignés par les partis selon des formules complexes, bref, le peuple n’a jamais approuvé par référendum ce mode de représentation. Et nous tombons dans le piège que s’est tendu à lui-même Luc Archambault. Une fois embarqués dans cette logique en boucle, nous ne pouvons plus en sortir.
En outre, pour en rajouter, ces députés se font élire pour représenter leurs concitoyens dans des parlements décrétés illégitimes. En signant la pétition de M. Archambault, ils devraient signer aussi leur démission, puisqu’ils reconnaissent De facto et De jure les représenter dans des parlements illégitimes, bidon quoi ! Les députés eux-mêmes, émanant du peuple, deviendraient alors tout à coup assez légitimes pour proposer une Constitution à leurs concitoyens.
Les textes de Luc sont longs, tortueux, mais pour ce qui est de la logique, on repassera, c’est pur sophisme. Plutôt que de tout régenter à partir de la logique en boucle fermée de M. Archambault, un simple coup d’œil sur les pouvoirs de la Couronne devrait nous inciter à les exploiter à fond. En régime britannique, un Parlement a tous les droits, sauf celui de changer un homme en femme. Utilisé à bon escient, ce pouvoir pourrait nous conduire à l’indépendance, comme je l’ai démontré l’an dernier. Une fois acquise, l’indépendance (ou la souveraineté complète) permettra au peuple de se doter des instruments politiques qu’il voudra, au niveau législatif, exécutif et judiciaire. La séance de tournage en rond à laquelle nous convie M. Archambault n’est qu’une perte de temps, une autre, qui ne nous ramènera toujours qu’à son point de départ.
A-t-on vraiment besoin de ces contorsions idéologiques comme base de l'union des forces indépendantistes qui est un objectif louable et valable si on veut que le peuple québécois réalise sa souveraineté complète ou son indépendance politique. Il faut utiliser les pouvoirs que le peuple québécois possède à travers son Assemblée nationale du Québec et non pas les déclarer absurdement et d'une manière mal avisée illégitimes.
On me permettra enfin un commentaire : Vigile n'offre-t-il pas le triste spectacle de la division des indépendantistes, l'exercice préféré de certains Vigiliens étant de discerner les vrais des faux indépendantistes, et de vilipender ceux ou celles, Mme Marois en tête, qui ne le seraient pas à leur goût. L’un des germes de cette division se trouve dans la prise de position du webmestre de Vigile Bernard Frappier qui appelle au rejet du Parti québécois actuel et de sa chef. Et réclame rien de moins que la création d'un nouveau parti vraiment indépendantiste, comme s’il en manquait dans notre paysage politique. Et qui se donne dix ans pour réussir!
Avant d'adopter cette prise de position, je demande à réfléchir. Mais du radicalisme de Bernard Frappier aux circonvolutions de Luc Archambault en passant par les déconstructions du programme du Parti québécois de Pierre Cloutier, on a tout ce qu'il faut pour provoquer le désarroi et la désillusion de ceux et celles qui ont mis tant d'énergies comme militants de l'indépendance du Québec et qui sont démoralisés de constater combien nombreux sont ceux qui travaillent pour les adversaires de l'indépendance du Québec. Les seuls vainqueurs de ces débats seront nos adversaires, vainqueurs non pas en raison de leur valeur morale ou intellectuelle, mais plutôt à cause de nos stériles divisions.
Louis Champagne, ing


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7 commentaires

  • Luc Archambault Répondre

    18 août 2011

    M. Champagne, pardonnez moi de vous répondre si tard...
    Ne pas s'inquiéter de la légalité du Parlement d'Ottawa !? Vous voulez rire. Mais j'ai bien peur que non, vous êtes sérieux... Ce qui n'est pas sérieux.
    La légalité de l'État du Canada est tout ce qu'il y a sérieux. C'est cette légalité qui fait que la décision de l'ANQ de ne pas adhérer à la Constitution de 1982 n'a pas d'effet. Ce qui est très sérieux. Et qu'y pouvons-nous RIEN. RIEN si le peuple n'est pas appelé à trancher quel Parlement a préséance.
    Et vous avez raison de dire qu'il n'y a pas d'obligation universelle quant à l'adoption par le peuple de la Constitution d'un État pour qu'il soit légitime. La France le fait, mais pas le Royaume-Uni, ni les États-Unis. Par contre, dans ces pays, on peut présumer que le peuple approuve, parce qu'aucun parti ne réclame le renversement du régime, aucun gouvernement ne désire le faire. Mais cela ne suffit de prétendre illégitime le Régime. Par contre, si le peuple est appelé à le faire, ça change tout.
    Le peuple usant de ses pleins pouvoirs démocratiques sur son sol national qui proclame INVALIDE tout État qui n'a pas obtenu son aval électoral ( députation et gouvernement ) et référendaire, c'est tout ce qu'il nous faut pour faire s'effondrer à la face du monde libre la légitimité de cette légalité autocrate.
    Quant au reste vous pouvez bien caricaturer ma logique, mais ce n'est que vil procédé sophistique. Les élus municipaux ne sont pas des député,es. Ils sont OUI légitimes, mais l'instance municipale est une création de l'État, non pas un État dans l'État.
    Il ne s'agit pas de multiplier des obstacles, au contraire il s'agit de les éliminer. Il est question d'éliminer l'obstacle de la légalité ( illégitime ) canadian. On peut prétendre qu'elle est illégitime, que la députation de l'ANQ a préséance sur celle d'Ottawa. Cette prétention contredite par Ottawa suffit à bloquer la situation politique. Elle débloque dès lors que le peuple est appelé à trancher. C'est lui le patron de l'État ou pas ? Il décide quel Parlement doit avoir préséance.
    Merci pour vos compliments, que je vous retourne, vous aussi vous êtes lisible, un peu long, mais lisibles... ;-)
    Écrivez-moi via la clé message privé, nous pourrons discuter par courriel.
    PÉTITION pour COALITION NATIONALE - Démocratie et Souveraineté du Québec

  • Louis Champagne Répondre

    13 août 2011

    Bonjour M. Archambault,
    J’ai bien lu vos commentaires, et c’est à mon tour de vous remercier de me lire. Vous revenez sur les pouvoirs des parlements d’origine britannique. Je connais les pouvoirs du parlement canadien, et je sais qu’il peut annuler les lois de ceux des provinces. Mais en adoptant votre point de vue, ce parlement, n’émanant pas du peuple, n’a aucune légitimité, ses décisions sont donc nulles et sans valeur. Il ne faut donc pas s’en inquiéter. Celui de Westminster se serait arrogé unilatéralement tous les droits ? Commençons donc par le commencement, vous souvenez-vous quand ce parlement a émané du peuple anglais ? Je ne vais pas faire chercher en vain les Vigiliens, ce n’est jamais arrivé. Il n’a lui non plus aucune légitimité dans votre logique. Pourquoi devrions-nous alors nous inquiéter de ses décisions ?
    Pourquoi arrêter en si bon chemin. Revenons aux députés. Le découpage électoral émane des lois de l’Assemblée nationale ou du Parlement, c’est ce qui fait que nos députés sont élus et établit le moment de leurs élections. Selon vous, ils deviennent légitimes parce qu’ils émanent du peuple. Ils s’en vont siéger dans des assemblées de parlement illégitime, sont nommés grâce à des lois de ces institutions illégitimes, mais le fait qu’ils émanent du peuple les légitimerait. Intéressant comme point de vue, mais admettons-le, ce n’est pas très fort. Comment de l’illégitime peut donc naître du légitime ? Comme c’est le peuple qui les légitime, pourquoi les maires et les échevins ne participent-ils pas à votre assemblée bicamérale, elle deviendrait tri-camérale, et ils émanent du peuple aussi. N’oublions surtout pas les commissaires d’école, nous voici dans une quadri-camérale. Logique quand tu nous tiens !
    En ce qui concerne le pouvoir du Parlement d’invalider nos lois, une majorité de députés fait la loi en régime parlementaire britannique. J’ai déjà écrit que l’Assemblée nationale a le droit de nous donner notre indépendance et je crois l’avoir démontré. Je vous réfère à mes textes de l’an passé sur cette question, en particulier « Fétichisme référendaire et Statut de Westminster », et je vous recommande de lire les commentaires de ce texte. C’est facile de revenir comme vous le faites avec un argument de droit, alors que tout votre dispositif logique est fondé sur la légitimité. Ce n’est ni de légitimité ni de droit dont il est ici question, mais de politique. Multiplier les obstacles artificiellement pour nous faire accéder à l’indépendance ne va pas aider, je suis déjà assez mal à l’aise avec les référendums (là-dessus aussi j’ai écrit) et sur la naïveté avec laquelle les ténors péquistes les ont menés ou se proposaient de le faire, de Claude Morin à Bernard Landry, sans qu’on rajoute deux ou trois obstacles supplémentaires, aussi inutiles que dangereux pour atteindre notre objectif.
    Je dois souligner que vous êtes resté respectueux tout au long de ce débat, et que même si vos textes sont parfois longs, ils sont accessibles et compréhensibles à quiconque se donne la peine de les lire.

  • Luc Archambault Répondre

    11 août 2011

    @ Gérald McNichols Tétreault vous écrivez :
    « Que ce soit Legault, Marois, Archambault, Khadir, les démissionnaires aussi, et combien d’autres gourous... Ils doivent apprendre à écouter et à argumenter au lieu de lancer quelques imprécations du haut de leur tour d’ivoire pour ensuite se terrer dans le silence-radio qu’on leur connaît.»

    WOW ! Comme si j'étais ou avais été député, chef de parti, le gourou d'une secte ....
    Je ne vois pas ce que mon nom fait dans cette nomenclature. Je suis un citoyen comme vous, j'énonce des idées comme vous.
    Nous avons discuté, ici et en privé par courriel depuis que j'ai découvert VIGILE.net en août 2008. J'ai tenu compte de ces discussions, j'ai transformé par là ma pensée initiale, d'aucun,es ont abondé, nous sommes plusieurs a avoir fait évolué notre pensée initiale, et tout cet exercice de discussion permet de le faire et c'est pour ça qu'on le fait.
    Je vous ai entendu, j'ai répondu, donc je ne suis aucunement dans le silence-radio. Nous ne sommes pas d'accord, voilà tout.
    Vos insultes ad hominem sont sophistiques et ne vous seront d'aucun secours. Ni la répétition à l'infini d'un mantra copié-collé d'une page à l'autre. J'ai argumenté, vous lancez des attaques ad hominem sophistiques, ce n'est pas ça argumenter. Cela ne vous mènera nulle part. Ne nous mènera nulle part. C'est infertile et contre-productif.
    Vous croyez encore que l'ANQ est une institution légitime. Je pense le contraire. Elle ne l'est pas puisque l'INSTITUTION qu'elle est, n'émane pas du peuple, ni de la députation du peuple, mais bien de bon vouloir Souverain de la Couronne britannique, aujourd'hui canado-britannique qui n'a pas obtenu le OUI de la démocratie québécoise. Le penser, le dire, que d'aucun,es soit aussi de mon avis ne fait pas de moi un gourou, ne vous en déplaise.

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    11 août 2011

    @ Louis Champagne. Je veux poser une objection à ce que vous affirmez du travail d'analyse critique de Pierre Cloutier. Si l'analyse du parti Québécois qu'il a fait avait été commandée à une agence d'experts, elle aurait valu des centaines de milliers de dollars d'honoraires tant elle apporte un regard lucide sur la réalité de la situation politique du projet indépendantiste au Québec. Évidemment ce document aurait été lu avec la plus grande attention par les hauts dirigeants du parti mais aurait été immédiatement placé sous scellé parce que ce qu'il contient, soit l'ADN du parti Québécois ne devait pas être connu du public. Et bien maintenant il l'est et s'il l'est c,est parce que la situation était bloquée et qu'il n'y avait plus d'avenir prochain pour l'indépendance qui est la cause qui devrait tous nous unir.
    Vous devriez vous rendre compte que c'est cela la raison d'être de la politique que de remettre en question un certain nombres d'acquis. Autrement allez faire du jardinage et parlez avec vos plantes. Si le parti Québécois se réveille de la torpeur dans laquelle il s'est englué, le travail de Pierre Cloutier lui aura rendu le plus grand service qui soit de même qu'à nous tous. Vous voudriez que tout le monde soit docile et unanime ? : il vous faut retourner dans la grande noirceur. La politique du beau gros compromis mou (dixit Bazzo) c'est d'être toujours d'accord avec ce qui n'a pas de sens pour ne pas faire de vague et faire de la peine aux autres. En satisfaisant tout le monde on ne satisfait plus personne et on construit des monuments à la bêtise. Le climat consensuel et médiocre où tout se vaut qui en résulte nous enferme dans notre prison provinciale de vaincus impuissants dans un environnement physique qui n'a pas d'allure à force de représenter notre absence de sens critique.
    Pour devenir des citoyens à part entière, nous devons arriver à penser et discuter et à combattre le militantisme aveugle et la parole unique des chefs qui ont tellement besoin d'être confrontés au lieu d'être encensés jusqu'au jour où on les trucide. Que ce soit Legault, Marois, Archambault, Khadir, les démissionnaires aussi, et combien d'autres gourous, ces gens là sont tout aussi humains que nous et ont autant besoin d'entendre la critique de leurs idées et de leurs comportements. Ils doivent apprendre à écouter et à argumenter au lieu de lancer quelques imprécations du haut de leur tour d'ivoire pour ensuite se terrer dans le silence-radio qu'on leur connaît.
    Alors tant mieux si Monsieur Cloutier fait vasciller la forteresse congelée du parti Québécois et réussit à ébranler quelques certitudes, il aura rendu le plus grand service à la cause de l'indépendance du Québec qui n'est pas la propriété d'un parti mais l'affaire de tous. Si le parti Québécois a un avenir, il saura tirer parti de cette critique pour se restructurer. Le culte des saints n'a rien à voir avec la politique.

  • Luc Archambault Répondre

    11 août 2011

    Cher M. Champagne,
    Merci de prendre la peine et le temps de me lire et surtout de prendre la peine et le temps de réagir à mes contributions citoyennes qui ne sont pas seulement mon fait mais qui sont endossées par plusieurs personnes qui tentent de trouver comment ce peuple pourra sortir de l'impasse dans laquelle ses élites divisées le tiennent en otage.
    Et si ces contributions vous paraissent alambiquées, elles ne sont que le miroir de ce qu'a produit le Régime pour le confondre ce peuple et l'enfermer dans une logique dont il faut sortir.
    Mais voyons voir !
    Outre vos qualifications sophistiques caricaturant la logique de nos contributions, et la forme qu'elles prennent, votre texte a le mérite, au moins ça, d'aller aussi au fond.
    Ne suffit pas de cependant d'affirmer que ma logique est circulaire pour qu'elle le soit. Et, elle ne l'est pas.
    Quant à mes textes qui seraient ceci ou cela, pour me faire la leçon vous seriez plus crédible de faire plus clair et court. Et je n'y tiens pas. Car, la chose est complexe et pour en dénouer les noeuds, forcément... ça prend du temps, et des mots pour le dire...
    Je vous réfère donc aussi à ma réponse à M. McNichols Tétreault au titre de commentaire suivant : L’ANQ - L’institution - La députation qui y siège au titre suivant :
    Mais je relève cependant en guise d'introduction, une affirmation fausse de votre exposé :
    « En régime britannique, un Parlement a tous les droits, sauf celui de changer un homme en femme. »
    FAUX ! Ce n'est pas « UN » Parlement, mais bien LE Parlement, et bien seulement celui de Westminster qui s'est arrogé unilatéralement « tous les droits ». Sous la Couronne canado-britannique créée par la Couronne britannique et personne d'autre - surtout pas le peuple souverain du Québec - c'est le seul Parlement d'Ottawa qui a ce pouvoir. La preuve en est que la Constitution de cet État de la Couronne canado-britannique prévoit que les Assemblées législatives des Provinces de cet État - ce qu'est l'ANQ, et elle n'est en droit que ça - sont subordonnées, assujetties, inféodées, au pouvoir de désaveux de la Couronne contrôlée par le SEUL Parlement d'Ottawa sur lequel ce peuple n'a pas de prise.
    Prétendre le contraire est une falsification. Rien ne dit dans le Régime en place ni dans celui de la Couronne britannique que « tout » PARLEMENT a les pouvoirs de celui de Westminster. Au contraire, le Régime spécifie le contraire. Et... ce Régime-là, pas celui que vous inventez, a statué. C'est la Couronne canado-britannique qui est au sommet de l'État, pas le peuple, pas l'ANQ, mais seulement elle. Et « elle », est contrôlée par le seul Parlement d'Ottawa. Voilà une logique circulaire, et il faut en démonter le mécanisme.
    « Il faut utiliser les pouvoirs que le peuple québécois possède à travers son Assemblée nationale du Québec et non pas les déclarer absurdement et d’une manière mal avisée illégitimes. » dites-vous ! Soit !
    Il ne suffit cependant pas de dire que ce que nous avons produit pour démonter le mécanisme circulaire du Régime relève de la « contorsion idéologique », de la « perte de temps », pour que cela soit.
    Il est tout sauf mal avisé d'apprécier le Régime tel qu'il s'est constitué. Il est tout sauf absurde de considérer le Régime tel qu'il est. S'il est absurde de le faire, qu'est-ce qui ne l'est pas ?
    Inventer une ANQ qui n'est pas inféodée ? Soit ! Inventons-la, mais pour cela, il faut d'abord admettre l'État actuel dans lequel elle se trouve. Et pour ça, il faut admettre qu'elle est inféodée. Elle n'émane pas du peuple. Ce qui émane du peuple, c'est la députation du peuple et le gouvernement du peuple. Rien d'autre. Le reste, à savoir l'INSTITUTION « ANQ », émane de la légalité illégitime de l'État du Québec/Canada qui n'a jamais obtenu le OUI de la démocratie électorale et référendaire québécoise.
    « Mais du radicalisme de Bernard Frappier aux circonvolutions de Luc Archambault en passant par les déconstructions du programme du Parti québécois de Pierre Cloutier, on a tout ce qu’il faut pour provoquer le désarroi et la désillusion »
    Certes. Mais il y a là un chaos créateur. Une occasion de passer d'un état à un autre. Une occasion unique, historique de passer de la gouvernance collabo d'un État tortueux, circulaire qui s'impose sans l'aval du peuple, à un État du peuple. Entre les deux, le chaos de la réflexion.
    OUI, il faut réfléchir
    Vite et bien. D'abord, bien apprécier la situation, telle qu'elle est. Et, cesser de prendre des vessies pour des lanternes sous prétexte qu'on veut une lanterne. Le fait de dire qu'une vessie est une lanterne ne nous a menés qu'à la vessie qui pisse et qui pisse encore rien d'autre que ce qu'a digéré le Régime, tel qu'il est.
    Ce Régime a digéré notre députation et nos gouvernements qui ont refusé jusqu'à maintenant d'appeler ce peuple à INVALIDER ce Régime. On a cru à tort que la souveraineté du peuple était subordonnée à l'effectivité de l'État souverain à venir. Or, c'est le contraire. C'est la souveraineté de l'État qui est subordonnée à l'effectivité de la souveraineté du peuple.
    La souveraineté du peuple n'est pas effective dans l'État illégitime actuel. L'ANQ seule, est impuissante par définition, puisque sa légalité est subordonnée en droit, de jure, à la primauté de la Couronne canado-britannique.
    Il faut en prendre Acte. Ne pas le faire sous prétexte qu'on a décidé que la solution était une déclaration unilatérale de l'ANQ est inapproprié, fallacieux. Ce n'est pas le déni de la réalité qui pourra nous faire avancer. Pire, ce serait nous faire reculer.
    OUI, jeter maintenant aux poubelles de l'Histoire le PQ, n'est pas non plus la solution. Du moins pas avant que nous ayons fait l'UNION de nos forces démocratiques. Si nous parvenons à la faire, si le PQ refuse d'adhérer à une COALITION NATIONALE - Démocratie et Souveraineté qui structurerait politiquement cette UNION citoyenne, il sera toujours temps d'aviser.
    Ce faisant, Me Cloutier a raison de vouloir mettre fin à la gouvernance collabo du Bloc/PQ qui n'a de souverainiste que le nom.
    Quant à nos contributions, elles ne sont pas ce que vous dites. L'ANQ n'est pas ce que vous dites. Ce que vous dites d'elle n'est pas conforme à la réalité du droit actuel.
    Pour qu'elle soit ce que vous dites, il va falloir S'ENGAGER dans l'UNION de nos forces démocratiques, à APPELER ce peuple Souverain à user de ses pleins pouvoirs démocratiques, sans condition ni délai, sans attendre l'État Souverain, quel que soit l'État qui s'impose, à INVALIDER tout État qui n'a pas obtenu le clair OUI de la démocratie québécoise.

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    11 août 2011

    Tous ceux qui tentent à répétition de mettre en doute et de discréditer la représentativité démocratique de l’Assemblée Nationale du Québec s’attaquent à notre seule institution politique représentant la nation québécoise validée par la reconnaissance des générations de Québécois qui y ont adhéré depuis plus d’un siècle et demi. Faisant cela ils font le jeu sans s’en rendre compte de l’État canadien qui n’est pas le nôtre.
    QUÉBEC PAYS LIBRE ET DÉMOCRATIQUE

  • Christian Montmarquette Répondre

    11 août 2011

    .
    En ce qui concerne les faux indépendantistes...
    Certains péquistes, à l'instar même Pauline Marois et autres nationalistes du dimanche, reviennent sans cesse avec cette vielle idée de réforme ou de revendications autonomistes, qui, disons-le tout de suite, ne ressemblerait même pas minimalement à la «souveraineté-association»​ de Lévesque, mais bien plus au «fédéralisme renouvelé» de Pierre Pierre-Elliot Trudeau, promis en 1980 afin d'endormir les plus naïfs lors du référendum.
    - De grâce, par pitié, apprenons de l'histoire.
    Meach et Charlottetown furent de patents échecs.
    La modification du Canada pour accommoder le Québec s'est démontrée dans sa pratique «impossible».
    C'est pour cela qu'il ne nous reste plus que ce soi-disant «radicalisme» et que le choix de l'indépendance, puisque les véritables «purs et durs», ne sont pas les Québécois, mais bien ce Canada inflexible et intraitable du tout ou rien.
    Si le mouvement indépendantiste se cherche une lumière afin d'éclairer un tant soi peu ses pas sur le chemin hardi de l'indépendance, je lui conseille autre chose que de retomber dans les même erreurs qui se sont soldées non pas par «UN» mais «DEUX» cuisants échecs.
    Le Canada est un pays conservateur et arrogant.
    Et il ne cèdera pas.
    C'est la ligne historique que ce pays s'est donné.
    Et il faut désormais faire avec, ou débarquer. Ce n'est pas moi qui le dit. C'est le «CANADA» qui s'est prononcé. Et c'est d'ailleurs pour cela que le mot «indépendance» refait actuellement autant surface.
    Tout le reste a été essayé.
    Toute revendication sans la préalable l'indépendance, subira, croyez-moi, une fin de non recevoir.
    Ne vous attendez pas à être respecté si vous ne vous tenez pas debout et ne vous respectez pas d'abord vous-même.
    * * *
    Pour compléter ma pensée, j'ajouterais qu'à faire constamment miroiter de la sorte de telles illusions, de faux espoirs et proposer de faux chemins, les supporteurs de l'utopique réforme du Canada, seraient des taupes du fédéral, qu'ils ne feraient pas mieux pour faire trainer la question nationale jusqu'à ce que mort s'en suive.
    Ce que nous vendent «ad nauseam» ces autonomistes, partisans du trait d'union et autres associationnistes et néoconfédéralistes finalement, ce n'est pas l'indépendance, mais la nécessité du Canada.
    Ils sont en définitive, et ce, à dessin ou pas, des alliés objectifs du fédéralisme canadien et conséquemment des adversaires de l'indépendance.
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    Christian Montmarquette
    Montréal
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