Lettre aux souverainistes tentés par l'ADQ

Par Nicolas Bourdon

Québec 2007 - ADQ


Mario Dumont se targue de défendre l'identité québécoise, mais quand vient le temps de permettre à cette identité de s'exprimer pleinement et clairement, il recule et il se veut plutôt le défenseur d'un Québec autonomiste. C'est un voeu pieux que d'être en faveur de l'autonomie du Québec et de vouloir des changements constitutionnels alors que l'on sait que le gouvernement Harper et encore moins les libéraux ne souhaitent pas rouvrir la Constitution.
Mario Dumont et son parti critiquent avec virulence et souvent avec démagogie les accommodements raisonnables qu'ils dénoncent comme des entraves au plein épanouissement de l'identité québécoise, mais pourquoi ne se prononcent-ils pas en faveur du rapatriement complet à l'État québécois des pouvoirs délégués au gouvernement fédéral en vertu de la Constitution canadienne? Pourquoi ne souhaitent-ils pas que le Québec participe à titre de pays au concert des nations à l'ONU et dans d'autres organisations internationales? Clamer que l'on défend l'identité québécoise sans prendre les véritables outils pour la défendre relève de l'ignorance ou du déni. C'est comme si M. Dumont ne se souvenait pas de l'échec du lac Meech ou des propositions lamentables que le gouvernement fédéral offrait aux Québécois dans l'entente de Charlottetown.
En ce qui concerne la question nationale, l'ADQ est une girouette. Il avait milité dans le camp du oui en 1995, mais il est redevenu un parti fédéraliste. Ce parti, comme tout parti attiré par la démagogie, tente de décrypter et de se conformer aux modes et aux tendances qui circulent dans la société québécoise. C'est ce que Mario Dumont a fait lorsqu'il a soutenu Radio X qui déversait sur la ville de Québec son flot quotidien d'ordures et de vulgarités, c'est ce qu'il a fait avec les accommodements raisonnables et c'est ce qu'il fait maintenant avec la question nationale. Actuellement, l'indépendance du Québec ne semble plus être au goût du jour, du moins de l'avis des stratèges de l'ADQ. Il faut donc proposer un projet autonomiste accrocheur, mais vain.
La seule façon d'exprimer pleinement notre identité est de faire l'indépendance du Québec, mais on ne peut pas compter sur le chef adéquiste pour la réaliser.
Nicolas Bourdon, Professeur au Collège de Valleyfield.


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