Lettre au prince William

Visite royale au Québec - juillet 2011 - William et Catherine

Voici la lettre que j’ai fait parvenir au prince William au sujet de sa visite au Québec.

Je lui ai envoyé une copie de Géopolitique et avenir du Québec, avec la carte, afin
qu’il sache que NOUS sommes une Nation reconnue depuis 1839 au moins, que
NOUS sommes un État dont les assises ont été reconnues par la Loi 99 du
11 décembre 2000 et qu’en conséquence, nous tenons à être reconnus
comme tels et traités suivant les exigences d’une diplomatie normale.

Rappelons-nous que le fond de terre que nous foulons sous nos pieds
chaque jour appartient en titre à sa grand mère, la reine Élisabeth Deux,
et ce depuis le Traité de Paris du 10 février 1763.

Ce titre de propriété collective n’a jamais été révoqué, pas même
par le Canada Act de 1982, de sorte que Québécois et Canadians ne
sont que des squatters sur le territoire de cet espace continental qu’on
appelle Canada, ET JE N’INVENTE RIEN.

La différence entre le détenteur des titres sur un domaine et le simple occupant
est énorme et se traduit par un droit de regard et de désaveu qui dépasse les
pouvoirs, prérogatives et droits de l’occupant.

Ce n’est pas en brisant des carreaux que nous allons régler ce problème fondamental
non seulement pour nous mais également pour les Canadians dont beaucoup se rendent
compte d’une situation que les oligarques exploitent à loisir pour s’enrichir et faire
fortune.

Tombez les pieds par terre de grâce.

JRMS
----
Montréal, Québec, le 1er Juin 2011
À Son Altesse royale, William, duc de Cambridge
_ Palais de Buckingham
_ Londres
_ Angleterre
Votre Altesse,
Vous et votre charmante épouse seront sans aucun doute très
bienvenus au Canada lors de votre première visite qui a lieu
aux débuts de Juillet prochain.
Permettez cependant que j’attire votre attention sur certains
aspects particuliers qui vont affecter votre visite à Québec
le 3 juillet prochain, date de sa fondation, 3 juillet 1608, par
Samuel de Champlain.
Contrairement aux exposés d’une certaine propagande très
répandue au Canada, Champlain n’est pas le premier
gouverneur du Canada, seulement le fondateur de la ville
de Québec, première capitale de toutes les colonies et tous les
États qui se sont succédé depuis en Amérique du nord,
la seconde, Boston, ayant été fondée en 1620.
Si on se réfère au premier Juillet 1867 comme date de l’Acte de
l’Amérique Britannique du nord, avec Ottawa, qui n’existe
réellement comme capitale que depuis cette date, alors le
premier gouverneur du Canada est le vicomte Monck, qui
demeura en poste jusqu’au 2 février 1869.
Répandre l’idée que Samuel de Champlain est le premier
Gouverneur du Canada vise à répandre la confusion dans
l’esprit des Québécois quand à leurs origines réelles, dans
l’espace comme dans le temps et à ignorer leurs Actes au
cours des quatre siècles d’histoire qui ont suivi.
Malheureusement pour ces détracteurs, les Québécois sont
très conscients de leurs origines et leur histoire, de même que
de leurs racines ancestrales, en très grande majorité de
Normandie (presque 60%), de Bretagne (25% environ) et dans
une mesure moindre, de Picardie, Anjou, Vendée et Aquitaine.
Les Québécois savent qui ils sont. Ils ont construit la Nouvelle
France pour la Monarchie française et son Oligarchie.
Par le traité de Paris du 10 février 1763, la France laissa à
l’Angleterre le territoire qui avait été défriché et mis en valeur
par les colons au cours des 150 années précédentes et
l’Angleterre sollicita de la part de ces mêmes colons des
services logistiques et une participation militaire dans ses
guerres contre les Treize colonies d’Amérique et par la suite,
contre les États-Unis d’Amérique, contre qui se poursuivirent
des hostilités qui se prolongèrent jusqu’au XXe Siècle.
Tout en poursuivant l’aménagement du Québec, les
descendants des colons de Nouvelle France contribuèrent à
la construction des canaux et chemins de fer qui facilitèrent
aux bâtisseurs de l’Amérique Britannique du Nord le
déplacement de son centre de gravité hors du Québec et vers
l’Ontario méridional, maintenant la principale concentration
des intérêts de cette même Amérique Britannique du nord
à l’intérieur de cet immense espace continental qu’on appelle
Canada et dont le Québec fait géographiquement partie.
Ce vaste mouvement migratoire des colons Loyalistes, Anglais,
Irlandais, Écossais et Gallois qui, au cours des cent années qui
suivirent l’ouverture du pont Victoria en 1860, a été suivi par
les achats successifs de leurs terres, propriétés, domaines et
entreprises par les descendants des colons de Nouvelle France
restés au Québec, dont le nombre s’était multiplié au point de
devenir un peuple, déjà reconnu comme tel par Lord Durham
dans son rapport de 1839. Ces achats furent possibles grâce au
capital accumulé par les colons devenus un peuple, qui ont
travaillé sans relâche pour transformer une nature rude et
hostile à l’habitat humain au cours des siècles précédents,
tant sous régime Français que sous régime Anglais.
De plus, les Québécois actuels ont été reconnus nation par une
motion du Parlement d’Ottawa le 29 novembre 2007. Cette
reconnaissance fait suite à tout ce qui précède.
Les Québécois savent qui ils sont et vous seriez très mal avisé si
quelqu’un décidait de ne pas vous en informer, afin que vous
sachiez en partant à quoi vous en tenir à propos du Québec et
de son peuple, particulièrement en cet anniversaire de la
fondation de Québec le 3 juillet prochain.
En vous souhaitant un heureux voyage au Canada et au
Québec, veuillez accepter l’expression de ma meilleure
considération et mon profond respect.
René Marcel Sauvé, géographe et auteur de
Géopolitique et avenir du Québec,
Guérin, Montréal, 1994, 350p.

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René Marcel Sauvé217 articles

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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 octobre 2011


    Erreur. J'ai reçu deux réponses du palais de Saint James ainsi qu'un accusé de réception de mon livre et de la grande carte du Québec que j'ai expédiée en mÊme temps. Très encourageant.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juillet 2011

    ALTESSES, IL N'EST JAMAIS TROP TARD POUR BIEN FAIRE!
    Le 30 juin 2011, 10h00 HAE,
    Changez vos plans. En l'absence d'une invitation officielle du Québec, refusez de toucher le territoire du Québec dans cette tournée officielle: Gatineau, Montréal, Québec, Lévis, entre le 1er et le 3 juillet prochains.
    Sinon, vous vous préparez à commettre et à aider à commettre une bourde et une baffe.
    Une baffe disgracieuse parce que ce serait une offense à la dignité du Québec qui est une nation distincte de celle du Canada.
    Une bourde regrettable parce que ce serait un manquement au savoir-vivre international.
    Quels que soient les préparatifs ridicules et énormes organisés à nos frais pour vous accueillir.
    Salutations. Pierre Demers physicien LISULF prix Joseph Papin c3410@er.uqam.ca 2011

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juin 2011


    Oui mais à la condition que chaque texte soit lu au
    complet. Je refuse des extraits hors texte et hors
    contexte.
    JRMS

  • Charles Laflamme Répondre

    30 juin 2011

    Monsieur Sauvé,
    Accepteriez-vous que votre texte soit lu en public par des présidents d'organismes qui feront des déclarations, des conférences ou des entrevues publiques?

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juin 2011


    C'était à Joseph Facal qui a parrainé cette Loi de le
    faire à partir du 11 décembre 2000. Je n'ai ni la
    position ni les moyens de le faire. Aujourd'hui, il
    faut que tout le monde agisse, autrement elle risque
    de rester lettre morte.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juin 2011

    Intéressant.
    En parlant de la loi 99, pourquoi ne pas ajouter explicitement que "l’État du Québec tient sa légitimité de la volonté du peuple qui habite son territoire"?
    Et pourquoi ne pas envoyer une copie conforme à Messieurs Harper et Charest, à Mme Marois, au gouverneur général et aux rédacteurs en chef de la Gazette, du National Post, du Globe and Mail, de la Presse et du Devoir?
    J'aime votre façon d'écrire froidement et poliment avec l'aplomb et avec ce que j'appellerais la force tranquille de celui qui est sur son territoire.
    Patrice

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juin 2011


    Il y a des expropriations aux États Unis mais elles
    peuvent être contestées et renversées par les tribunaux,
    ce qui n'est pas le cas au Canada, sauf dans le domaine
    privé et encore...
    Les "Royals" n'ont jamais répondu à mes messages mais je
    suis sûr qu'ils en tiennent compte, tout comme dans les
    États majors de l'armée oû j'ai servi, qui tenaient
    compte des ordres reçus d'une part et des messages qui
    étaient adressés par les gens de la population locale
    d'autre part. Les paroles s'envolent mais les écrits
    restent et un écrit est rarement perdu.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juin 2011

    Deux questions naïves :
    1. Ne peut-il pas y avoir d'expropriations aux États-Unis?
    2. Lorsque vous écrivez de la sorte aux royaux, avez-vous déjà reçu une réponse?

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juin 2011


    Monsieur Shefford,

    Tout mon texte est un débat sur la souveraineté. J'y
    aborde l'épineux problème le plus fondamental: celui de
    la possession territoriale et du fait que tous nos
    efforts ne nous ont donné aucun titre sur le
    territoire que nous avons colonisé, défriché,
    mis en valeur et dont nous avons fait un beau pays.
    Pour les oligarques comme pour nous, le pouvoir et
    la richesse commencent avec le fond de terre, non les
    théories philosophiques ou politiques.
    La monarchie se rapporte au statut territorial dont
    elle détient les titres. C'est ce qu'il y a de plus
    fondamental et de plus primitif dans l'organisation
    des activités humaines. Ne le voyez-vous pas?
    Pourquoi est-ce qu'une majorité d'émigrants de
    Grande Bretagne ont préféré les États Unis au
    Canada des United Empire Loyalists? Réponse:
    Parce qu'au terme de la révolution américaine,
    on pouvait avoir un lopin de terre avec un
    titre sûr.
    Vous oubliez qu'il n'y a pas de titre
    sûr ici et rappelez-vous les expropriations
    de Ste Scholastique pour construire l'aéroport
    de Mirabel. Un exemple parmi tant d'autres
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juin 2011

    Et le plus triste de tout cela c'est qu'il y aura répétition de visites royales dans le temps. Les enfants de notre couple princier se marieront et feront leur voyage de noce en notre "plus beau pays" qu'est le Canada.
    Les petits enfants de P. Marois les accueillont; le salon de thé prime sur le projet. Dire que nous en sommes à commenter un voyage princier plutôt que de débattre de la souveraineté.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juin 2011


    En dépit de nos 400 ans d'investissements, nous n'avons
    aucun titre sur le territoire mais nous en sommnes les
    possédants de facto et aptes à devenir possédants de jure.
    Voilà l'essentiel. Plus personne ne peut le nier à moins
    d'être de mauvaise foi.
    Ce sont les politiciens du Canada qui ont voulu et organisé
    cette visite pour nous humilier et nous signifier que
    nous ne sommes pour eux qu'une communauté déracinée,
    (a deracine French community) comme je l'ai lu dans le
    Times de Grande Bretagne, alors que les événements et
    surtout notre action prouvent le contraire.
    Le pouvoir central d'Ottawa s'acharne à tenter de
    prouver au monde que nous n'avons aucun statut.
    C'est à nous de prouver le contraire mais nous
    n'y arriverons pas par l'insulte adressée à deux
    jeunes gens dont je me demande s'ils sont conscients
    du rôle ignoble qu'on leur fait jouer.
    La Nouvelle Zélande est le seul endroit oû la reine
    a été refusée de visite.
    JRMS

  • Charles Laflamme Répondre

    29 juin 2011

    Le prince William et le prince Charles viennent-il montrer que leur monarchie n'abandonne pas ses droits sur le territoire du Québec? Il est intéressant de constater que deux représentants de la monarchie britannique viennent chacun leur tour visiter Montréal et Québec la capitale deux années de suite. Qu'en est-il sur leur droit de regard et de redevances sur le développement des hydrocarbures au Québec et sur le développement du Grand Nord?