Les voteuses voilées

17. Actualité archives 2007


Dans toute l’affaire des accommodements raisonnables en général et du bon voisinage avec les minorités en particulier, j’ai été dans le camp des modérés. J’ai décrié les racistes qui se déguisaient en adeptes du GBS pour croquer de l’étranger.
Et là, ce matin, le JdeM révèle que le Directeur général des élections autorise les musulmanes voilées (niqab ou burqa) à voter sans retirer leur voile pour fins de vérification d’identité.
Comment on sait que la citoyenne sous le voile est bien celle qu’elle est censée être ? Que c’est pas son frère, sa cousine, son voisin ou Ronald McDonald ? On sait pas. Et le DGEQ s’en fout. J’écris ces lignes et Paul Arcand s’inquiète des risques de fraude électorale. La porte-parole du DGEQ patine comme une damnée pour justifier l’absurde et elle fait pitié pas mal. Honte à son boss de ne pas aller au bâton lui-même.
Moi, ce n’est pas le risque de fraude électorale qui m’irrite. C’est le principe. En démocratie, c’est un homme, un vote ; une femme, un vote. Et on fait ça à visière levée. That’s it. Ah, c’est contre la Charte ? On traversera le pont le jour où un tribunal statuera. Mais dans ce cas-ci, c’est un organe de l’État, le DGEQ, qui a peur d’avoir peur : personne, dans la communauté musulmane, n’a réclamé ces derniers mois, ces dernières années, le droit de voter avec un voile, à ma connaissance.
Demander qu’une femme voilée évolue à visage découvert, en public, dans certains cas, ça se fait. La preuve, ici et ici.
En début de campagne, les trois chefs des grands partis ont pris position dans l’affaire de la petite Ontarienne expulsée d’un match de soccer à Laval car elle portait le hijab. J’ai bien hâte de voir si les voteuses voilées vont susciter une réaction de Messieurs Dumont, Charest et Boisclair. Ça, c’est salement plus symbolique, plus important qu’une attaquante de 11 ans.


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