Les « vaches à lait » de Québec rapportent moins

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Hydro-Québec en perte de revenus

Dans le cadre du cinquième et dernier budget du présent mandat du gouvernement Couillard, les « vaches à lait » de l’État vont rapporter 4,33 milliards de dollars, soit 1,1 milliard de moins qu’en 2013-14.


C’est 20 % de moins que lors du dernier exercice financier du précédent gouvernement de Pauline Marois, alors que les entreprises du gouvernement (Hydro-Québec, Loto-Québec, Société des alcools...) avaient rapporté 5,43 milliards $.


Comment peut-on expliquer cet immense écart à la baisse, alors que le Québec est en pleine croissance économique ?


Hydro-québec


La baisse des revenus des entreprises du gouvernement est attribuable à notre plus importante société d’État, soit Hydro-Québec.


Le ministre des Finances Carlos Leitao anticipe pour le nouvel exercice 2018-19 des revenus de seulement 2,08 milliards $ de la part d’Hydro-Québec. C’est 1,26 milliard $ de moins qu’il y a cinq ans. Parenthèse : les résultats d’Hydro-Québec rapportés dans les budgets du gouvernement sont rajustés en fonction des normes comptables internationales utilisées par le gouvernement, lesquelles sont différentes des principes comptables (américains) utilisés par Hydro-Québec.


Cela dit, la réduction substantielle des revenus en provenance d’Hydro-Québec est attribuable en partie à une baisse de sa rentabilité. Il faut également savoir que les ventes d’Hydro-Québec plafonnent.


À preuve, les ventes brutes s’élevaient en 2014 à 13,65 milliards $. En 2017, les ventes d’Hydro plafonnaient à 13,47 milliards $, soit 180 millions $ de moins qu’il y a quatre ans.


Fait important à souligner : ce plafonnement des ventes d’Hydro survient après une hausse de 8,6 % des tarifs d’électricité lors des quatre dernières années. C’est vous dire à quel point les recettes d’Hydro sont victimes d’une « croissance » plus que nulle !


Précisons que les ventes totales d’électricité (en GWh : gigawatt-heure) à ses clients du Québec (résidentiel, commercial, industriel, etc.) ont même baissé de 2 % au cours des quatre dernières années. Heureusement que cette baisse a été compensée par une légère hausse des ventes d’électricité hors Québec, au Canada et aux États-Unis.


La SAQ


De la part de la Société des alcools du Québec (SAQ), le ministère des Finances anticipe encaisser des revenus de 1,11 milliard $ en 2018-19. C’est 110 millions $ de plus qu’en 2013-14.


L’augmentation des revenus provenant de la SAQ a été graduelle au fil des cinq années. Mais la hausse ne progresse qu’à un rythme d’à peine 1 % et des poussières au cours des trois dernières années.


Alors que les ventes de la SAQ ont quelque peu grimpé dans les vins et les spiritueux, elles ont baissé dans les produits bières, cidres et boissons panachées.


Souffrant elle aussi de plafonnement, le défi de la SAQ pour les années à venir consistera à rapporter annuellement au moins 1,1 milliard $ par année.


Loto-Québec


Malgré que les ventes de la société d’État soient restées au beau fixe depuis 2013-14, le ministère des Finances a vu grimper les revenus en provenance de Loto-Québec.


Le gouvernement prévoit pour l’exercice 2018-19 des revenus de 1,24 milliard $ de la part de Loto-Québec. Cela représente une hausse de 181 millions $ sur cinq ans.


Les prochaines années ne s’annoncent guère plus rentables pour le gouvernement.


La raison ? Les trois grands secteurs de Loto-Québec, soit les loteries, les casinos et les établissements de jeux, devraient voir leurs ventes plafonner au niveau actuel.


Les autres sociétés


Du côté des « autres » sociétés d’État du gouvernement du Québec, ça s’annonce plutôt mal. Le ministère des Finances prévoit pour cette année une perte de 91 millions $. Et ce sera pire l’an prochain, avec une perte anticipée de 181 millions $.


Qui sont-elles ? Investissement Québec, Capital Financière agricole, les sociétés Innovatech et la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire.


Aux revenus de ces sociétés d’État, il faut « ajouter » l’impact du Programme de rabais d’électricité applicable aux consommateurs facturés au tarif « L ».


C’est ce programme qui génère les pertes de revenus pour le gouvernement.