Les surplus d'Hydro-Québec vont coûter une fortune

Gestion des surplus d'approvisionnements

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HQ : Une facture de près de 4,5 milliards envoyée aux Québécois d'ici 2020

(Québec) Les importants surplus d'électricité accumulés par Hydro-Québec vont coûter une véritable fortune aux Québécois. On parle d'une facture qui pourrait atteindre 4,5 milliards de dollars d'ici à 2020.
Au cours des huit prochaines années, la division Distribution d'Hydro-Québec devra gérer des surplus d'approvisionnement bruts de 72,1 térawattheures (TWh), selon des données calculées par l'analyste en énergie Jean-François Blain pour le compte de l'Union des consommateurs (UC). Un térawattheure peut alimenter 50 000 maisons.
Résultat : la hausse tarifaire demandée par Hydro-Québec à ses clients pourrait être très salée, soit environ 5 % d'augmentation annuelle pour récupérer 500 millions $ de perte par année.
Dans la mise à jour de son Plan d'approvisionnement déposé à la Régie de l'énergie en novembre dernier, Hydro-Québec dit pourtant disposer de 28,5 térawattheures (TWh) de surplus d'électricité d'ici à la fin de 2020. Il y a à peine deux ans, Hydro-Québec prévoyait même des surplus énergétiques de 11 TWh pour la présente décennie.
Selon M. Blain, Hydro-Québec Distribution omet de dévoiler ses surplus réels d'approvisionnement et leurs coûts associés. «Tout est fait et présenté pour diminuer l'importance de ces surplus et on nous parle de mesures de gestion. Or, ces mesures de gestion ont un coût qui est refilé directement aux clients de la société d'État», a-t-il expliqué lundi au Soleil.
Cette année seulement, Hydro-Québec Distribution prévoit dépenser tout près de 500 millions de dollars pour acheter de l'électricité dont elle n'a pas besoin. «Des achats que l'ancien gouvernement libéral a imposés à Hydro-Québec à coups de décrets ministériels. Et notre société d'État est maintenant prise avec cette électricité dont personne ne veut», déplore M. Blain.
Chemin faisant, l'analyste estime à 9 TWh par année pendant huit ans les surplus réels d'électricité dits inutiles par Hydro-Québec payés à un coût moyen unitaire de 10 cents le kilowattheure.
Or, Hydro-Québec peine ces temps-ci à obtenir 4 cents pour chaque kilowattheure vendu aux États-Unis en raison de la faiblesse des prix du gaz naturel, qui dicte le marché de l'électricité sur la côte est américaine depuis quelques années.
Dans le secteur éolien, Hydro-Québec Distribution a notamment signé dans les dernières années plus de 20 contrats d'approvisionnement d'un total de 72 TWh d'ici 2020. Mais à quel prix? demande l'analyste.
Par exemple, dans la région de Thetford Mines, Hydro-Québec a accepté de payer 11,9 cents le kilowattheure pour l'électricité que produira le producteur privé Enerfin à partir d'éoliennes, soit 30 % de plus que ce qui sera versé dans un projet voisin mené par 3Ci (8,9 cents le kilowattheure).
Comme Hydro-Québec vend son électricité au prix moyen de 7 cents le kilowattheure à ses clients québécois, la perte pour chaque kilowattheure d'origine éolienne est énorme.
Dans le secteur des pâtes et papiers, Hydro-Québec a signé des contrats d'approvisionnement ferme avec Kruger, Tembec et Résolu pour leur acheter de l'électricité produite à partir de la biomasse. Dans le cas de Résolu, l'entente lui permet d'encaisser plus de 10 millions de dollars par année en vendant son électricité à Hydro-Québec.
Le cas TCE: 150 millions par année
Dans le secteur de l'énergie thermique, il faut savoir qu'Hydro-Québec a décidé de reporter à au moins l'hiver 2016 l'utilisation de la centrale privée au gaz naturel de 507 mégawatts (MW) de TransCanada Énergie située dans le parc industriel de Bécancour.
Malgré cela, Hydro-Québec versera ainsi au moins 150 millions de dollars cette année à TransCanada pour qu'elle garde fermée sa centrale au gaz. Avec ce nouveau dédommagement, la société d'État aura ainsi versé depuis 2008 plus de 900 millions à TransCanada sans toutefois pouvoir bénéficier d'un électron produit à cette centrale de Bécancour.
Dans son Plan d'approvisionnement déposé devant la Régie de l'énergie, Hydro-Québec soutient que l'économie québécoise tourne moins vite que prévu. Cette année, la progression du produit intérieur brut (PIB) ne devrait être que de 1,4 % alors que la société d'État tablait plutôt sur une progression de 2 %.
Malgré une légère progression de la consommation du côté de ses clients résidentiels et de grandes entreprises, Hydro-Québec s'attend à voir ses clients de PME consommer moins d'électricité cette année.


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