Les surplus d’Hydro-Québec sont une occasion, plaide le ministre Arcand

Les mauvaises décisions des Libéraux sous Charest coûtent déjà aux Québécois 1,2 milliards par année

Même s’ils coûtent des milliards de dollars à l’État québécois, les surplus énergétiques d’Hydro-Québec doivent être perçus comme une occasion, estime le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand.

En entrevue dimanche aux Coulisses du pouvoir, le ministre a présenté les importants excédents de la société d’État comme un outil de développement économique pour le Québec. Avec ces surplus, a-t-il souligné, « nous voulons attirer certaines entreprises, comme des alumineries ».

Le ministre n’a toutefois pas présenté d’exemples précis de projets. L’important, selon lui, est de se demander comment le Québec pourrait vendre « davantage » d’électricité, par exemple en Ontario ou aux États-Unis.

Pour le moment, les surplus énergétiques font plutôt perdre des milliards de dollars à l’État. Selon les données inscrites dans le rapport de la Commission sur les enjeux énergétiques à la demande de l’ancien gouvernement péquiste, les pertes attribuables à tous les moyens de production d’électricité mis en service depuis 2008 s’élèvent à 1,2 milliard de dollars par année. Elles doivent atteindre deux milliards en 2025.

« Le coût de l’énergie provenant des nouveaux moyens de production mis en service à partir de 2008 varie entre 6 ¢/kWh et 12 ¢/kWh. Cette réalité se traduit par une subvention annuelle aux producteurs d’électricité qui atteindra 1,2 milliard de dollars en 2017, aux frais des consommateurs d’électricité et des contribuables », peut-on d’ailleurs lire dans le rapport intitulé Maîtriser notre avenir énergétique.

Ce manque à gagner est en bonne partie attribuable au coût de production de cette énergie, qui est plus élevé que son prix de vente, mais aussi à la demande elle-même.

Projets remis en question

Les auteurs du rapport, auquel Québec n’a pas donné suite, remettaient donc fortement en question la pertinence de poursuivre les travaux sur le chantier du mégaprojet hydroélectrique de la rivière Romaine, un projet de plus de 6,5 milliards de dollars. Dans leurs recommandations, ils pressaient même Québec d’étudier « sans délai l’opportunité de suspendre les investissements dans le complexe de la Romaine-3 et de la Romaine-4 ».

Le même genre de remise en question devrait selon eux prévaloir pour les contrats d’approvisionnement en éolien, en cogénération et en petite hydraulique, pour les infrastructures qui ne sont pas encore construites.

Pierre Arcand a toutefois affirmé dimanche que le développement éolien et le chantier de la Romaine constituaient toujours des « décisions majeures pour l’avenir du Québec ». Ces projets, a-t-il rappelé, ont été lancés dans la foulée de l’élaboration de la politique énergétique 2006-2015 par le gouvernement Charest.

En entrevue sur les ondes de Radio-Canada, le ministre Arcand a par ailleurs souligné que Québec prendrait en compte les conclusions du rapport produit par la défunte commission sur les enjeux énergétiques. Mais, a-t-il ajouté, des « éléments nouveaux » sont apparus dans le paysage énergétique depuis sa publication, il y a de cela un an.

En novembre dernier, le gouvernement a d’ailleurs annoncé qu’il recommençait l’exercice en vue de l’élaboration de la future politique énergétique. Trois tables d’experts doivent ainsi se réunir d’ici le printemps.

Le gouvernement entend aussi inclure des « démarches complémentaires » relatives au processus, dont l’évaluation environnementale stratégique sur les hydrocarbures et celle sur Anticosti. Québec a enfin mandaté l’an dernier un groupe de travail formé des « principaux acteurs de l’industrie » éolienne, dans le but de « dégager une vision d’avenir » pour ce secteur.


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