Les reflux gastriques du P.Q.

Tribune libre


S’il continue de s’enliser et si l’hémorragie n’est pas stoppée, «le PQ pourrait disparaître». C’est l’avertissement qu’a lancé avec émotion hier le député de Marie-Victorin, Bernard Drainville, lors d’une rencontre éditoriale au Devoir. Selon lui, il y a péril en la demeure. Le parti fondé par René Lévesque aura besoin d’un «méchant coup de barre», et vite, s’il ne veut pas être rayé de la carte, a-t-il plaidé.Le Devoir

Le reflux gastrique
L’histoire du P.Q. est farcie de crises internes : les membres ne se digèrent pas entre eux. Après le refus global, en art, voilà le reflux gastrique en politique. Après un demi-siècle de cogitation, de brasse « camarade », le parti indépendantiste a au moins une réussite : plusieurs s’en séparent.
Le dernier qui a fait le plus suer est le rebelle Rebello.
De CAQ à CIQ
Aussi bien utiliser la formule CAQ pour réussir à rassembler les souverainistes et former une nouvelle coalition, la CIQ. La Coalition des
Indépendantistes du Québec.
Il y a plusieurs sortes d’indépendantistes :
Ceux qui la veulent et qui y croient.
Ceux qui la veulent et n’y croient pas.
Ceux qui la veulent, mais qui ne sont pas naïfs.

Le visage du Québec a-t-il trop changé pour trouver une masse de bons Canadiens français de souche – peu importe la profondeur de la souche – pour rallier cette idée d’indépendance?
Le pic de 1995 ne sera sans doute jamais atteint. Attendre les conditions gagnantes? Il faudrait d’abord un parti soudé par ses membres principaux.
M. Drainville n’est pas naïf :
Ramener les démissionnaires au bercail, qu’il s’agisse de Louise Beaudoin ou de Pierre Curzi, faire alliance avec les forces souverainistes — Québec solidaire en premier lieu —, et recréer un lien de confiance avec les citoyens désabusés de la classe politique, voilà le mode d’emploi que le PQ devrait suivre pour se sortir du pétrin, croit Bernard Drainville. Le Devoir

Sondage : La CAQ craque
Le sondage du 15 janvier montre que le CAQ a perdu 4% des intentions de vote. Et que certains pourraient changer d’idée…
À Montréal, les libéraux dominent, notamment à cause de ses appuis chez les électeurs anglophones et les immigrants.
C’est le nouveau visage du Québec…
Enfin une lueur d’espoir pour Pauline Marois. Après avoir atteint les bas-fonds il y a trois mois, le Parti québécois récolte le quart des intentions de vote. Il grimpe à 31 % dans l’électorat francophone, là où se font et se défont les gouvernements. À l’inverse, le PLQ de Jean Charest n’obtient que 17 % d’appuis chez les Québécois francophones. Le coup de sonde révèle que la majorité des électeurs désertent le PQ parce qu’ils considèrent que la souveraineté du Québec n’est plus un enjeu important.
(…)
« Un désir de changement à 74 %, moi ça fait 25 ans que je fais mon métier, la seule fois où le niveau de changement était aussi élevé, c’est au référendum de 1995. (sondage)

Le Plan Nord
M. Charest reste en bonne position avec son brouillardeux Plan Nord. On y adhère, on le souhaite, on croise les doigts, le contexte économique étant chétif… Ce qui nous rappelle la crainte des Québécois lors du 1er référendum de perdre leur pension fédérale. M. Charest tente un copier-coller de l’ère Bourassa. Créateur d’emplois…
Rien n’empêche d’avoir un petit flottement de certitude en se frottant le menton. Le panier est peut-être un peu trop avorton pour nourrir un futur d’un quart de siècle.
Dans un contexte mondialiste où le travailleur est une nouille dans une soupe d’investisseurs invisibles, ceux-ci achetant toujours les richesses québécoises dans une vente à la Duplessis, voilà notre citoyen craintif. La voiture dérape un peu, avec tous les scandales qui ont secoué le Québec, mais le « démon blanc » conserve toujours un certain crédit.
Lui et son sourire à la Joconde, il va certainement finir sur un tableau accroché sur les murs du parlement.
***
Toutefois, le peuple veut du changement. Comme il y en a eu au fédéral avec le tsunami orange.
Étant donné qu’il a ( le citoyen) le choix entre un montage « pâté chinois » (CAQ) et une brochette de carriéristes qui a roussi la province au fer des affaires, il craint maintenant voire disparaître un parti qui n’est pas mené que par des politiciens prêts à partir pour le privé, comme ce fut le cas en 2008 quand Madame Sacoche évoqua, pour raison de son départ, une « retraite » avec ses petits enfants… Elle devint « conseillère spéciale » dans le privé…
Drainville, le fougueux
On devrait remercier M. Drainville. Non pas le congédier, mais le remercier.
Il vient de renflouer à lui seul un parti dégonflé comme un matelas de camping.
C’est une leçon du peuple et d’un homme.
M. Drainville n’a pas le charisme d’un Jack Layton, mais il en a l’honnêteté et la fougue.
On est loin des aligneurs de chiffres pour qui un pays n’est qu’une gérance de business.
On a compris que le peuple souhaite une âme, pas un abrégé comptable…
Les souverainistes y gagneraient à se solidariser.

Gaëtan Pelletier


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