Les pleureuses

Le Bloc a goûté à la médecine des Québécois. Le PQ sera le prochain. Ces partis sont morts de dépolitisation.

Actualité du Québec-dans-le-Canada - Le Québec entravé

Le PQ est une bouteille de champagne ouverte trop tôt et qui se répand en petites bulles. Le contenant est vide. Plutôt que de le remplir, on le recycle.
La population du Québec ne pardonnera jamais au Parti québécois de s’être éloigné du but qu’il s’était fixé au moment de sa création et qui consistait à faire du Québec un pays et non un référendum ou des états généraux. Le Bloc a goûté à la médecine des Québécois. Le PQ sera le prochain. Ces partis sont morts de dépolitisation.
Les Américains ont connu un 11 septembre, le Québec un 30 octobre, jour où la démocratie canadienne a montré son vrai visage. Tandis que les États-Unis renforçaient ses dispositifs de sécurité, le Québec, lui, sombrait dans la culpabilité : il fallait prouver à l’argent et au vote ethnique qu’ils avaient leur place et leur mot à dire dans la société. Les Québécois se sont faits petits et le sont restés. Les politiciens, tournés vers leur nouvelle clientèle, les ont laissé tomber.
1995 marque le début du discours incolore et sans saveur des souverainistes. Une police du politiquement correct se met en place, donnant lieu à une série de dénonciations qui entraînent, non pas la séparation du Québec et du Canada, mais une séparation entre séparatistes : souverainistes d’un côté, purs et durs de l’autre. Le PQ fait son grand ménage. Il jette tout le monde à la rue. Il se radicalise…
Dans les petites bulles, ça discute ferme mais toujours dans le respect du cadre canadien et celui de l’argent et du vote ethnique. Ménageons les sensibilités, la chèvre et le chou. Attentons. Mettons de plus en plus d’obstacles entre la province et le pays, multiplions les conditions gagnantes. Faisons mine de vouloir l’indépendance en pleurant sur notre sort dans des bras canadiens. Fermons les yeux sur le Montréal anglais. Réjouissons-nous d’accueillir des gens de partout dans le monde à qui on donne le choix de ne pas parler français. Pensons au vieillissement de la population et à la pénurie de main-d’œuvre !
Pleurons les coupures en douce dans la culture. Pleurons l’exploitation des gaz de schiste, du pétrole et du Grand Nord. Pleurons le décrochage scolaire, l’analphabétisme des Québécois, le suicide des jeunes. Pleurons les dépenses militaires, les salaires des députés canadiens, celui des représentants de la reine d’Angleterre. Pleurons l’état de nos routes, de nos ponts, de nos viaducs. Pleurons mais surtout ne faisons rien d’autre. Prenons-nous en pitié. On n’a pas d’argent. On n’a pas de pouvoir. Les médias ne sont pas de notre bord. Déclarer l’indépendance serait trop simple. Et puis, ce n’est pas l’indépendance qu’on veut, c’est pleurer (comme des geignards compulsifs).
Alors, on continue de faire comme si le Québec avait signé la constitution canadienne, comme s’il n’était pas déjà un pays. Car au Québec, mieux vaut en pleurer que d’en rire. Soyons sérieux. Nous avons besoin des Anglais pour nous gouverner. Sans eux, nous nous déplacerions encore en calèche et en canot. Nous leur devons tout. Même leur langue.
Consolons-nous. Nous n’avons pas toujours été lâches. Disputons-nous sur les points, les virgules. Discutons tels des croyants non pratiquants. Nos enfants et nos petits-enfants, quant à eux, speakeront. Ce sera pour leur mieux.
Interdit aux Canadiens :
http://www.tagtele.com/videos/voir/73777/

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
http://www.tagtele.com/videos/voir/73927/

Chapitre 2
http://www.tagtele.com/videos/voir/73949/

Chapitre 3
http://www.tagtele.com/videos/voir/73967/1/





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10 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    10 septembre 2011

    @ Caroline Moreno:
    «Le Bloc a goûté à la médecine des Québécois.».
    Oui, mais chère Caroline, notre nombre diminuant face à celui, croissant, des anglophones et allophones; et avec le Rest of Canada qui veut détourner l'économie québécoise (au sens où l'on détourne un avion), nous priver de nos centres de décision, et avec des politiciens provinciaux qui donnent pratiquement nos ressources à des étrangers... attends un peu que le peuple québécois goûte finalement à la «médecine» qu'on va lui administrer, si la tendance se maintient!
    Voulons-nous donc tant connaître un sort comparable à celui des amérindiens?

  • Michel Pagé Répondre

    10 septembre 2011

    PLUS IMPORTANT, Madame,
    La situation démolinguistique enfin dépeinte à jour par l'OQLF serait plus désastreuse encore que la situation réelle car ces analyses de l’Office s’appuieraient largement sur le recensement de 2006 ! Les études accusent toujours un retard par rapport à l’état réel car elles se réfèrent une situation (de problèmes) figée ans le temps, alors que la tendance régressive lourde opère toujours et encore.
    Les raisons de cette régression sont connues depuis longtemps, et il reviendrait à la population fière et consciente de la valeur de sa langue et de sa culture de signifier (et depuis longtemps-) au gouvernement et aux politiciens inconscients la marche à suivre quant à l’immigration, quant à la francisation, quant aux écoles passerelles quant aux cégeps en français, quant au respect de la Loi 101 par l’administration, ...
    Tout est su et connu depuis longtemps. Un peu de cohésion au lieu des chicanes ridicules entre souverainistes et tout pourrait être rattrapé, mais le temps presse car en-deça d’un certain seuil ...
    voir aussi :
    http://www.renaud-bray.com/Livres_P...’avenir+d’un+peuple%2CPAGE%2C+MICHEL%2C9782981220509
    aussi la situation des francophones hors Québec annoncerait-elle celle des Québécois dans peu ?
    http://www.vigile.net/Francophones-.../ francophones hors Québec.
    L’OQLF étudie analyse avec retard, fournit avec un grand décalage un portrait démolinguistique pour établir les bases pour les autres études. [...] Mais ne fait pas grand chose se contentant des balises de son mandat administratif.
    S'il y a des décisions à prendre, elles appartiennent au niveau du politique et non pas à l'Office.» Mais plus encore il appartient à chacun des citoyens conscient et fier de faire les actions à son niveau et dans tous les cas faire les pressions, qu’importe l’option partisane, pour exiger de son gouvernement provincial, de chacun des élus de l’Assemblée Nationale, des élus municipaux de Montréal de prendre des mesures concrètes avec force, et vigueur en immigration, en francisation des néo-québécois, dans le respect par l’Administration gouvernementale de la Charte de la langue française… ce qui ne se fait pas,
    WAKE-UP
    et rappel à la cohésion

  • Archives de Vigile Répondre

    10 septembre 2011


    Vous avez tort, madame Moreno, ce ne sont pas les partis politiques qui se sont vidés de leur substance, mais le peuple québécois qui, par deux fois, a dit non à sa souveraineté politique.
    Et quand un peuple refuse sa liberté, il ne faut pas se surprendre qu'on lui pisse dessus. Ni qu'il se vide de toute substance, comme cela est déjà en cours.
    En espérant toujours qu'il y ait sursaut. De vie et d'espérance.
    André Vincent

  • Nicole Hébert Répondre

    10 septembre 2011

    Caoline,
    D'habitude, j'évite de répondre à vos textes mais là... j'en ai envie. Et je vais le faire dans un texte à part. Non sur les pleureuses dont vous parlez cependant. J'ai d'abord cru que vous faisiez référence aux "pleureuses" qui commencent leur "travail" d'appel au mort avant le décès...
    À tantôt si M. Frappier le veut...
    Cordialement,
    Nicole Hébert

  • Archives de Vigile Répondre

    10 septembre 2011

    À l'étranger, avec des Français, je suis toujours à défendre la langue québécoise, notre culture, etc. Dernièrement, j'étais avec un Français qui me dit "je vais te le dire lorsque tu fais des fautes en parlant". Ouf, j'ai eu les boules!
    Après avoir marché vers notre destination, il m'a repris parce que j'ai dit "nous sommes rendus". Selon lui, ça ne se dit pas en France et ce n'est pas français. Pour lui, il faut dire "nous sommes arrivés". Bien sûr, je lui ai dit que j'utilisais les deux, "arrivé" et "rendu". J'utilise "je vais quelque part" et "je me rends quelque part".
    Je lui ai demandé, dites-vous "se rendre quelque part"? Il m'a dit oui. Alors je lui ai dit que si l'on se rend quelque part, c'est qu'une fois là, nous sommes rendus. Toutefois, lui va ou se rend quelque part, mais seulement, il est arrivé, et non rendu.
    Il ne voulait rien entendre. Il m'a fait douter. De toute façon, moi je parle le français du Centre du Québec. Mon ami parle le français de la France septentrionale.
    Et puis, je me suis souvenu, qu'un "rendu" est aussi un terme pour définir un moyen de perfectionner, de donner une apparence de réel au tableau.
    Oui, je crois que les Québécois forment une nation, et je n'ai aucun problème à défendre ma langue. Nous sommes définitivement arrivés. Toutefois, je ne sais pas si nous sommes rendus. Nous nous sommes peut-être rendus, simplement, comme on se rend à l'ennemi. Parce que, le cadre du tableau Québec, ce n'est pas le sien, c'est celui de la Fédération canadienne.
    Chose certaine, j'ai enseigné quelque peu le français à des anglos du Canada, et il y a plusieurs anglos qui refusaient catégoriquement d'avoir des Québécois comme professeurs. Ils voulaient des FRANÇAIS. Voilà comment nous sommes vus au Canada. Comme des Français en danger de disparaître.
    Tant que le Québec ne sera pas un pays, nous, les Québécois, n'auront pas de réel respect. Le seul respect que le ROC a envers nous, c'est celui de nous faire patienter, faire miroiter davantage de pouvoirs, davantage de place, etc, et clairement, le PQ a mordu à l'hameçon.
    Cette attente a pour seul but de voir Montréal s'angliciser, que les Québécois deviennent très minoritaires, autant dans la fédération que sur son propre territoire. Et il faut cesser de se faire des illusions: lorsque les Québécois seront très minoritaires, les anglos et les immigrants qui parlent anglais vont nous dire "fuck you and speak white".
    Certainement, je ne me suis pas exprimé avec le dos de la cuillère dans mon article "L'elvisgrattonnisation du Québec", mais je crois qu'il est urgent de cesser de faire le jeu d'Ottawa. Le rendu du tableau Québec s'éternise et pour cette raison il devient terne, passe de la couleur à la grisaille.
    L'indépendance, c'est pour terminer notre rendu, pour avoir notre propre cadre. On m'a fait remarquer que les Québécois survivent depuis 400 ans. Oui, mais dans le cadre de la globalisation, de sa situation en Amérique du Nord, le vent a tourné. La preuve, Montréal est à l'image de la globalisation, et une fois Montréal totalement globalisée, les Québécois, ceux qui survivent depuis 400 ans, ceux qui défendent l'histoire, sa langue, etc, seront désarmés, pris au piège, et c'est pour ça que j'ai parlé de ghettoïsation du Québec.
    En terminant, je lis un article de M. Cloutier où il écrit
    "Essayez de vous imaginer un seul instant : le Parti Québécois dirigé par Pauline Marois, qui se prétend "souverainiste" c'est-à-dire qui est censé vouloir un changement de statut, pour le Québec, de province du Canada pour celui d'un État souverain et qui propose à l'électorat un projet de constitution....provinciale."
    Voilà, il s'agit pour moi de ghettoïsation et de l'officialiser en plus.
    M. Cloutier ajoute:
    "Me semble que, si on veut un État souverain, la 1ère chose à faire est de proposer une constitution d'un État souverain. Cela coule de source et ça ne prend pas un doctorat en droit ou en sciences politiques pour comprendre cela. Quand on prétend vivre dans un ghetto, on ne le consolide pas. On propose d'en sortir."
    Bref, des gens m'ont trouvé durs. Je crois que les personnes qui participent à la ghettoïsation, effectivement, doivent me trouver cinglant. C'est évident que la constitution canadienne aura toujours le dessus sur l'éventuelle provinciale, et que Montréal anglicisée va se torcher littéralement le c.. avec celle du PQMarois.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 septembre 2011

    Bonjour Mne Moreno
    Au P.Q. le processus de dépaulinisation est toujours en court et devrait se terminer avant la prochaine élection par une course à la chefferie où madame Marois pourra toujours se représenter. La décharestisation est commencée mais elle se fait de l’intérieur à l’abri des regards, la carrière du PDG de Power-corporation s’essouffle à vue d’oeil comme une bronchite aigue, on cherche désespérément un remplaçant suicidaire chez les Desmarais.
    Les partis politiques québécois tenteront tous de miser au maximum de l’effet nouveau chef nouveau look avant les élections question de timing car on sait tous qu’un feu de paille, ç’est juste de la boucane. Les prochains mois seront déterminant.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 septembre 2011

    Et pendant que sur Vigile, les "IntellOs du PlatO" passent
    leur temps à démêler le tien du mien, les derniers chiffres,
    eux, confirment ce que je constate chaque fois que je me
    pointe au QC => http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/331151/etudes-de-l-office-de-la-langue-francaise-le-francais-perd-toujours-du-terrain-a-montreal
    Je ne dirais même pas que le nombre de locuteurs du français
    diminue, mais plutôt que le nombre de locuteurs du JOUAL
    diminue. L'OQLF en est rendu à confondre le FRANÇAIS et le
    JOUAL. Eh oui, c'est ce que j'entends de par les rues de la
    métropole: un dialecte de bas étage, et non pas la langue
    de Molière. (Cékiçâ? Hein?) Remarque finale : en tant
    qu'expatrié, je rejoins monsieur Sylvain Racine (Suédois)
    quant à ma décision de rester (tout court) "Hors-Canada".

  • Luc Bertrand Répondre

    9 septembre 2011

    Bravo Caroline pour cet excellent article!
    Quel parallèle génial et pertinent entre la "crise" du 11 septembre 2001 et l'écroulement du PQ et de ses chefs depuis le 30 octobre 1995! Du bonbon.
    Aux autres Vigilien(ne)s: à bon entendeur, salut!

  • Archives de Vigile Répondre

    9 septembre 2011

    [1] Erreur. Vous oubliez le Congrès de 2005 et le "projet de pays". J'y étais. Y étiez-vous?
    [2] En 2005, les militants ont voté pour la préparation et la présentation d'un projet de pays, accompagné d'un budget d'un Québec souverain qui devait devenir le thème de l'élection, suivi d'un référendum rapide.
    [3] Tout a basculé avec la démission de Bernard Landry. Coup sur coup, le PQBoisclair et le PQMarois ont refusé de présenter le projet de pays lors de l'élection de 2007 et celle de 2008 et ce n'est qu'en avril 2011 qu'a été avilisée officiellement la doctrine de la gouvernance provinciale déguisée en gouvernance dite souverainiste.
    [4] Je vous mets au défi de prouver le contraire.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    9 septembre 2011

    Yes !
    Depuis 1995, le PQ ne se radicalise pas, il se victimise !