Les «orphelins politiques» priés de choisir où ils logent

Le Mouvement qui pourrait devenir un parti n’est pas assujetti à la loi électorale

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Une pure fabrication pour encourager la division chez les Québécois

La ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, Rita de Santis, invite poliment le Mouvement des orphelins politiques à afficher ses couleurs promptement.

« Si le Mouvement compte se transformer en parti politique ou fusionner avec un parti existant, il est évident que, par souci de transparence et de respect de la Loi électorale, il devrait annoncer publiquement ses intentions le plus rapidement possible », soutient son attaché de presse, Patrick-Emmanuel Parent, dans un échange avec Le Devoir.

À l’écart de l’échiquier politique, le Mouvement n’est pas assujetti aux règles de financement des partis politiques. Il bénéficie ainsi d’un « avantage » sur les formations politiques puisqu’il peut accepter tout don excédant 100 $ d’une même personne par année, note Québec solidaire. « C’est aussi le cas pour n’importe quel mouvement ou autre groupe qui reçoit des dons ou des contributions. Tant que le Mouvement des orphelins n’est pas constitué comme parti politique, il n’y a pas de maximum en matière de contributions », fait remarquer la coordonnatrice des communications de QS, Ève-Marie Lacasse.

À la tête de l’organisme sans but lucratif Coalition pour l’avenir du Québec, François Legault avait « fait le choix de se soumettre aux mêmes règles que les partis politiques, même s’il n’y était pas forcé », rappelle l’attaché de presse de l’aile parlementaire de la CAQ, Samuel Poulin. « Cela ne veut pas dire pour autant que les orphelins sont tenus d’agir de la même façon », précise-t-il.

Travail bénévole

Moins d’une semaine après son « prélancement » mardi à Montréal, le Mouvement a amassé près de 12 680 $ à coups de 88 dons moyens de 145 $ sur le site de sociofinancement Haricot. C’est près de la moitié de son objectif de 30 000 $. « Ce n’est pas avec 30 000 $ qu’on va monter une multinationale. […] On parle du strict minimum », mentionne M. St-Pierre-Plamondon, se disant « satisfait » de la tournure des événements. Il espère avoir les reins suffisamment solides pour embaucher « au moins une ressource permanente » et, qui sait, ouvrir un local. Mais, la « force » des orphelins politiques reposera à 98 % sur le « bénévolat », précise-t-il.

Pour l’instant, les « orphelins » disent garder toutes les portes ouvertes : fonder un parti, en intégrer un existant, ou demeurer dans la sphère citoyenne.

Le financement : « tout un débat »

Les orphelins politiques ont fait « tout un débat » sur les modalités de financement de leur mouvement, au terme duquel ils ont balayé l’idée de s’astreindre volontairement aux règles sur le financement des partis politiques — en acceptant les dons de 100 $ ou moins par exemple. « Il faut dire la vérité. Il faut dire l’entièreté. La barre est à 100 $ dans la Loi électorale parce que l’État finance à 85 %, 90 % les opérations des partis politiques. On ne peut pas appliquer le même régime, mais sans les 90 % de soutien financier parce qu’on va rendre toute initiative populaire, citoyenne, non partisane complètement impossible », souligne M. St-Pierre Plamondon.

Cependant, les orphelins ont choisi de plafonner à 500 $ les contributions afin de demeurer à l’abri de toute apparence de conflit d’intérêts. « Au-delà des obligations légales, il y a les obligations éthiques [dont celles] de ne pas se placer en conflit d’intérêts. […] En bas de 1 % de notre budget, une contribution ne peut pas peser assez lourd au point où elle pourrait influencer l’organisation ou nous placer dans une situation de conflits d’intérêts », soutient M. St-Pierre-Plamondon, se disant convaincu d’avoir réussi un premier « test éthique ».
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