Les Montréalais qui n'écoutent pas la Santé publique seront mis à l'amende

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La délation sanitaire encouragée par l'État


La Ville de Montréal, après une réflexion commune avec les autorités de santé publique, a demandé à la police de faire appliquer avec une sévérité accrue les mesures de distanciation sociale et d'isolement pour lutter contre la COVID-19 et a reconduit pour cinq jours l’état d’urgence sanitaire décrété vendredi.




Les autorités répètent l’importance de limiter ses déplacements et d’éviter les rassemblements. Pour s’assurer que les consignes soient respectées, la Santé publique a demandé au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) d'accroître sa surveillance dans les divers quartiers de la ville, à commencer par les plus affectés par la pandémie.


Six arrondissements montréalais rapportent plus de cinquante cas chacun : Côte-Saint-Luc, Notre-Dame-de-Grâce, Rosemont–La Petite-Patrie, le Plateau-Mont-Royal, Ville-Marie et LaSalle. La propagation du virus s’accélère aussi dans les quartiers Ahuntsic, Montréal-Nord, Rivière-des-Prairies, Pointe-aux-Trembles et Villeray.



La transmission communautaire est soutenue et s’étend à l’ensemble de l’île de Montréal.


Dre Mylène Drouin, directrice régionale de la santé publique de Montréal


Les policiers sont incités à remplir des rapports d’infraction et à donner des amendes aux citoyens et aux commerçants ne respectant pas les consignes. Ces rapports seront transmis au Directeur des poursuites criminelles et pénales du Québec (DPCP), qui pourra imposer des conséquences supplémentaires aux contrevenants.



Quand la Santé publique vous appelle parce que vous êtes un cas, vous devez collaborer avec l’enquête, a notamment insisté la Dre Mylène Drouin. Un citoyen souffrant de la COVID-19 ayant été contacté deux fois sans avoir répondu aux autorités sanitaires recevra la visite de la police, a-t-elle prévenu.


Mylène Drouin estime que globalement, nous sommes tous sur la bonne voie. La mairesse, Valérie Plante, explique toutefois qu'il y a une infime minorité de récalcitrants parmi les Montréalais, qui s'obstinent à ne pas respecter les directives de la Ville et du gouvernement du Québec et qui poussent les autorités à adopter une approche sévère. Tout citoyen qui est témoin d'un non-respect des directives en vigueur est d'ailleurs encouragé à contacter le SPVM ou à composer le 911.


Notre but aujourd’hui et au cours des prochains jours c’est vraiment de protéger la collectivité tout en minimisant les impacts sur les libertés individuelles, a indiqué la mairesse Plante, que certains appellent à prendre des mesures plus draconiennes.



Étant donné que la situation évolue d’heure en heure, je tiens à dire à la population que nous avons un plan qui est clair et qu’on suit étape par étape. […] Il n’est pas question, à ce moment-ci, de boucler un arrondissement, un quartier, ou de fermer des ponts.


Valérie Plante, mairesse de Montréal


Valérie Plante a par ailleurs profité de cette annonce pour remercier les travailleurs qui offrent des services essentiels, tout comme les organismes, les policiers et les citoyens qui viennent en aide aux sans-abri en cette situation de crise. Elle a souligné l'importance de l'ouverture, vendredi et samedi, de deux centres de jour qui distribuent de la nourriture aux itinérants. La Ville prévoit l'ouverture de trois autres sites du genre.


On compte actuellement 1361 cas confirmés de la maladie à Montréal. Il s'agit de la région la plus touchée au Québec, qui recense un total de 2840 cas.


Six policiers sont parmi les citoyens infectés, a confirmé le directeur du SPVM, Sylvain Caron. Depuis la déclaration de l'état d'urgence sanitaire, le service de police a commencé à déployer plus d'effectifs dans les rues, mais aussi dans son centre d'appel pour répondre aux centaines de citoyens qui le contactent chaque jour.




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