Les lucides ont-ils compris le marché des idées au Québec?

Solidaires vs Lucides - sondage CROP



Pour s'implanter, un agenda politique doit correspondre aux enjeux prioritaires de la population. Ces enjeux ne sont pas des opinions de surface, comme on croit en général, mais des motifs fondamentaux. L'erreur des gens de tendance conservatrice a toujours été de proposer leur agenda à froid, à partir de leurs seules convictions, sans se demander si cela correspondait aux enjeux de fond du public.
C'est par ignorance du marché politique que les Kim Campbell, Joe Clark, Mario Dumont, Jean Charest et Lucien Bouchard, n'ont pas réussi à faire passer leur message. Il ne correspondait à aucune demande du public. On n'essaie pas de vendre une police d'assurance à des gens qui veulent plutôt un chalet! En général les libéraux, tant provinciaux que fédéraux, ont été plus habiles. Orientant toujours leurs programmes en fonction des préférences réelles observées et non en prêchant un évangile fiscal.
L'explication actuelle des Lucides est que les Québécois sont devenus des accros irréalistes de l'État-providence. En fait c'est plutôt parce que les grandes tendances du Québec leur ont complètement échappé. De fait on compte seulement 35% de Québécois néoconservateurs et fédéralistes. La majorité (65%) sont nationalistes, écologistes, et pro-citoyens.
Ces derniers fonctionnent en termes de projets de société et non en termes de mesures comptables. Et ils considèrent que l'agenda des Lucides est trop simple pour promouvoir leurs valeurs. Pour eux, ces dernières sont: 1) la promotion des Québécois, 2) faire face à la mondialisation avec une stratégie adaptée, 3) supporter des objectifs environnementaux ambitieux et 4) favoriser les citoyens par les meilleurs services possibles.
Le jour où les Lucides pourront démontrer que leur approche est une façon originale de remplir ces quatre objectifs, ils auront enfin compris le marché des idées au Québec.


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