Les Italiens veulent redevenir maîtres de leur destin

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Les Italiens veulent redevenir maîtres de leur destin

Un résultat aussi net était inimaginable. Les sondages se sont trompés mais cette fois, par excès de prudence. Non seulement le NON gagne, mais il triomphe avec des écarts abyssaux.
Et il est tout à fait significatif que le taux de participation ait été très élevé. Ce fut vraiment un vote populaire, ne laissant aucune place à l’interprétation et à l’ambiguïté.
Les Italiens ont rejeté une réforme constitutionnelle qui, si elle avait été approuvée, aurait déstabilisé quelques-uns des principes fondateurs de la démocratie et de la République. En même temps, les citoyens ont irrévocablement rejeté un premier ministre, Matteo Renzi, qui, voici un peu moins de trois ans, s’était présenté comme un novateur extraordinaire, considéré souvent comme le seul véritable espoir pour l’Italie. Pourtant au fil du temps Matteo Renzi a montré son vrai visage, celui d’un premier ministre vantard, un traître, convaincu de pouvoir abuser autrui et tromper tout le monde avec son bagout incroyable, mais illusoire. Une « bombe », comme l’appelaient ses camarades de classe.
Pendant quelque temps les Italiens l’ont écouté, allant même jusqu’à lui faire confiance. Mais quand les promesses, les annonces pompeuses sur l’Italie qui redémarre et la baisse du chômage, quand toutes ces belles paroles ne se sont pas vérifiées dans la vie quotidienne, la confiance s’est transformée tout d’abord en perplexité, puis en méfiance et à l’extrême en véritable haine.
La perspective de donner à un premier ministre de cet acabit des pouvoirs qui n’ont pas leur pareil dans les démocraties occidentales, fut ressentie comme intolérable par la grande majorité des électeurs. Et le fait que Renzi en personne se soit engagé avec la fougue d’un gladiateur, qu’il ait harcelé ses concitoyens avec une propagande menaçante, rend sa défaite d’autant plus cuisante et significative.
C’est un non à la réforme, un non à la personne. Matteo Renzi est politiquement fini.
Les Italiens, en revanche, se sont associés au message déjà formulé fermement par les Britanniques en choisissant le Brexit, par les Américains lorsqu’ils ont élu Donald Trump. Et pas seulement parce qu’une fois encore l’intimidation et les menaces, véhiculées par les médias traditionnels, se sont montrées inefficaces. Les anciennes règles de propagande et de manipulation destinées à influencer et à effrayer le peuple, ne sont plus efficaces comme elles le furent auparavant.
Les Italiens ont dit non à l’establishment, tout comme ils l’ont dit aux élites transnationales et européennes qui ont dominé la globalisation, l’Europe ainsi qu’en réalité l’Italie, en limitant sa souveraineté et ses possibilités de changements.
Les Italiens, à l’instar des Américains, et des Britanniques, veulent un vrai changement, ils veulent redevenir maîtres de leur propre destin.
Ça oui, c’est une révolution.


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