Les francophones hors-Québec sont à l'agonie

Durant les 4 semaines de l’hospitalisation de mon père, cette femme en charge des services en français n’a *rien fait*. Rien !!!

Anglicisation du Québec

Les anglophones de Trois-Rivières veulent des services médicaux dans leur langue
Mathieu Lamothe
Le Nouvelliste
opinions@lenouvelliste.qc.ca
mlamothe@lenouvelliste.qc.ca

Conscients qu'ils représentent moins de 1 % de la population trifluvienne, ils croient cependant avoir le droit qu'on leur parle en anglais lorsqu'ils consultent un médecin ou tout autre intervenant qui oeuvre dans le réseau de la santé ou des services sociaux.

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Laurent,
Mes parents, qui ne savent pas l'anglais, vivent au Manitoba. (...)
Fais-moi plaisir. Envoie mon courriel aux journaux du Québec, et à ton député. Je désire que les québécois sachent à quel point les anglo-québécois sont gâtés bien gras, et que les francophones hors-Québec sont à l'agonie.
Jean
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Laurent,
Merci de m'avoir communiqué cet article dans lequel une anglophone raconte:
«Ma mère qui ne parle pas le français a déjà eu un ACV. Je suis donc allée à l'hôpital et j'ai dû rester avec elle tout le long. Au début, ils me regardaient parce que je ne quittais pas mais ils ont compris à un moment donné. Une infirmière m'a même dit qu'elle espérait que je reste là tout au long de son quart de travail parce qu'elle ne parlait pas l'anglais. Je dois d'ailleurs toujours aller avec ma mère à l'hôpital et lorsqu'elle a des examens. Je dois parler pour elle», a raconté Glenda Duguay.
Laurent, mes parents, qui ne savent pas l'anglais, vivent au Manitoba. En 1995, mon père a eu une attaque cardiaque massive chez lui à Saint-Boniface. Ma mère a appelé le 911, et l'opératrice ne savait pas le français!! Ma mère a dû appeler mon frère qui demeurait à une demi-heure de route de là. Une fois arrivé, mon frère a appelé le 911. Quand les ambulanciers sont arrivés, ils ne parlaient pas le français. Un ambulancier s'apprêtait à administrer de la morphine à mon père. Ma mère lui a dit en français « Non! Ne faites pas ça. Il est allergique à la morphine.» L'ambulancier a toute de suite compris. Ma mère a réalisé qu'il est un francophone! Pourquoi n'avait-il pas parlé en français à ma mère et mon père?
Une fois l'ambulance rendu à l'hôpital de Saint-Boniface, pas un seul docteur, pas une seule infirmière ne savaient le français. Le lendemain, l'hôpital a finalement réussi à trouver un infirmier francophone, mais que pour une journée. Mon frère a dû quitter de son travail tôt à chaque jour pendant quatre semaines pour traduire pour mon père et ma mère, et restait aux côtés de mes parents jusqu'à tard chaque soir. C'était pénible pour lui car il avait une jeune famille à s'occuper.
De plus, le jour avant l'opération à coeur ouvert, une personne a donné à mon père une vidéo et de la documentation pour l'éduquer sur l'opération, et la réhabilitation après l'opération. Tout n'était qu'en anglais seulement! Malheureusement durant l'opération, mon père a subi une « stroke » dans le cerveau. En conséquence, il avait perdu l'habilité de parler. Le personnel médical lui a dit qu'il devra suivre des exercices ou traitements de réhabilitation. Mais c'était en anglais! Mon père voulait réapprendre à parler le français, pas l'anglais! Une infirmière a donné à ma mère des exercices de parole sur des feuilles de papier, finalement en français. Mais elle a dû se débrouiller avec ça à la maison. Mon père n'a jamais pû bénéficier de la vrai réhabilitation donné par un docteur spécialiste anglophone. En conséquence, mon père n'a jamais pû regagner la voie. À ce jour, il a toujours beaucoup de difficulté à parler.
Crisse, cet incident s'est passé à Saint-Boniface, le coeur de la francophonie dans l'ouest canadien. Les francophones forment 24% de la population, pas 1% comme le cas des anglos de Trois-Rivières. De plus Saint-Boniface a été fondé par des francophones il y a 200 ans. Les anglais ne respectent pas ça.
Le plus insultant est ceci. L'hôpital de Saint-Boniface a un bureau où une employée est en charge des services en français! Il y avait même une plaque contre le mur annonçant ce service. Mon frère a supplié cette femme d'assurer la présence d'une personne bilingue pour mes parents. Mon frère a dit qu'il ne demande pas une infirmière bilingue ou encore moins un docteur, mais au moins une personne bilingue. Durant les 4 semaines de l'hospitalisation de mon père, cette femme en charge des services en français n'a *rien fait*. Rien!!!
De l'extérieur de l'hôpital, toutes les affiches sont bilingues. De l'intérieur, la même chose. Tout donne l'impression que le service en français est assuré. Mais le service médical est strictement unilingue anglophone. Le bilinguisme officiel, c'est une fraude car ça ne sert que les anglo-québécois.
Mon frère était enragé. Il a envoyé des lettres aux journaux anglophones de Winnipeg. Ils ont refusé de publier sa lettre. Il a envoyé des lettres à divers départements du gouvernement du Canada, incluant le commissaire aux langues officielles. Il n'a reçu qu'un seul accusé de réception.
Mais, à la fin, je pense que les lettres de mon frère ont un effet car le directeur de l'hôpital, un anglophone unilingue, avait été congédié. Aussi il y a maintenant une clinique francophone juste à côté de l'hôpital -- hôpital qui demeure solidement unilingue anglais. Mais cette clinique n'offre que des services de base. Il n'y aucun spécialiste là, et je doute fortement qu'il y ait des médecins. Je dis ceci parce que ici au collège universitaire de Saint-Boniface quand mes étudiants de l'Afrique sont malades, ils doivent me produire une note d'un médecin. Vu que ces étudiants ne savent pas l'anglais, tu penserais qu'ils iraient à la clinique francophone pour voir un médecin. Mais non, mes étudiants me produisent toujours une note d'un médecin d'une clinique anglophone. Ainsi je pense que la clinique francophone n'a que des infirmières. Les anglais nous prennent pour des idiots!
Je connais une chercheuse en microbiologie ici au collège. Elle a dit avoir travaillé au centre de recherche de l'hôpital de Saint-Boniface pendant des années. Elle a dit que tout se passe en anglais, même entre les francophones.
Laurent, fais-moi plaisir. Envoie mon courriel aux journaux du Québec, et à ton député. Je désire que les québécois sachent à quel point les anglo-québécois sont gâtés bien gras, et que les francophones hors-Québec sont à l'agonie.
Je te permets d'envoyer mon histoire à tes amis, sur l'internet. Vas-y fort! Il faut informer les québécois.
Jean

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Laurent Desbois92 articles

  • 71 065

Ex-franco-hors Québec, d’origines métis et acadienne, fier Québécois depuis plus de quarante ans, et canadian… par la force des choses et temporairement …. sur papiers seulement!





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2 commentaires

  • Laurent Desbois Répondre

    10 avril 2011


    La déception d’un franco-manitobain qui est venu s’établir dans sa capitale nationale.
    Laurent,
    Oui, je te crois facilement: Vanier est redevenu Eastview. Mon frère demeure à Ottawa, plus précisément, Orléans. Il m'a dit qu'à l'origine, Orléans était francophone, mais maintenant c'est pratiquement tout anglais. Qu'un anglo-québécois ne fasse assimilé au français dans la ville Québec, ça fait les manchettes partout au Canada. Mais que Saint-Boniface n'est que 15% francophone, ça passe totalement inaperçu. Il est très évident que le cœur du Canada est anglais depuis de confédération de 1867. Il est donc urgent que le Québec sorte du Canada car ce n'est sûrement pas le Canada qui appuis le français au Québec.
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    La communauté francophone d’Ottawa se cherche une voix
    le 28 mars 2011
    Philippe Orfali
    Le Droit
    http://www.cyberpresse.ca/le-droit/dossiers/dix-ans-de-bilinguisme-a-ottawa/201103/28/01-4383863-la-communaute-francophone-se-cherche-une-voix.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_meme_auteur_4385273_article_POS5
    « Qui parle au nom des citoyens francophones d'Ottawa ? Personne ne le sait. L'ACFO d'Ottawa l'a déjà fait par le passé, mais aujourd'hui, je ne crois pas qu'elle ait la capacité pour le faire »
    « L'ACFO joue moins ce rôle de meneur, dit Bertin Beaulieu, le président de l'ACFO. En ce moment, on a tous des idées, mais chacun de notre côté. Les gens ne se parlent pas. Et aujourd'hui plus que jamais, il faut que les groupes et citoyens d'expression française se parlent. »

  • Éric Messier Répondre

    26 février 2011

    Merci pour votre témoignage. Je le fais circuler.
    Vous devriez nous donner les noms: celui du directeur et celui de la femme responsable des services en français.
    En effet vous le dites: la politique canadienne de "bilinguisme" est une fraude qui ne sert que les intérêts des anglophones vivant au Québec, laissant littéralement mourir les francophones dans le reste du pays.
    LES FRANCOPHONES ONT FONDÉ LE CANADA, alors appelé Nouvelle-France (maintenant le Québec) bien longtemps avant que les Britanniques ne viennent conquérir, piller, violer, brûler.
    Otenir même le minimum, un peu de reconnaissance à cet effet, est devenu trop demander à ces tarés, de même qu'à beaucoup d'immigrants au Québec.