Réplique à Robert Barberis-Gervais

Les fonctionnaires ont voté oui au référendum de 1995

Tribune libre

Les fonctionnaires du gouvernement du Québec ont voté oui au référendum de 1995. À cette époque, je militais dans le syndicat des professionnels du gouvernement à un poste qui me permettait de rencontrer beaucoup de fonctionnaires de beaucoup de ministères et j'ai constaté un appui massif en faveur de la souveraineté parmi mes collègues de même qu'au syndicat des fonctionnaires provinciaux. Des sondages maison ont permis d'estimer à cette époque que près de 70 % des fonctionnaires appuyaient la souveraineté
La région de Québec n'a voté qu'à seulement 52 % parce qu'une partie importante de la population (francophone) de Québec était sous l'influence d'André Arthur. La force du non se recrutait principalement parmi les vétérans de Corée et de la seconde guerre, les travailleurs présents et passés du gouvernement fédéral, de l'arsenal, et de Valcartier et de leurs familles et amis. Arthur s'est fait élire plus tard dans Porneuf avec cette même filiation.
Cette force a servi plus tard à donner du succès à l'ADQ en analysant le vote des jeunes lorsque ceux ci ont délaissé le PQ et le PLQ parce qu'ils estimaient que les institutions de la révolution tranquille, défendues par ces deux partis, se finançaient sur leur dos. ( Ce qui est encore malheureusement le cas si on se réfère au budget de Bachand et à la timide réplique des partis d'opposition qui relaient encore l'idée que les Québécois sont trop taxés et qui tentent de freiner de façon abusive les dépenses légitimes de l'État dans ces domaines en sous payant les classes intermédiaires de travailleurs ou en envisageant des hausses de tarifs qui feront mal surtout à ces mêmes personnes).
Gilles Laterrière


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2010

    @M. Gilles Laterrière
    Mon intervention appelle le genre de précisions que vous faites et qui sont précieuses. Donc merci. Vous apportez, vous et Jacques Noël, un complément indispensable aux remarques de Pierre Drouilly dans son analyse des résultats du référendum de 1995 facile à trouver sur Internet. Les voici.
    Première remarque de Pierre Drouilly
    "La région de Québec, néanmoins, se situe à un niveau plus faible que ce à quoi on aurait pu s'attendre: elle a accordé un appui plus faible au OUI que l'ensemble du Québec francophone, même si cet appui est quand même majoritaire." (...)
    Deuxième remarque:
    " (...) les circonscriptions de la région du Québec métropolitain dont tous les commentateurs ont signalé la tiédeur des appuis au OUI. Cela signifie que la faiblesse du OUI dans la région de Québec était déjà inscrite dans le vote de 1994: en fait, depuis maintenant plus de dix ans, le Parti québécois rencontre des problèmes dans la région de Québec. Ces difficultés remontent aux coupures de 1982 dans la fonction publique, fortement représentée dans la région de Québec: de plus, la promesse solennelle du Parti québécois d'intégrer toute la fonction publique fédérale au lendemain de la souveraineté n'a pas dû aider la cause du OUI dans les rangs de la fonction publique québécoise. L'ironie de la chose, c'est que cette promesse n'a pas non plus, semble-t-il, rassuré les fonctionnaires fédéraux (comme en témoigne le vote très faible du OUI de 1995, tout comme celui de 1980, même parmi les francophones, dans l'Outaouais où l'on retrouve une présence massive de fonctionnaires fédéraux). Ajoutons que cette méfiance des fonctionnaires fédéraux a dû aussi jouer à Québec, où la fonction publique fédérale est aussi très présente."
    M. Laterrière, j'apprécie votre complément d'information qui fait remonter dans mon estime les fonctionnaires de Québec. Je me réjouis d'apprendre que ces fonctionnaires sont capables d'analyse politique pour comprendre les avantages considérables et les responsabilités accrues que leur apporterait un vrai pays avec Québec pour capitale avec l'ajout justifié cette fois-là de capitale nationale. Ils donnent tort au grand réaliste Gilles Bousquet.
    D'accord aussi sur le rôle délétère du grand maître de la radio-poubelle André Arthur qui est une crapule hors norme. Lors de mes nombreux voyages à Québec comme étudiant au doctorat en lettres à Laval, j'ai constaté la véracité ce que vous dites. Arthur est à sa place à Ottawa comme député indépendant, conservateur déguisé. Heureusement, il a perdu son émission à la télévision à TQS où il essayait de tromper tout le monde avec son ton faussement doucereux. Cette radio-poubelle existe encore à Québec sans contrepoids véritable. Cette radio répand la mesquinerie, la médiocrité, l'envie, la démagogie, toutes choses qui nuisent au projet indépendantiste.
    Regretter comme je le fais que Québec n'ait pas voté OUI à un plus grand pourcentage en 1995 ne doit surtout pas empêcher de chercher les causes de cette situation qu'il ne sert à rien de nier. Je ne tiens pas à culpabiliser les indépendantistes de la région de Québec. Mais je ne tiens pas non plus à ce qu'ils s'en lavent les mains. Si je peux me permettre... à mes risques et périls.
    Salutations.
    Robert Barberis-Gervais, Vieux-Longueuil, fête des Patriotes 2010

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2010

    Excellente analyse, sur Arthur entre autre. Pendant le référendum, Arthur rentrait dans le OUI 3 heures le matin et 2 heures le midi.
    C'est lui, et plus tard Fillion, qui ont pavé la voie à la montée de l'ADQ et du PC à Québec.
    (dans les années 60 on avait eu le même phénomène dans le Québec profond avec Caouette et les créditistes. Caouette avait son show hebdomadaire à la télé)
    Je me tue à dire sur ce site que ce qui urge pour nous c'est d'avoir un show souverainiste sur une grande chaîne publique afin de répandre notre discours, de créer un buzz. Toute une génération (les moins de 30 ans) n'a jamais entendu parler de la souveraineté autrement que par le maudit référendum.