Le Canada a avantage à négocier l'indépendance du Québec

Réponse à M. Gilles Bousquet

Tribune libre

En réponse à [votre question posée dans votre texte->27847]....
La meilleure idée pratique et vendable, c’est de faire prendre conscience aux Québécois de leur identité nationale, de leur culture originale dont ils peuvent se montrer fiers et des avantages certains de les promouvoir. C’est de toute façon la tendance politique qui domine depuis la révolution tranquille et la hausse constante du niveau de notre éducation .
Est ce à dire que l’indépendance ne comporte pas de problèmes politiques comme vous soulevez celui de la frontière canado-québécoise, bien sur que non. Notez cependant que l’Europe a réglé ce genre de problèmes depuis la signature du premier marché commun dans les années de 1950.qui a établi progressivement l’idée de la libre circulation des personnes et des marchandises dans toute l’Europe d’aujourd’hui. constituée d’États indépendants.
Il y a d’autres problèmes qu il faudra solutionner dont le plus difficile sera de rallier les Canadiens qui habitent le Québec. Le Québec indépendant aura son problème d’unité nationale à l’instar du Canada d’aujourd’hui. Quoique l’on dise, une part de la population du Québec n’endosse pas l’identité québécoise et ne l’endossera jamais.
René Lévesque a perçu ce problème en insistant pour protéger les droits historiques des anglophones du Québec. Dans le temps, on percevait beaucoup le problème sous l’angle des droits linguistiques individuels tant pour les francophones que pour les anglophones. À l’époque, les politiciens tels René Lévesque et son adversaire P.E..Trudeau négligeaient la dimension culturelle et identitaire. Trudeau a refusé que la Commission Laurendeau Dunton se penche sur les institutions et le droit collectif de la nation canadienne française qui aurait constitué le second volet de la grande enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme des années de 1960. La mort de Laurendeau et son remplacement par Jean Louis Gagnon a permis d’escamoter cette dimension du biculturalisme que Laurendeau jugeait essentielle.
Pour René Lévesque, cette omission s’est traduit aussi par une absence quasi totale de la dimension politique des droits collectifs des anglophones du Québec. Le parti québécois a d’ailleurs toujours sous estimé cette dimension du problème politique que je nomme le problème de l’unité nationale du Québec indépendant..
Pour René Lévesque, et pour le parti québécois depuis, il suffit de reconnaître le droit des anglophones à obtenir les services publics dans leur langue et de le garantir dans le futur Québec souverain. L’ironie de cette idée, c’est que les Québécois n’acceptent pas eux-mêmes cette même garantie qu’ils ont de la part du Canada actuel. Nous estimons tous cette garantie insuffisante et insatisfaisante. Pourquoi diable le serait elle pour les anglophones et les immigrants anglicisés du Québec. Ne cherchez pas ailleurs pourquoi le parti québécois obtient historiquement peu d’appui dans cette communauté élargie anglophone du Québec.
Est ce à dire que ce problème ne peut être résolu que par la partition du Québec indépendant ? Il est envisageable qu’il y aura des négociations sur les frontières du Québec indépendant pour établir sous quel régime politique les Canadiens du Québec vivront. Le problème des frontières ne se posera pas comme M..Bousquet le décrit car ce point de vue est celui du vingtième siècle mais bien sur celui des droits de représentation des Canadiens du Québec. Devraient ils conserver un lien d’appartenance politique avec le Canada et comment celui ci s’articulera t il ? Quels seront les devoirs de ces Canadiens qui habiteront le Québec vis à vis du Québec ?
Je n’ai pas les réponses que M. Bousquet demande. Mais je sais que cette avenue est celle de l’avenir dans la résolution des conflits de cohabitation nationale. La partition a créé des drames humanitaires qui écarte pour toujours cette solution. Nous ne sommes plus à l’époque où ce genre de problèmes se résolvait par la force des armes. Ces idées sont pourtant évoquées par certains fanatiques du Canada et du Québec qui ont prônés, quant à ces derniers hélas , une révolution armée pour libérer le Québec.
Ce qui devrait frapper les esprits de bonne volonté, c’est que la résolution de l’avenir politique du Québec et du Canada passe par la reconnaissance mutuelle de nos aspirations et par la négociation d’une entente globale comme il fut trouvé dans l’ancienne Tchécoslovaquie. Depuis cette entente, il semble que les deux États évoluent dans la paix et la prospérité. Il n’y a pas de raison pour que les Canadiens et les Québécois n’arrivent pas à trouver cette solution. Encore faut il commencer par circonscrire le problème sans démagogie et sans dérapage de toute sorte dont nous sommes capables.
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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 mai 2010

    En complément de réflexion.
    Le pays Québec aurait sa monnaie… le Q$

  • Marcel Haché Répondre

    14 mai 2010

    La notion de partition est obsolète.

    Deux états de droit—le Canada est un état de droit, même si sa légitimité peut être questionnée,et le Québec aussi serait obligatoirement un état de droit-- ces deux états souverains arriveraient facilement à s’entendre.

    Mais cela nécessiterait que les choses soient dites rapidement et « fermement », et par Ottawa et par Québec, et dans la même direction, les deux capitales ayant un intérêt commun, très certainement commun, à ne pas laisser leurs opinions publiques respectives être ameutées ou chavirées par la minorité anglo et allo du Québec.

    C’est cette exigence future qui devrait conditionner l’actuel combat des indépendantiste en faveur du Nous. Surtout PAR le Nous.
    En conséquence, c’est la notion de frontière elle-même qui serait maintenant à être revue. Nous sommes au XXI siècle.