Laïcité

Les enjeux de la laïcité selon la revue Spirale

Un dossier à consanguinité élevée!

Laïcité — débat québécois

Le 11 novembre dernier, la revue Spirale procédait au lancement de son numéro d'automne, lequel inclut un dossier de 30 pages sur «les enjeux de la laïcité». Lors d'un débat public organisé à cette occasion, j'ai qualifié ce dossier de «pensée unique». J'étais loin de me douter que les éléments sur lesquels reposait mon affirmation n'étaient que la pointe de l'iceberg.
S'il est indéniable qu'une revue, fusse-t-elle consacrée aux lettres et à la culture, a le droit d'avoir une position éditoriale sur une question d'actualité fortement teintée idéologiquement, cela ne la dispense pas d'annoncer correctement ses couleurs.
Le lecteur qui n'a pas suivi de près les débats sur la laïcité ni tout lu ce qui s'y rattache ne verra que du feu dans le dossier de Spirale. Dans son éditorial, le directeur de la revue, Patrick Poirier, mentionne qu'il existe deux positions face aux enjeux de la laïcité qui sont exprimées dans deux textes collectifs: le Manifeste pour un Québec pluraliste et la Déclaration pour un Québec laïque et pluraliste1. Il précise que le comité de rédaction est partagé et se situe dans «un étrange entre deux». Un peu plus loin, on apprend que le dossier vise à «mettre en lumière la diversité des points de vue en cause dans cet important dossier».
On s'attend donc à y trouver une présentation équilibrée des deux orientations. Or, Poirier, qui est lui-même un signataire du Manifeste, a invité Georges Leroux (Philosophie, UQAM) et Jocelyn Maclure (Philosophie, Laval) pour constituer le dossier. Ces deux universitaires lui semblent être «les mieux placés pour mettre en lumière» les enjeux de la laïcité à travers les publications récentes sur le sujet. Mais il se trouve que Leroux et Maclure sont parmi les 12 personnes à l'origine du Manifeste!
Lire la suite dans le document joint

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Daniel Baril46 articles

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Anthropologue de formation, ex-rédacteur à l’hebdomadaire Forum de l’Université de Montréal, administrateur au Mouvement laïque québécois et à l’Association humaniste du Québec.

Auteur de Aux sources de l’anthropomorphisme et de l’idée de Dieu et codirecteur des ouvrages collectifs Heureux sans Dieu et Pour une reconnaissance de la laïcité au Québec.





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1 commentaire

  • Marie-Michelle Poisson Répondre

    19 janvier 2011

    Et ces universitaires pro-laïcité ouverte se reproduisent, ils font des petits...
    Voici la thèse de maîtrise d'une protégée de Micheline Milot qui a reçu pas moins de 150 000$ de bourses pour mener à bien cette "étude". http://www.archipel.uqam.ca/1271/1/M10478.pdf
    Il s'agirait d'une des plus importantes bourses jamais accordées pour réaliser une thèse de maîtrise.
    Une simple lecture en diagonale permet de constater la profusion des expressions péjoratives et tendancieuses qui sont systématiquement utilisées pour désigner les partisants de la laïcité républicaine. Un tel langage farci de jugements de valeurs ne peut pas prétendre être scientifique. Qu'on ne s'y trompe pas, il s'agit bel et bien plutôt d'un discours militant en faveur de la laïcité ouverte! La toile décrite par Daniel Barils'étend donc jusqu'aux comités scientifiques des fonds de recherche publiques!
    Les universitaires pro-laïcité ouverte se laissent acheter...
    Et quand les fondations philanthropiques-religieuses s'en mêlent et bien, au touche le fond.
    Avec Taylor qui reçoit la bourse de la fondation Templeton ( http://www.mlq.qc.ca/cite-laique/numero-9/charles-taylor-est-il-compromis-avec-le-prix-templeton/ ) ou Bouchard qui organise un symposium en partenariat avec la Fondation de la Tolérance dont le président est nul autre que Marc Gold ( http://www.vigile.net/Les-droits-de-la-personne-en-sous ), c'est carrément le concept-même de crédibilité académique qui fout le camp!!