La bipolaire du «Devoir»

Les deux Francine Pelletier

Tribune libre

Bonjour,
Re : «Les deux Lisée» (Devoir du 28 Sept. 2016)
Pour une fois, je serai bref. Ou quasi.
La pauvreté de nos quotidiens en pays d'Olivar Asselin et d’André Laurendeau (non, mon garçon! Il ne s'agit pas d’appellations de stations de métro montréalaises) m’a fait depuis longtemps déserter l’ensemble de l’offre disponible. À l’exception du Devoir.
Quoique mon intérêt ait varié, il est vrai, selon les périodes.
Reste que je ne m’en étais jamais autant éloigné à ce jour (c’est-à-dire depuis que le triumvirat Brian Myles [directeur] / Guy Taillefer [éditorialiste et co-responsable de la page «Idées»] / Luce Julien [une «éditrice en chef», transfuge de la boîte à variétés - et à propagandes - Radio-Canada, laquelle incidemment n’écrit jamais un mot en journal: mais peut-être, allez savoir, ne sait-elle pas…?] en a pris les rênes l’hiver dernier) depuis le désolant mandat de Benoit Lauzière, dans les Octantines.
Je m’en suis d’ailleurs ouvert à quelques reprises depuis lors.
Mais aujourd’hui, c’est la goutte qui fait déborder le vase! Je n’en peux plus…
Et c’est finalement madame Francine Pelletier, chroniqueuse des lieux, qui sera parvenue à fermer la porte d’une amitié devoirienne qui remonte maintenant à quelques décennies.
Je ne désire même pas m’arrêter spécifiquement au contenu de son «exposé» du jour. Tellement il dégouline, une fois de plus, de toute la rectitude politique qui habite la pâte molle de l’entité Québec de notre temps. On croirait lire une ado qui répète les vacuités de papa Philippe. Ou bien celles de Lise Savary…
Dommage. Car madame nous offre parfois des textes intéressants, étoffés même. Et pas bêtes du tout. Mais, telle une bipolaire politique, elle finit toujours par retomber dans ce qu’il serait convenu de nommer: ses travers idéologiques non réfléchis. Que, manifestement, elle est incapable de repérer dans l’angle mort de son esprit.
Pendant ce temps, n’est-ce pas, c'est en cinquième vitesse que M. Myles s’empresse de jeter madame Lise Payette aux orties.
Décidément, ce Devoir-là, hormis quelques chroniqueur(e)s de qualité - des David et des Rioux aux deux Cornellier, via les Nadeau (j’en oublie sans doute dans ma colère, que je peine à juguler…) - ne m’inspire plus rien. Ou si peu.
Ce «nouveau» Devoir du triumvirat (du verra trio ?), qui me laisse littéralement pantois, semble tenir tout entier, désormais, dans la Une du cahier des Livres de la fin de semaine dernière. Laquelle fut consacrée en totalité à un jeune romancier du Saguenay. Qui écrit en anglais…!
En entier? Pas totalement. Un petit cinquième de page, bien calé tout au bas, dessous «la vedette multiculturelle du jour», se voit offert au roman tout chaud sorti des presses de l’une des plus solides valeurs sûres de la (véritable) Littérature québécoise. J’ai nommé Yves Beauchemin.
Ô terrible photographie de «votre» Devoir, M. Myles.
Aussi, désolé, monsieur le directeur, et désolé madame la radio-canadienne Julien, mais un Devoir qui ressemble de plus en plus à La Presse des André - sanatorium/risé - Pratte et des Alain Dubuc, ça ne m’intéresse pas.
Vraiment pas.
Avec mes adieux les plus empressés.
Jean-Luc Gouin

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Jean-Luc Gouin94 articles

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Chambrelan du verbe et indocile citoyen de la Cité (les dossiers de la Francité et de la « Question » nationale du Québec l’occupent – et le préoccupent – tout particulièrement), mais également docteur en philosophie diplômé de l'Université Laval et spécialiste nord-américain du penseur allemand Hegel, JLG a publié ouvrages et maint article portant pour la plupart sur celui-ci.



Hegel. De la Logophonie comme chant du signe, son dernier opus, fruit de trente ans de recherche, a été publié simultanément, en 2018, et aux PUL, à Québec, et chez Hermann à Paris.

 

Textes « citoyens » choisis de Jean-Luc GOUIN ( 1995-2018 )

( parmi quelques centaines, qui hélas ne vieillissent pas )

 

•• Les Bilinguistes. Grands sorciers des langues phagocytaires

•• Débat sur la langue dans le quotidien Le Devoir (Été de 1998)

•• Qui sort, digne ! Franchir le miroir de notre schizophrénie collective

•• Le Franc Pays. Québécois ou Québec coi ? (+ de 20 ans plus tard, rien n’a changé...)

•• Le Lys dans le lisier (Ou pourquoi l’Indépendance du Québec, en quelques mots)

•• Aux larmes citoyens ! (anthropoème en hommage à Gaston Miron)

•• Philippe Couillard : Le Philippe Pétain de notre temps (Lettre à mon premier sous - ministre)

•• Autres espaces de réflexion (Société, Culture, Politique... dont : Ouvrez le Feu ! , Liquider pour argent liquide , Halloween. Plaie ou plaisir de l’enfance ? , Interdit de ne pas fumer ! ...) 

•• De l’humain travesti en divin (modeste contribution au projet d’une Charte de la laïcité)

•• Précis sur la malhonnêteté intellectuelle (aussi nommée mauvaise foi)

•• L’Homme Prométhée (une forme de « CQFD » irrésistible aux textes qui précèdent...?)

 

 





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2016

    Je vous comprends tellement Monsieur Gouin. Je lis tous les journaux publiés afin de me faire une tête et pas vraiment comme information. J'ai mes idées pensées et assumées. il y a des éditorialistes (ou autres qui s'affûblent de ce titre) qui me plaisent , d'autres moins ou pas du tout.
    Pour ceux que j'aime moins ou pas du tout, selon le sujet et particulièrement sur l'immigration ou notre identité, je suis toujours curieux de lire la pensée prévisible de ces dits éditorialistes et jusqu'où ils iront dans leur logique pré-fabriquée pour banaliser ou ,pire, détourner le sujet jusqu'en faire un sujet culpabilisant et de nous moraliser de leur tolérance qui ne cache enfin que leur peur de s'affirmer .
    La madame Pelletier fait partie de ce groupe moralisateur. Je fus très surpris de la trouver au Devoir mais quand je fais les liens de sa présence, je comprends. Depuis un temps certain que j'ai la désagréable impression que ce Devoir est devenu le club refuge de La Presse pour les ''has been''...

  • Archives de Vigile Répondre

    29 septembre 2016

    Heureusement que vous vous êtes débranché du Devoir hier. Vous n'aurez pas à subir la chronique de Michel David de ce matin.