Le Remède imaginaire – Pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec

Les bienfaits de l’immigration: un mythe?

Je dois dire que j’ai ressenti un profond malaise à la lecture de ce livre.

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Photo Presse canadienne

«Économiquement et démographiquement, le Québec n’a pas besoin d’immigration.» Telle est la conclusion choc d’un essai publié cette semaine aux Éditions Boréal, Le Remède imaginaire – Pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec. L’ouvrage est signé par Benoît Dubreuil, philosophe, et Guillaume Marois, démographe.
Je dois dire que j’ai ressenti un profond malaise à la lecture de ce livre. D’abord parce que, bien que les auteurs s’en défendent, leur conclusion est évidente: le Québec devrait accueillir moins d’immigrants. Si, comme ils le soutiennent, l’immigration n’entraîne pas de bienfaits économiques et démographiques, et si, comme ils le prétendent aussi, elle provoque une diminution de la place du français et une brisure entre Montréal et le reste de la province, pourquoi voudrait-on l’encourager?
Autre source de malaise: pour un non-spécialiste, la preuve que présentent Dubreuil et Marois est impressionnante. Études après études, faites au Canada et ailleurs dans le monde, démontrent que l’augmentation du nombre d’immigrants n’infléchit pratiquement pas le vieillissement de la population. De plus, parce que les immigrants ont beaucoup de mal à s’intégrer au marché du travail, la hausse de l’immigration n’est pas susceptible de combler les pénuries de main-d’oeuvre appréhendées, notamment au Québec. Se pourrait-il que fonctionnaires, politiciens et journalistes, d’un bout à l’autre du pays, se soient tous fourvoyés sur la nécessité pour le Canada d’accueillir davantage d’immigrants?
Dernière source de malaise. Tout en accusant les décideurs d’ignorer sciemment l’évidence scientifique, Dubreuil et Marois prennent eux-mêmes, à intervalles réguliers dans le livre, des raccourcis qui vont à l’encontre de toute rigueur. Par exemple, ayant remarqué qu’un grand nombre de candidats au processus québécois de sélection des immigrants obtiennent une note juste au-dessus du seuil de passage, ils écrivent: «On peut imaginer que plusieurs (responsables) – pour des raisons émotionnelles – ne souhaitent pas décevoir les candidats en les informant d’un échec.» Les auteurs supposent aussi, sans plus de preuves, que les fonctionnaires préfèrent admettre des immigrants que les refuser. Pourquoi? Parce que la justification d’un refus leur demande plus de travail!
Cherchant à expliquer pourquoi le gouvernement de Jean Charest a augmenté le nombre d’immigrants admis chaque année au Québec, Dubreuil et Marois estiment que les raisons sont partisanes: «L’appui au Parti libéral du Québec demeure proportionnellement plus fort chez les immigrants que chez les natifs. le gouvernement a donc un intérêt objectif à faire diminuer la part relative des natifs dans la population.» Voilà qui me semble fort peu scientifique. Pourquoi le nombre d’immigrants au Québec augmente-t-il rapidement depuis 1999, alors que le Parti libéral de Jean Charest n’est au pouvoir que depuis 2003? Pourquoi la hausse de l’immigration s’est-elle aussi produite dans le reste du Canada, autant sous les libéraux que sous les conservateurs?
Quoi qu’il en soit, voilà un gros pavé dans la mare. Ceux qui sont convaincus de l’utilité économique et démographique de l’immigration pourront-ils répondre de façon convaincante?

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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