Les propos d’Amira Elghawaby contre le Québec sont évidemment intolérables. À peu près tout le monde en convient, sauf une petite minorité de fanatiques idéologiques qui les approuvent ou les relativisent, même s’ils ne le disent pas toujours ouvertement.
Ainsi, l’Assemblée nationale, cette semaine, a voté une motion pour dénoncer ses propos anti-québécois, mais les députés de Québec solidaire se sont abstenus.
Haroun Bouazi, l’un d’entre eux, a même osé dire que le gouvernement Legault instrumentaliserait les propos de la dame d’Ottawa pour faire diversion et amener les Québécois à ne pas voir les problèmes qui traversent leur société.
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QS
Mais cette rhétorique faussement subtile masque mal sa lâcheté. A-t-il peur de nous dire ce qu’il pense des propos d’Amira Elghawaby ?
N’en soyons pas surpris : derrière son souverainisme de façade, QS est un parti profondément anti-identitaire, antinationaliste et multiculturaliste.
Gabriel Nadeau-Dubois nous l’a rappelé récemment en cherchant à fabriquer un scandale sur le dos de Paul St-Pierre Plamondon, qui a simplement eu le bon sens de rappeler que le chemin Roxham est un scandale.
Pour QS, le PQ serait coupable de repli identitaire parce qu’il refuse le détournement du droit d’asile.
Mais les complices d’Amira Elghawaby sont aussi présents dans les médias.
On en trouve ainsi pour expliquer que si ses propos sont condamnables, ceux de François Legault, au moment de la dernière élection, qui mettait en garde contre les effets déstabilisateurs de l’immigration massive, le seraient tout autant.
Ainsi, si on comprend bien le raisonnement, la critique de l’immigration massive serait de même nature que la diabolisation de la société québécoise.
S’inquiéter des effets de l’immigration massive sur le français serait de même nature que « vomir » à l’évocation de notre histoire, au temps où on nous appelait Canadiens français, pour reprendre le terme utilisé par Amira Elghawaby.
Quelle connerie.
C’est ce qu’on appelle noyer le poisson, et s’appuyer sur le discours d’Amira Elghawaby pour frapper d’un interdit moral le débat québécois sur l’immigration.
Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.
Voyons la chose dans son ensemble.
Le discours de Mme Elghawaby n’est marginal qu’au Québec.
Au Canada anglais, ou du moins, dans l’intelligentsia et dans la nomenklatura fédérale, il représente la norme.
Au Canada anglais, la laïcité est disqualifiée en elle-même. Au Canada anglais, la théorie du racisme systémique va de soi. Au Canada anglais, le multiculturalisme est une religion d’État.
Justin Trudeau, d’ailleurs, est en pleine harmonie intellectuelle avec Mme Elghawaby.
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Ottawa
L’histoire nous éclairera.
Pierre Elliot Trudeau, le père fondateur du Canada contemporain, celui qui a pris forme avec la constitution de 1982, était convaincu que les Québécois étaient en eux-mêmes étrangers à la démocratie, et dominés par une pulsion xénophobe. Laissés à eux-mêmes, ils verseraient dans l’autoritarisme ethnique. C’est le cadre fédéral qui les civiliserait de l’extérieur.
Cette conviction structure l’imaginaire politique canadien. Et c’est elle qui a poussé Justin Trudeau à nommer Amira Elghawaby, pour poursuivre sa guerre idéologique contre le Québec.