Légitime de vouloir un pays

Les Québécois ont le droit de devenir une nation pour protéger leur culture et leur langue, selon Labeaume

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Un maire avec le courage de ses convictions





LAFAYETTE | En Louisiane pour faire la promotion du caractère francophone de Québec, Régis Labeaume a parlé de souveraineté deux fois plutôt qu’une, expliquant que les Québécois, de peur de perdre leur langue, ont voulu se donner un pays, ce qui est «tout à fait légitime».


La situation géopolitique du Québec a occupé jeudi une bonne partie des discussions du maire Labeaume, qu’on a rarement entendu aborder ces questions.


Le sujet est revenu sur le tapis à deux reprises, à la demande des gens qu’il rencontrait. D’abord en anglais, devant les membres du Club Rotary de Lafayette, puis en français devant des étudiants en langues à l’Université de Lafayette.


« Société distincte »


Pourquoi les Québécois voulaient-ils se séparer du reste du Canada? Quelle est la position politique du Québec?


«Nous nous disons une société distincte, a répondu le maire. On est des francophones dans une mer anglophone. On est comme toutes les nations qui se sentent distinctes, qui craignent, à terme, de voir leur culture, leur langue s’étioler, s’effacer. Et chez tout peuple qui vit une distinction comme on le vit, il y a des velléités chez certains groupes de devenir une nation, un pays. Ce qui est tout à fait légitime», a-t-il soutenu devant la vingtaine d’étudiants, rappelant les résultats des référendums de 1980 et de 1995.


«Ça existera toujours. Les Québécois ont le droit de se poser des questions. Et s’ils souhaitent que le Québec devienne un pays souverain, c’est tout à fait légitime», a-t-il renchéri. Régis Labeaume a souligné devant ses deux auditoires que la souveraineté «n’est pas politiquement le sujet le plus chaud» en ce moment.


Une perte en Louisiane


Le sujet a une résonance particulière en Louisiane, où le français, autrefois largement parlé, a été pratiquement éradiqué à la suite de l’instauration d’une politique d’instruction stricte interdisant l’enseignement de la langue de Molière dans les écoles.


Dans de nombreuses familles, parler français était devenu honteux. Comme chez cette fleuriste, rencontrée par la délégation de Québec. Son père francophone n’a jamais osé transmettre sa langue maternelle à ses enfants. Aujourd’hui, c’est avec émotion qu’elle voit ses propres enfants redécouvrir la langue de leurs aïeux.


Jeanette Barras, ancienne institutrice, trouve cette perte regrettable. «On a perdu de notre héritage en ne permettant pas à nos enfants d’apprendre le français à l’école. Maintenant, on veut le récupérer.»




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