En premier lieu, je comprends les interrogations relatives à la candidature de Pierre Karl Péladeau aux présentes élections. Il faut prendre au sérieux les mesures à prendre pour éviter toute apparence d'accroc à l'éthique et de conflits d'intérêts.
Il a néanmoins démissionné de tous les postes de décision qu'il occupait jusqu'à maintenant, mis ses avoirs en fiducie sans droit de regard et s'est engagé à suivre toutes les règles du commissaire à l'éthique du gouvernement du Québec. Cela me satisfait totalement et lui demander en plus de vendre ses actions est tout à fait excessif.
Par ailleurs, qu'en est-il de l'équipe libérale en santé? Quand je regarde l'équipe libérale en santé, MM. Couillard, Barrette et Bolduc, j'ai peur. Trois médecins, dont l'un, M. Barrette, qui a défendu bec et ongles pendant des années les intérêts des médecins spécialistes du Québec - et particulièrement, négocier leur salaire et leurs augmentations dans les prochaines années.
Je m'interroge sur ces volontés et intérêts pour une gestion plus optimale d'un système de santé où le salaire des médecins occupe plus ou moins 50% du budget et constitue l'un des postes budgétaires les plus élevés dans les finances du gouvernement du Québec.
Comment peut-on penser qu'ils vont challenger l'accroissement du salaire des médecins alors qu'ils ont eux-mêmes un intérêt pécuniaire dans la perspective de leur retour éventuel à la pratique de la médecine? Leur a-t-on demandé de démissionner du Collège des médecins du Québec ou de se départir de leur diplôme de médecin pour éviter toute apparence de conflits d'intérêts? Bien sûr que non. Ce serait excessif! L'analogie tient tout de même avec les demandes démesurées qu'ils ont formulées à l'endroit de M. Péladeau.
Peut-on croire un instant que ce trio libéral de médecins va remettre en question l'hégémonie des médecins dans la gestion de nos hôpitaux et de nos agences de santé? Nous savons tous qu'ils n'ont pas été formés pour exercer des responsabilités de gestion, et surtout de gestion optimale et performante des organisations qu'ils dirigent dans bien des établissements de santé. On pourrait comparer ce trio à un cartel de médecins.
Des gestionnaires plutôt que des spécialistes
Ce trio m'inquiète sérieusement. En management, le spécialiste d'un domaine ne possède pas de façon évidente, bien au contraire, les habiletés de gestion pour assurer la performance optimale d'une organisation. En fait, au pouvoir, ça prend un gestionnaire d'expérience pour optimiser l'organisation du travail et la performance des organisations hospitalières, et surtout pas des spécialistes du domaine. Bien sûr, des médecins doivent être mis à contribution pour soutenir la réflexion et les décisions d'un gestionnaire averti.
Avec un budget de plusieurs milliards à gérer, le défi correspond totalement aux habiletés d'un entrepreneur averti et d'un gestionnaire. Je suggère la nomination de M. Péladeau comme futur ministre de la Santé du prochain gouvernement du Québec qu'il soit libéral, péquiste ou caquiste.
Voilà un défi qui aurait l'avantage de le placer dans une situation d'absence de conflits d'intérêts potentiels, d'immunité vis-à-vis les effets pervers de l'allégeance professionnelle à la profession médicale et d'utilisation optimale de ses compétences.
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