(Québec) Les indiscrétions de l'un des déserteurs caquistes, Frédéric Schautaud, risquent de lui coûter non seulement un poste chez les libéraux, mais aussi sa permanence dans la fonction publique.
Avant de se joindre à la Coalition avenir Québec ( CAQ), en novembre 2015, M. Schautaud était fonctionnaire au ministère du Conseil exécutif (MCE). Il a pris un congé sans solde au moment où il a décidé de faire le saut dans le monde politique.
Règle générale, explique Émilie Lord, du MCE, un «employé régulier» peut exercer son «droit de retour» lorsqu'il a terminé ses activités politiques. Autrement dit, il ne perd pas sa place dans la fonction publique. «C'est prévu dans les conditions» de travail, indique Mme Lord.
Même s'il était dans un processus d'embauche avec un cabinet libéral, M. Schautaud a quand même demandé à exercer son droit de retour lundi dernier. Mais il a été suspendu avec traitement après avoir reconnu, mercredi, s'être approprié sans autorisation des documents confidentiels et sensibles de la CAQ avant de filer à l'anglaise.
«Il ne se présente pas au bureau parce que le Ministère veut obtenir des précisions sur la nature des gestes qui ont été posés, explique Mme Lord. Pour l'instant, il est relevé provisoirement de ses fonctions depuis aujourd'hui [jeudi] pour une durée maximale de 30 jours.»
Le MCE a imposé cette «suspension administrative» le temps de faire la lumière sur les événements. «Des gestes posés lors d'un congé sans solde peuvent avoir des conséquences sur le retour d'un employé dans la fonction publique», affirme Mme Lord.
Avant de larguer la CAQ, dimanche, M. Schautaud s'est approprié des documents qualifiés de stratégiques. Un comportement qui, après une valse-hésitation, a refroidi la ministre de l'Économie Dominique Anglade dans son désir de l'embaucher.
M. Schautaud lui-même a reconnu son «action inappropriée» et exprimé ses regrets. La CAQ songe à déposer une plainte à la Sûreté du Québec contre son ancien recherchiste.
Malaise sur l'immigration
M. Schautaud a tourné le dos à la CAQ en raison de son «malaise sans cesse grandissant» face au positionnement identitaire du parti qui était devenu un «poids» sur sa conscience.
Lui-même issu de l'immigration, il indique dans sa lettre de démission qu'il lui est «difficile de cautionner une orientation idéologique qui n'aura pour effet que d'abaisser le niveau du débat et de diviser les Québécois pour des gains électoraux plus qu'incertains».
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