Le tourisme livré «en pâture» au privé, craint le Syndicat de la fonction publique

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Encore les tizamis qui vont en profiter

(Québec) La ministre Dominique Vien s'apprête à «livrer en pâture» au secteur privé la promotion de l'industrie touristique, déplore le SFPQ, qui s'attend à une trentaine de mises à pied.
Des éléments de la réforme du modèle d'affaires du milieu touristique ont été partagés aux employés par le ministère du Tourisme, la semaine dernière, à Québec et à Montréal. Les intentions gouvernementales ne sont pas sans susciter certaines inquiétudes.
Le Ministère entend fermer ses bureaux du marketing et des relations de presse et confier la promotion touristique du Québec à un nouvel organisme contrôlé par «les gros joueurs de l'industrie», avance le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ). Cet organisme, dont le conseil d'administration serait composé de 17 personnes, serait indépendant du ministère du Tourisme.
«C'est évident que les gens du privé vont en tirer profit, craint Steve Dorval, président régional du SFPQ pour Québec-Chaudière-Appalaches. Ça va être pour la promotion de leurs activités. Est-ce que ça va être pour la collectivité? On ne souhaite pas que ça se passe comme ça, mais la porte est ouverte.» La mission du Ministère est justement d'arbitrer avec neutralité les intérêts divergents des différents acteurs de l'industrie, fait valoir le syndicat.
D'après les informations glanées par les membres, tous les fonctionnaires, professionnels et cadres de la direction du marketing et des relations de presse du ministère du Tourisme perdraient leur poste dès le 1er avril prochain.
«Ce qui a été dit aux employés, c'est qu'il y aurait une trentaine de postes abolis», indique M. Dorval.
Le représentant syndical estime que le travail de promotion effectué au Ministère ne dédoublait pas ce qui est fait dans les associations touristiques régionales (ATR).
«La gestion des fonds publics en tourisme ne doit pas se transformer en perpétuelle scène de tiraillement», affirme M. Dorval.
Au cabinet de la ministre du Tourisme, l'attachée de presse Cynthia St-Hilaire réfute l'affirmation du SFPQ voulant que les centres infotouristiques de Rivière-Beaudette, Rigaud et Dégelis seront fermés. Mais elle n'infirme pas le reste de la sortie du syndicat.
«Les employés ont été consultés et ont régulièrement été mis au courant de l'avancée des travaux sur la révision du modèle d'affaires et de gouvernance, insiste Mme St-Hilaire. Ça n'a pas été fait en vase clos.»
Hébergement illégal
Les réaménagements faits au volet Promotion au tourisme seront officiellement annoncés lors des assises du tourisme, les 26 et 27 octobre, à Québec.
Même si la ministre entend présenter l'ensemble du nouveau modèle d'affaires aux assises, les éléments qui touchent l'hébergement illégal et la taxe sur l'hébergement pourraient se retrouver dans un projet de loi déposé plus tôt à l'Assemblée nationale.
Le Soleil a révélé le mois dernier que Québec entend encadrer l'hébergement de type Airbnb et en tirer certains revenus de taxation. La ministre Vien a aussi évoqué cet été un «pot» dans lequel des revenus supplémentaires serviraient de «leviers financiers» pour la promotion du Québec comme destination touristique.


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