Le Shaker… 100 % anglais

Tribune libre

De passage à Lévis, je m’initie au concept du restaurant-bar le Shaker. Dès l’entrée, à plein mur du fond, un immense « Get funky » lumineux nous accueille. Partout alentour, la dizaine d’écrans géants diffusent tous des stations de sport ou de vidéoclips exclusivement anglais. Côté musique, devinez… En fait, c’est à un véritable bain linguistique 100 % anglais que le Shaker convie sa clientèle francophone. Impression intense de se trouver dans un bar de Moncton ou d’Ottawa, là où les francos, minoritaires, cachent leur honte d’exister en se déguisant en anglos.
Je questionne gentiment le gérant sur le concept que cachent ces choix délibérés. « L’anglais, c’est plus vendeur », me répond-il sans broncher. Le propriétaire, la famille Blanchet de Québec, aurait des ambitions de s’étendre hors Québec. Vous saisissez l’astuce? Le Québec français sert de cobaye pour un concept anglais du Shaker dans le but de l’étendre ailleurs au Canada. Et les clients, semblent-il, en redemandent. Constat : les francophones, de plus en plus anglophiles, s’accommodent très bien de l’effacement de leur culture dans l’espace public.
Non, Elvis Gratton n’est pas mort. Il a vendu son gros garâge et a acheté le Shaker. Utilisons un mot anglais pour décrire la meilleure façon de réagir: boycottons le Shaker.
Jusqu’où faudra-t-il aller dans le ratatinement de la place du français au Québec pour que les francophones eux-mêmes réagissent? Et quand seront-nous assez fiers de notre culture française pour l’assumer?
Vite, il est minuit moins une.

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Jean-François Vallée91 articles

  • 88 838

Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.





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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    24 avril 2017

    Les radio-poubelles...c'est quoi, 10% de la population de Québec qui les écoute ?
    Val Cartier et le lobby des con-serviteurs, c'est quoi,
    25 % de la population de Québec qui est directement touché?
    Et l'absence de fierté chez les Québécois de Québec, c'est quoi, 60% de la population?
    Et l'absence d'éducation en histoire chez les jeunes depuis 15 ans c'est quoi,
    30% de la population qui en est affecté ?
    "Connect the dot" comme disent les anglos...
    Ce n'est qu'une question de temps avant que près de 30% de la population en finisse avec ce noyau dur des 10% de globalistes au Québec...
    Des stats...que des stats...
    Demandez à cette fleur...

  • Marcel Haché Répondre

    24 avril 2017

    « Vite, il est minuit moins une. » J.F.Vallée
    Pendant ce temps-là… eh oui, pendant ce temps-là… le P.Q. reste ferme, farouchement déterminé : il n’y aura pas de candidat sous la bannière des péquisteux dans le comté de Gouin. Alors pourtant, ben oui, alors pourtant que c’est tout Montréal qui est transformé en Shaker…
    « Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre. » W. Churchill.
    Misère que le P.Q. sème le vent…On jase.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    23 avril 2017

    Le Crucifié l'a déploré récemment: Tout est consommé! Enterrons nos morts (dont Jeanne-Mance et de Maisonneuve), léchons nos plaies et prenons notre retraite en retrait, en français, entre Nous. Dies irai, Dies illa!...Pie Jesu Dómine,
    dona eis réquiem. Amen

  • Archives de Vigile Répondre

    23 avril 2017

    La résolution du mystère Québec n'est pas pour aujourd'hui bien que je n'aie pas renoncé à le percer. C'est peut-être dans l'eau ou dans l'air ou ça vient peut-être de la base de Valcartier...Blagues à part. Voir tous ces gens en totale admiration face à l'impérialisme anglomondialiste, tout en sachant que 98% d'entre eux seraient incapables de soutenir une simple conversation en anglais, est totalement burlesque.
    Tous les deux mois, je vais me taper un blitz de radio-égout sur radioego. C'est un exercice sociologique fort intéressant que je recommande à tous si vous en avez la patience. Après un certain temps d'écoute, le principal constat auquel on arrive c'est que tous les principaux animateurs vedettes ont une lecture très restreinte de la réalité et cela, pas tant par idéologie, mais plutôt par manque de ressources. Bien sûr cela ne les aide pas à poser une analyse cohérente des enjeux sociopolitiques. D'ailleurs, la principale résultante de ces carences sociologique, historique, géopolitique et anthropologique, c'est qu'après une ou deux heures d'écoute, on a l'impression d'écouter de jeunes adolescents de 16 ans argumenter entre eux. Ils arrivent rapidement au bout de leurs ressources et par conséquent, leur discours est une peu juvénile. Remarquez que les bobos de Radio-Gescanada ne sont pas non plus d'un grand secours.
    Je crois donc que la première cause de cet abrutissement anglophile (qui par ailleurs ne touche pas tous les habitants de Québec), est certainement due à la pauvreté intellectuelle et au grotesque de la fameuse "talk radio".

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    23 avril 2017

    Dong!... Dong!... Dong!... il est Minuit, Monsieur Vallée. Wake-up!