Le séparatisme anglo

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Montréal - élection 2009

Perspectives: Oublions Boucherville, Brossard ou Saint-Bruno: ces petites villes de province n'avaient rien pour devenir des quartiers d'une grande ville. Regardons plutôt le reste du paysage: qu'y trouvons-nous? Des villes nouvelles qui viennent de se donner, à bouts de bras, une légitimité dont elles n'avaient même pas besoin pour exister puisqu'elles formaient déjà des entités relativement homogènes sur leur territoire respectif. Désormais, Québec, Sherbrooke et Gatineau pourront se développer de façon harmonieuse, tous les citoyens partageant les mêmes problèmes, les mêmes défis... et le même compte de taxes.
En revanche, les choses sont très différentes à Montréal, où les citoyens de Saint-Laurent, Anjou et LaSalle ont décidé de rester alors que ceux de Westmount, Mont-Royal, Côte-Saint-Luc, Baie-d'Urfé, Hampstead ou Kirkland ont massivement choisi la séparation. L'ouest anglophone et riche vient de répondre un non catégorique au projet de ville commune. Pour eux, le nom de Montréal était synonyme de dépossession, d'assimilation au grand chaos français. Ils ne partent pas, ils seront là, juste à côté, mais plus isolés que jamais du reste du Québec. Le matin, ils viendront travailler à Montréal, et, le soir, ils retourneront chez eux, qui n'est pas Montréal mais quelque banlieue reliée par un fil imaginaire à Toronto ou Vancouver.
D'accord ou non avec l'approche du gouvernement précédent, force est de reconnaître que de tous les projets de fusion, celui de Montréal était le plus important pour le Québec en ce qu'il visait à regrouper des représentants de toutes les communautés locales au sein d'un même conseil municipal. De ville francophone et catholique, Montréal devenait enfin une ville du monde où chrétiens et juifs, francophones et anglophones partageraient les mêmes problèmes et les mêmes défis. En votant aussi massivement contre Montréal malgré les importants pouvoirs récemment consentis aux arrondissements, les anglophones et leur leader le plus en vue, Peter Trent, viennent de dire non à ce projet d'intégration.
Quant au premier ministre Jean Charest, il savait qu'en permettant ainsi le démembrement de Montréal, il prenait le risque de raviver la tension linguistique. Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est qu'il a fait pire: il a présidé à la division cruelle et définitive de Montréal en deux entités distinctes: l'une francophone, l'autre anglophone. Quel incroyable gâchis!


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