Jean-Guy Lamothe - Saint-Félicien - La présente campagne électorale, et particulièrement cette polémique d'un possible gouvernement de coalition, a suscité chez moi un grand intérêt pour un renouveau possible sur la scène de la politique canadienne. Jamais n'ai-je aussi clairement perçu la pertinence de contribuer de plein devoir comme de plein droit à la gouverne (au gouvernement) du Canada. Et c'est pourquoi je me ferai un devoir et un plaisir d'aller voter le 2 mai.
Aux seules fins d'établir clairement la direction que prend mon vote et ainsi le soustraire à l'interprétation faite par chacun des partis politiques en présence, je veux leur donner publiquement le code d'accès de ma «boussole électorale».
Il m'apparaît, à la lumière de ce débat, que la Nation canadienne-française (NCF) dont le principal foyer se situe au Québec, d'où la reconnaissance d'une nation québécoise par le Parlement du Canada, a plus que jamais le droit et le devoir de se représenter à Ottawa, principalement pour y contribuer de son meilleur apport à la gouvernance canadienne. L'intelligence qu'elle a acquise de la chose politique, tant par sa vaillance à soutenir et à défendre la langue et la culture canadienne-française au sein du Canada que pour l'avoir fait dans le maintien des valeurs démocratiques, l'autorise en toute transparence à s'y manifester ouvertement par un parti politique qui lui soit dédié.
Dans le contexte actuel aucun parti pancanadien, que ce soit le Parti vert du Canada, le Nouveau Parti démocratique, le Parti Libéral ou le Parti conservateur, n'est plus en mesure de proposer quoi que ce soit pour intégrer l'apport de la NCF à la gouverne du Canada sans en payer un lourd contrecoup électoral. J'ai compris que seul M. Layton exprime une ouverture à collaborer avec notre présence politique à Ottawa, que M. Ignatieff veut prendre ses distances, non seulement pour le moment, mais si possible pour toujours, avec une représentation autonome de la NCF au Parlement canadien et que M. Harper, quant à lui, manifeste ouvertement son rejet de cet état des faits de manière à susciter la peur de l'autre en vue d'assurer sa réélection dans un gouvernement majoritaire. Comprenons de leurs propos qu'il ne leur est plus possible de prétendre à une représentation pancanadienne de tous les enjeux. En conséquence, il est permis d'en déduire que je voterai pour le Bloc québécois. Attention! n'allez pas fausser votre «boussole», poursuivez votre lecture pour voir.
Je donnerai mon vote à M. Duceppe. Cependant, je suis dans l'attente d'un élargissement des bases du parti pour accueillir mon vote, non seulement à titre de québécois, mais bel et bien comme membre à part entière de la NCF. Ce parti a acquis sur la scène fédérale une expérience que je lui reconnais et l'exhorte à mettre au profit de la NCF. Le temps n'est plus à souscrire haut et fort aux chimères séparatistes qui ne nous ont que trop divisés et affaiblis. Le temps est venu pour nous de renouer avec notre histoire et d'adhérer à un parti qui soit au service de la NCF, de nouveau réuni. L'heure est au renouveau, une fenêtre d'opportunité existe que nous saurons saisir. Monsieur Duceppe, vous en avez établi l'évidence de la faisabilité politique. Vous êtes mesure de porter notre message sur la scène politique fédérale, là où les véritables enjeux ont toujours été; de nous redonner le pouvoir d'agir; de nous sortir avec fierté de l'impasse dans laquelle deux référendums perdus nous ont placés. Il nous faut faire en sorte de ne plus avoir à nous en remettre à un tiers, ce par quoi nous avons toujours été déçus, pour faire valoir notre point de vue dans cet espace où nous étions depuis trop longtemps exclus. Il est plus que temps de nourrir un dialogue de nation à nation, comme il fut au commencement, de souscrire et de contribuer au renouveau de l'ensemble canadien à titre d'acteur de premier plan.
Cette vision a un sens pour moi. J'ai peu d'espace ici pour l'expliciter. Vous seul, Monsieur Duceppe, et votre parti, êtes en mesure d'accueillir cette orientation rassembleuse de toute la NCF et de tous les Québécois qui s'en réclament.
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Jean-Guy Lamothe - Saint-Félicien
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