Le secteur public réprouve la décision

Écoles privées juives

Denis Lessard
_ La Presse mercredi 19 janvier 2005
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Québec - Les commissions scolaires anglophones et francophones estiment toutes que le gouvernement Charest a commis une erreur en accordant plus de financement à des écoles privées juives, au moment où le secteur public crie famine.
Ironiquement, du côté des anglophones, le président de la fédération, Marcus Tabachnick, est en même temps président de la commission scolaire Lester B. Pearson, qui a accepté pour une de ses écoles l'association avec l'école juive. Pour cette commission scolaire, cela signifie des rentrées de 400 000 $ ou 500 000 $ de plus par année, explique M. Tabachnick, qui n'en pense pas moins " que l'argent aurait dû aller au secteur public ". Cette décision, " ce n'était pas notre choix ", a soutenu M. Tabachnick, qui estime toutefois que sa commission scolaire ne pouvait refuser l'argent que lui offrait Québec.
Comme à la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, qui compte les quatre autres " écoles associées " du côté public, les discussions avaient été amorcées en novembre avec Québec et s'étaient conclues en décembre.
Jean-Marc Crête, président de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, souligne que le cabinet de Pierre Reid les a pressentis en septembre pour savoir s'il y aurait un intérêt à s'associer à des écoles de religion juive.
En accordant le statut d'école associée aux cinq établissements juifs, le gouvernement Charest fait passer leur financement de 60 %, comme pour toutes les écoles privées, à 100 %, ce qui représente une facture de 10 millions par année.
" Si j'avais 10 millions, je ne les mettrais certainement pas au secteur privé ", résume André Caron, président de la Fédération des commissions scolaires francophones. Dans tout le réseau public, cette décision a causé bien du mécontentement, à un point tel que le premier ministre Charest devrait carrément reconsidérer cette décision, poursuit M. Caron.
De son côté, le ministre Reid a souligné que ces 10 millions étaient versés en supplément, que ces fonds n'étaient pas pris dans les budgets réservés aux écoles publiques.
Longtemps ministre de l'Éducation, Pauline Marois soulignait que cette demande de la communauté juive revenait périodiquement. Mais jamais le gouvernement n'avait jugé opportun d'y donner suite, insiste-t-elle, rappelant le tollé soulevé depuis deux semaines par le geste de Québec.


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