Le scrutin majoritaire uninominal à un tour et le bipartisme

Tribune libre 2009

On dit du scrutin majoritaire uninominal à un tour qu'il est le plus simple des modes électoraux que l'on puisse rencontrer, c'est le mode de scrutin que nous avons ici, au fédéral, au provincial, au municipal et au scolaire. Il s'agit du mode de scrutin le plus facile à utiliser et le plus facile à comprendre; pour un territoire donné (circonscription, municipalité, arrondissement, etc) des candidats se présentent à la population. Les électeurs votent pour le candidat de leur choix, celui qui obtient le plus grand nombre de votes remporte l'élection car il obtient la majorité relative des voix.
Dans ce mode de scrutin, la majorité absolue des voix (50%+1) n'est pas nécessaire à obtenir pour l'emporter. C'est donc dire que dans notre mode de scrutin, il peut arriver qu'un candidat l'emporte alors qu'une majorité absolue d'électeurs n'ait pas voté pour le gagnant. C'est le cas de l'élection municipale de Montréal du 1er novembre 2009. Selon les résultats compilés à 11:16 le 3 novembre 2009, Gérald Tremblay du parti Union Montréal l'emporte avec 157 671 voix exprimées en sa faveur. Ses opposants recueillent un total 259 531 votes.
Comme on le voit avec la réélection de Gérald Tremblay par seulement 37,79% des électeurs, notre système est loin d'être représentatif de la volonté des gens. Seulement, c'est ce système qui est en place. Il faut en prendre acte et agir en tenant compte de la réalité. Quand un bloc de citoyens unis permet la réélection d'une administration aussi corrompue à 37,79%, c'est le manque d'unité des opposants qu'il faut tenir comme responsable de l'échec. Avec 62,21% des électeurs qui ont voté pour élire un nouveau maire, il aurait été facile de constituer un bloc pour sortir de la mairie celui qui permet à un système corruption de perdurer, mais il faut croire que chez les opposants au maire Tremblay il était plus important de demeurer chacun de son côté que de gagner.
Notre système commande le bipartisme. Notre système est imparfait et porte des carences évidentes en ce qui à trait à la représentation réelle des électeurs. Cependant, IL EST EN PLACE ce mode scrutin, il va falloir un jour cesser de se comporter comme si tel n'était pas le cas. Pour vaincre le bloc de la corruption libérale rampante, il va falloir se constituer UN bloc à nous, UN parti à nous et ça tant au municipal qu'au provincial. Présentement, nous agissons de façon aussi stupide que la situation fictive que je vous présente en guise de conclusion; Nous jouons une partie de hockey les ROUGES contre le BLEUS. Les ROUGES ont une équipe prête à utiliser les tactiques les plus déloyales pour l'emporter. Du côté des BLEUS, on veut jouer selon les règles, mais nos deux défenseurs n'aiment pas l'entraîneur alors ils portent tous deux un chandail VERT. Lorsqu'ils ont la rondelle, ils tirent parfois dans leur propre but ou font des passes à l'adversaire. Résultat: les ROUGES gagnent. Avant la prochaine partie, il faudrait s'assurer que les joueurs de l'équipe des BLEUS portent tous le même chandail et qu'ils tirent tous dans la même direction.
FP


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1 commentaire

  • Pierre Schneider Répondre

    3 novembre 2009

    Très pertinent comme texte dans un système qui permet à Gérald Tremblay de régner sur Montréal, malgré la volonté contraire de la majorité de la population.